Elizabeth - Devant sa maison

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La soirée fût étrange, mes yeux sont bouffis, et me brûle affreusement. Je me demande encore pourquoi je me suis livrée à ce point, surtout après la trahison de Gabin. Mais cette étincelle de sincérité dans son regard m'a bouleversé, forcé à me confier.

Qui d'autres que lui aurait fait tout ce chemin, aurait remué la Terre pour trouver mon adresse. Je lui devais mes pensées et mes mots pour panser mes maux.
Au moins je ne suis plus seule à connaître ma vérité. La vérité.

Il est encore là, malgré le froid automnal, la nuit tombante, mes yeux rouges, et nos silences impétueux.

- Comment tu vas rentrer chez toi ?
- Aucune idée, on qu'à rester éveillé jusqu'au prochain train.
- Il fait froid.
- Tu veux mon pull ?
- Oui.

J'ai enfilé son pull, la chaleur m'enveloppant m'a instantanément réconforté, et son odeur a même réussit à réduire mon anxiété.

- Tu vas avoir froid.
- Non. A répondu Gabin en souriant.
Pourtant je vois bien qu'il tremble.
- On peut aller chez moi, ma chambre est à l'étage mais on peut escalader.

Il me regarde avec des yeux rieurs. 
- Tu m'autorises à entrer dans ta chambre ?
- J'ai bien été dans la tienne...

Les souvenirs de cette soirée me reviennent à l'esprit. 
Nous nous avançons vers la façade de ma maison.  Je plante mes poignets sur mes hanches, me demandant comment grimper, quand j'entends derrière moi un bruit sourd sur le bitume.

Je me tourne et remarque Gabin, poussant la benne à ordure. Il la positionne sous ma fenêtre avant de monter dessus. Je mords l'intérieur de mes joues pour ne pas exploser de rire. Il sautille dessus et me lance, plein de conviction :
- C'est bon c'est stable.

Il tend sa main dans ma direction, légèrement abasourdie par l'incongruité du moment, mes yeux perdus dans les siens, je dérape en grimpant ce qui me vaut d'entendre le rire enjoué de Gabin. Il se saisit ensuite des fleurs que je gardais contre moi.
- Avant qu'elle ne tombe. Me dit-il ses yeux verts posés sur moi, son regard est tellement perçant que je sens qu'il me brûle la peau.

Un peu honteuse de ma maladresse, le fou rire s'installe tout de même en moi. Il m'aide à monter toujours hilare. Il joint ses mains pour me faire la courte échelle mais mon corps est si fébrile sous les rires que je manque de tomber à chaque instant.

Nous arrivons finalement à nous introduire dans ma chambre plongée dans la pénombre. Une fois à l'intérieur, je plaque ma main sur sa bouche, lui demandant de se montrer plus silencieux. Il obtempère et je m'échappe à la recherche de la télécommande de ma guirlande.

Une fois allumée, celle-ci déploie une couleur orangée dans toute ma chambre. 
- Je peux m'asseoir ?
J'acquiesce et le voilà qui s'installe sur mon lit défait. 

- Heureusement que tu avais laissé la fenêtre ouverte. Me dit-il.

Je ne répond rien, me contentant de le contempler. Il balade son regard dans ma chambre, regardant les posters de mes groupes préférés, ma collection de carnet, ma bibliothèque pleine à craquer et les vestiges de mes loisirs abandonnés ; crochet, couture, flûte, peinture... Tant de hobby que j'ai commencé par passion, mais que je n'ai jamais continué.

Puis son regard se pose sur mes murs, et je sens mon cœur s'emporter. Je sais qu'il va demander. Je vais pour l'arrêter, lui dire de ne pas me questionner, quand il dit la phrase que je redoutais.
- Dis Elizabeth, qui c'est le garçon sur la photo là ? Tu lui ressemble comme deux gouttes d'eau.   

Je sens mon corps basculer, la dernière chose dont je me souvienne, c'est Gabin se levant précipitamment vers moi. 

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 14 ⏰

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Et s'il ne suffisait que d'une fleur ? - romanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant