Gabin - Dans une chambre, à l'étage

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Je regarde l'horloge et remarque que cela fait presque une heure que Diana et moi discutons. La conversation est longue, assez intéressante mais pas autant que je l'aurais imaginé. Pourtant, je ne sais pas si c'est l'alcool ou juste moi, mais cette fille dégage quelque chose de spécial. Je lui lance des regards aguicheurs et la charme avec des phrases toutes faites. Elle rigole et devient rouge, je lui plais.

Je pense à Elizabeth mais je déduis qu'elle a dû rentrer chez elle. J'espère qu'elle va bien.

Perdu dans mes pensées, je remarque à peine que Diana s'est terriblement approchée de moi et que le pull qu'elle portait a disparu, laissant place à un tee-shirt très - trop - court. Elle s'approche de moi et je connais assez bien ce genre de comportement pour savoir ce qu'elle attend.
- Écoute, dis-je, tu es une fille sympathique mais ça ne va pas être possible.
Elle s'écarte légèrement, dépité mais continue quand même, comme je m'en doutais.
- Tu en aimes une autre, c'est ça ?
- Non, je me gratte l'arrière de la nuque ne sachant quoi répondre, enfin si... mais c'est plus compliqué que ça.
- Vous êtes tous les mêmes, dit-elle en pestant.
Bon, je l'avoue, c'est mérité, je l'ai quand même bien draguée, comme dirait Charlotte...

Soudain, la porte s'ouvre, laissant place à Elizabeth, totalement effrayée et en larmes. Je vais pour me relever, écartant d'un coup sec Diana qui se trouve encore sur moi. Mais en m'approchant, je comprends qu'Eliz n'a pas l'air de se rendre compte de la situation, elle se méprend et lâche un léger petit cri à peine perceptible.
Je la vois reculer et partir en courant dans l'escalier, les yeux noyés de larmes. J'observe Diana, elle lève les yeux au ciel. Je pars sans lui dire au revoir et m'en vais à la recherche d'Elizabeth.

Je descends en trombe l'escalier central, l'alcool se fait ressentir et j'ai du mal à respirer. Mon cœur se serre tandis que je m'avance vers la cuisine. Je me pose sur une chaise et me sers un grand verre d'eau. Je me gratte la tête et réfléchis, pourquoi était-elle dans cet état...

Je l'ai rarement, si ce n'est jamais, vue comme ça. Je vois Sébastien s'approcher de moi.
- Tu as vu Elizabeth ? lui demandai-je.
Il ouvre grand les yeux et se racle la gorge.
- Cette écervelée ?

Je sourcille à l'entente du surnom qu'il emploie mais j'ai trop mal pour réagir.

- Elle m'a fait des sacrées avances au terrain, mec, je l'ai repoussée bien évidemment, je sais que tu as des vues sur elle. Elle a dû partir de honte.
- Comment ça, des avances ?Je me lève d'un coup sec, je suis énervé par ses paroles et mon état n'aide guère. Je n'aurais pas dû boire mais j'en avais besoin...
- Eh, t'énerve pas mec.
- Je ne suis pas énervé Seb ! Juste c'est ridicule, je la connais, elle n'est pas comme ça.

Je me rassois et me prends la tête entre mes mains.
- On ne connaît pas quelqu'un en deux mois Gabin.
Il me frappe l'épaule, me demande de rentrer si ça va mal et repart comme si de rien n'était.

C'en est trop pour moi, je me relève et retourne en direction de ma maison. Je rentre lentement, contrôlant du mieux possible ma respiration. Sur le chemin, je réfléchis aux paroles de Seb. C'est vrai, est-ce que se faire des jolies métaphores pour se complimenter et expliquer nos sentiments par des significations de fleurs nous permet de nous connaître suffisamment ? Je voudrais lui acheter des fleurs pour lui expliquer ce que je ressens, comme à notre habitude. D'ailleurs, j'ai remarqué qu'elle ne lâche plus le pendentif que je lui ai offert. Mais je ne sais même pas ce que je ressens.

J'arrive enfin devant ma porte, je me retourne vers son immeuble, qu'est-ce que j'aimerais la voir mais j'ai le sentiment que je vais la déranger. C'est donc avec amertume que je laisse la soirée se finir ainsi.

Et s'il ne suffisait que d'une fleur ? - romanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant