Chapitre 14

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Oliver

Toutes mes craintes se sont envolées. Stef est radieuse. Ces vacances s'annoncent sous les meilleures auspices. Quand nous étions dans le jet, je n'y croyais pourtant pas. Ses paroles ont eu le même effet qu'un électrochoc ; je vais devoir mettre les bouchées doubles pour la reconquérir. C'est en bonne voie. Notre premier repas officiel s'est super bien passé. Mon fils est un gosse adorable. Sa mère l'a élevé avec respect et amour, à l'instar de ce que mes parents nous ont prodigué, à Coraly et à moi. J'aurais voulu participer à l'éducation de Jonah. Il n'est pas trop tard pour y mettre mon grain de sel.

— Tu viens me faire un bisou, papa !

Je pose le verre que je suis en train d'essuyer pour le prendre dans mes bras. Il sent bon. Il est beau. J'ai encore du mal à réaliser que ce petit bout d'humain est mon fils.

Mon fils !

— Bien sûr, mon grand !

Je l'emmène dans sa chambre. Stef m'emboîte le pas. La maison n'est pas très grande, le trajet se fait en moins de quinze secondes. Je le dépose sur ce lit en forme de voiture. Le décorateur a réalisé la chambre parfaite. Au vu du nombre de jouets qui jonchent le sol, je peux affirmer que Jonah l'a validée. Je rabats sa couverture sur lui. D'un geste tendre, je repousse la mèche de cheveux qui lui couvre le front. Identique à la mienne ! Je ne sais pas si c'est intentionnel de la part de Stef. J'ai l'impression de voir une version de moi à taille réduite. Seule la couleur de nos yeux nous individualise. Les siens sont d'un bleu limpide, semblables à ceux de sa mère. C'est un parfait mélange de nous. S'il savait à quel point notre amour était puissant lorsqu'on l'a involontairement conçu. Au fond de moi, cette flamme s'étoffe au fil des jours. Un baiser sur sa joue. Un sourire.

— Dors bien, bonhomme !

— À demain, papa !

J'en profite pour embrasser le front de sa mère en passant. C'est frustrant mais beaucoup mieux que rien ! Stefanie se pointe dans la cuisine alors que je frotte le reste de la vaisselle.

— Va prendre ta douche ! Je vais terminer, dit-elle en s'accaparant le torchon.

Je n'ai pas le courage de négocier. Première journée avec mon fis et je suis déjà K-O. Comment fait-elle pour combiner son travail avec sa vie de maman ? Jonah s'est trompé.

De nous deux, c'est elle la super-héroïne.

Une bonne douche chaude plus tard, je me sens un peu revigoré. Stef est toujours dans la cuisine. Elle se retourne lorsqu'elle m'entend arriver. Ses yeux bloquent sur mon torse nu. À force de dérouiller le sac de frappe, j'ai développé un peu le haut de mon corps. Je n'ai pas la musculature d'un bodybuilder, néanmoins Stefanie rougit légèrement. Je suis plutôt fier de mon effet, mais je ne le montre pas. La phase séduction est activée. D'un air détaché, je remonte mes cheveux mouillés sur le haut de mon crâne.

— Ça fait du bien !

Elle dévie brusquement les yeux de mon torse et se racle la gorge.

— Euh, oui ! Je vais aller me doucher aussi.

Le nez tourné vers le sol, elle décampe de la cuisine. Je ne la laisse pas indifférente, ce qui est rassurant. Un sourire aux lèvres, j'attrape une petite bouteille d'eau dans le frigo. Je vais m'installer dans le hamac suspendu près de la terrasse. La lune se reflète sur le lac Michigan. Tout est calme, paisible. Ces cinq dernières années, j'ai vécu sous les feux de la rampe. Quand notre groupe a décollé, je trouvais satisfaisant le fait d'être idolâtré. La notoriété est épuisante à la longue. Les deux mois que j'ai passés avec ma famille m'ont ressourcé. Vivre loin de la pression constante m'est salutaire. Je me sens un mec ordinaire.

My Love Song, second couplet : pardonner(tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant