My Love Song, second couplet : pardonner(tome 2)

Chapitre 21

Stefanie

Tôt ce matin, Oliver a quitté le lit pour aller rejoindre les autres membres du groupe. Il m'a parlé du coup de fil du maire à propos du concert. Je suis à la fois angoissée et heureuse qu'il ait accepté. Ça fait quelques mois qu'il a coupé les ponts avec son groupe. Ce concert est peut-être le moyen de déterminer où ils se positionnent désormais. Autant artistiquement qu'amicalement. Je sais que les révélations quant à notre séparation l'ont anéanti ; plus précisément l'implication de Jeff. J'en suis moi-même encore choquée. Je ne pensais pas Jeff capable d'agir de la sorte.

J'espère que cette première répétition se passera dans de bonnes conditions.

Après un passage dans la salle de bains, je descends au rez-de-chaussée. Le rire de Jonah résonne dans la cuisine. C'est l'une des rares fois où je me lève après lui. Aujourd'hui, je sais qu'il est entre de bonnes mains.

— Maman ! s'écrie-t-il en sautant de sa chaise.

Je le rattrape au vol.

— Ça va, ma grenouille ? Tu as bien dormi avec tatie Coraly ?

— Ouiii ! J'ai fait un gros dodo... mais moins longtemps que toi. Tu t'es réveillée très tard, remarque-t-il en insistant exagérément sur le « très ».

Le rire de Kate fait écho à sa remarque. Je tourne ma tête dans sa direction, les joues rougies. Un peu gênée par notre comportement de la veille, je lance timidement :

— Bonjour !

Elle m'offre un sourire chaleureux.

— Bonjour, Stefanie ! Tu veux un café ?

— Oui ! Merci !

Je repose Jonah, qui file se rasseoir à côté de Coraly. Je la salue d'un signe de la main en m'installant sur la chaise opposée.

— Ça va, Coraly ?

Elle bouge la tête de haut en bas, le visage empreint de sa perpétuelle bonne humeur. 

— Est-ce qu'on peut aller dans le jardin avec Jonah ? enchaîne-t-elle sans préambule.

— Oui ! Bien sûr !

Tandis que Kate dépose une tasse de café devant moi, ils quittent la cuisine main dans la main.

— Ils se sont bien trouvés, tu ne crois pas ? Aussi énergique l'un que l'autre.

— J'avoue qu'ils forment un sacré binôme.

Nous rions. Je redécouvre la femme affable et pleine de complaisance qui occupe une place prépondérante dans mon cœur. Je suis soulagée que notre relation ne se soit pas entachée après toutes ces années. Mise à part Granny, elle a été la seule figure maternelle à laquelle je me suis référencée. J'ai calqué tout l'amour qu'elle porte à ses enfants pour le reproduire sur mon fils.

— Étant donné qu'Oliver est absent ce matin, et que Jack est parti travailler, je me disais que ce serait sympa d'aller faire un peu de shopping en ville. Qu'est-ce que tu en dis ?

L'idée de passer du temps avec elle me ravit plus qu'elle ne se l'imagine.

— Je suis d'accord, répliqué-je avec engouement. D'ailleurs, je dois m'acheter une robe. Je ne sais pas où Oliver m'emmène mais il a insisté pour que j'en porte une.