...toujours se relever

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« Que... quoi ? » bégayais-je.
Bellatrix était l'étoile protectrice de ma mère, devenir sa GAS représentait énormément pour notre famille.
De plus je n'avais jamais eu l'entraînement nécessaire en tant que future GAS de Bellatrix contrairement à Blake qui y avait eu le droit avec son père.
« Bellatrix possède un pouvoir gardé secret par notre famille » révéla ma mère « il est possible pour son détenteur de se régénérer lorsqu'il est aux portes de la mort. Malheureusement il n'est possible de l'utiliser qu'une seule fois sur un même GAS sinon il y a de graves effets secondaires. »
Elle prit une profonde inspiration avant de retirer son bracelet muni d'une gemme blanche de son poignet pour me le tendre.
Je ne connaissais que trop bien cet objet...
« Arrête de dire n'importe quoi ! Il faut qu'on s'en aille ! » m'écriais-je désespérément en la tirant par le bras pour éviter une planche de bois qui venait dans notre direction.
Nous réussîmes à l'éviter de peu mais nous savions que ce n'était que le début. Les différents chalets étaient en train de s'effondrer sous la puissance des obscureurs.
Ma mère me saisit par les bras pour me forcer à la regarder droit dans les yeux.
« Non ! Nous n'avons plus le temps ! Tu dois m'écouter ! » me supplia-t-elle pour que j'arrête de résister « Aliénor, prends ma main et en cela mon pouvoir. »
Elle me tendit à nouveau sa main ouverte sur son bracelet, soucieuse et tendue, je mis ma ma main dessus avec un soupir.
« Aliénor Listia, mon enfant, par les pouvoirs qui m'ont été accordé par nos ancêtres je te transmets la bénédiction qui nous a été donnée. Le pouvoir de l'étoile Bellatrix est à la fois un symbole de force et de courage, quoiqu'il arrive maintenant puisses tu toujours rester sur cette voie. »
La sensation de la transmission du pouvoir était étrange, on aurait dit une légère brise d'automne combinée à une grande et violente quantité d'énergie.
Ma mère prit le bracelet de ma main et l'accrocha à mon poignet. Puis elle posa sa main sur mon front, son touché était doux et chaleureux. Elle me fit un doux sourire sur lequel se reflétait la tristesse.
« Tu es une Silver maintenant... »
La seconde qui suivit me hante encore aujourd'hui...
Un obscureur planta une de ses longues griffes acérés dans le dos de ma mère. Elle se mit aussitôt à cracher du sang et tomba au sol.
Je ne me souviens pas d'avoir crié, en revanche je me souviens de cette douleur qui transperçait ma poitrine. Mon cœur battait à la chamade alors que je m'effondrai à mon tour sur le sol. Il y avait du sang partout. Était-ce le mien ou le sien ? Je n'aurais su le dire... mais la douleur physique combinée à celle morale était atroce.
Était-ce ça de mourir ?
Juste avant de perdre totalement conscience, je crus entendre un « je suis désolé Ally » qui résonna par la suite dans mon esprit.
J'avais l'impression de tomber dans un néant sans fin, la peur ne cessait de me tirailler, ce froid semblait me glacer le sang. Je n'osais ouvrir les yeux alors que je sentais mes forces revenir lentement.
Mon corps était lourd, il me fallut beaucoup de volonté pour me redresser. Mes vêtements étaient déchirés au niveau de mon ventre laissant transparaître une cicatrice à la place de la blessure que je possédais auparavant. La neige et mes vêtements étaient enduis d'une couleur pourpre.
Dans d'autres circonstances j'aurais dit que la couleur était belle mais à cette instant j'en eut la nausée.
Les obscureurs avaient disparu laissant place au carnage qu'ils avaient commis. Le silence pesait dans le village dépourvu de vie, la mort murmurait son sinistre écho à mes oreilles.
En me relevant, je remarquais que mes cheveux naturellement blonds avaient pris une superbe couleur argentée brillante, ce qui me surpris tout en me faisant comprendre comment j'étais encore en vie.
Alors que je contemplais ce paysage de mort, un corps attira mon attention à quelques mètres.
« Maman ! » hurlais-je d'une voix rocailleuse.
Combien de temps avais-je perdu connaissance ?
Quand je réussi enfin à marcher jusqu'au corps sans vie de ma mère, je m'effondrais à genoux avant de regarder mon poignet en murmurant.
Je saisis le cadavre en l'emmenant dans une étreinte désespérée et douloureuse. Son corps était gelé et ses yeux qui était d'ordinaire d'un bleu mélancolique si brillant de vie, restaient entre ouverts sans le moindre éclat. Des larmes coulaient sans relâche sur mes joues.
Une fois que ma détresse fut passée, je reposais le corps pour refermer tendrement ses yeux bleus saphirs.
C'est à ce moment là que j'entendis des voix.
« Alors ça ! C'est pas beau à voir ! » ricana bêtement une voix grave qui semblait amusée.
« J'aurais aimé ne pas en arriver là » rétorqua une autre sur un ton froid que je reconnus comme étant la personne avec qui ma mère discutait plus tôt à la maison.
Dès que je les entendis, je me précipitais derrière un tas de planches de bois causé par la destruction. De là où j'étais, je pouvais facilement voir les hommes qui s'approchèrent du corps sans vie de ma mère. Tout deux portaient un long manteau noir avec une capuche qui recouvrait leurs têtes.
Je reconnus immédiatement l'uniforme de l'inconnu de ce matin et cette information me fit serrer le poing de colère. Celui-ci baissa les yeux avant de s'accroupir devant le corps sans vie de ma mère. Puis il releva son capuchon dévoilant ainsi des cheveux châtains clairs.
« Tu ne m'as pas laissé le choix Kali... » l'entendis-je dire.
« Damon, qu'est-ce que l'on fait maintenant ? » demanda l'autre.
Damon passa sa main autour du poignet de ma mère comme pour chercher quelque chose.
« Elle avait son bracelet ce matin... »
Il fronça les sourcils et se releva en réalisant la situation :
« Elle a dû donner son bracelet à la fille... » comprit-il « il faut la retrouver. »
Je compris qu'il parlait de moi.
« Tu vas survivre » résonna la voix de ma mère dans ma tête.
Lentement, je commençais à m'éloigner.
« Il y a des traces de pas par ici ! » annonça l'autre homme.
« Je te laisse la trouver, Alias, je vais faire mon rapport à la Lune rousse. »
« Tu peux y aller l'esprit tranquille ! » Alias lui fit un sourire sadique.
« N'oublies pas que je la veux vivante ! » prévint Damon « et avec tous ses membres. »
Alias poussa un soupir d'agacement.
Suite à cette dernière déclaration qui me terrifia, je courus le plus vite possible.
Mais je ne réussis pas à échapper au chasseur de prime et c'est entre ses mains que je fis la rencontre de Bellatrix.

Atterrir dans les étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant