Nos cœurs sous la cendre

Chapitre 23 - Maximilien

Mai 2025

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Depuis quelques jours, nos rapprochements sont inévitables. J'en suis arrivé à un point où moi même, j'essaye de les provoquer. Nos mains se frôlent, mes doigts dégagent une mèche de cheveux de son visage, mon corps se colle au sien sur le canapé. Tous les moments sont opportuns. Je suis devenu accro à cette sensation. La toucher.

Le soir, quand je suis seul étendu sur mon lit de fortune, j'ai honte de mon attitude. Je ne devrais pas m'attacher à une junkie de cette façon, pourtant, quand Elly est là, je ne contrôle absolument plus rien.

Ça fait plus d'une demi-heure que je me tourne et me retourne sur le canapé. Impossible pour moi de trouver le sommeil. Je me rejoue en boucle tous ces moments où mon cœur s'est adressé à Elly. Cet enfoiré n'a aucune limite. Il veut prouver à ma tête que c'est lui le chef. Je ne peux pas le nier, en ce moment, c'est lui qui mène la danse. Je suis esclave de mes sentiments. Je suis incapable de les interpréter correctement. Est-ce que je veux simplement sauver Elly comme je n'ai pas pu le faire avec ma mère ? Ou est-ce que c'est bien plus que ça ?

Mon corps se fige sur les coussins du canapé. Des légers bruits de pas m'interpellent. Une des deux filles n'arrive pas à dormir ? Un sanglot étouffé me glace le sang. Je n'aime pas voir quelqu'un pleurer. Elly est hypersensible, alors, c'est d'autant plus difficile pour moi de la détester. Je l'ai vu un trop grand nombre de fois pleurer. Et à chaque fois, c'est la cause de nos rapprochements les plus intimes. Je suis incapable de la laisser seule dans ces moment-là. Sa détresse m'impacte plus que je ne le voudrais.

J'appuie sur l'interrupteur et la pièce s'éclaire. Elly se trouve à l'entrée du salon. Récemment, elle a prit une habitude beaucoup trop sensuelle pour mes nerfs. Elle me pique des t-shirts dans l'armoire de la chambre pour s'en servir comme pyjama. Je n'aurais pas dû allumer cette lampe, et encore moins accepter qu'elle fasse ça.

Elle se frotte les paupières à l'aide de ses poings. Je ressens sa détresse. Instinctivement, je me lève pour m'approcher. Je suis incapable d'être loin d'elle.

- Excuse-moi de t'avoir réveillé...

Ses yeux, rougis de tristesse, appellent ma compassion. Mes bras s'enroulent naturellement autour de sa taille. Je me bats contre moi-même pour éviter ce genre de rapprochement depuis l'épisode de la douche glacée en pleine nuit, mais là, je suis tout bonnement incapable de la repousser. Ma volonté vient de sombrer. Ce soir, je vais être faible, et succomber à ce besoin primaire de la serrer dans mes bras. C'est un junkie, lâche là ! Je mets mon cerveau en mode off et laisse mon instinct me guider.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu as fait un cauchemar ?

Elly appuie ses paumes contre mon torse. Ses doigts froids me provoquent des frissons. Sa peau contre la mienne me foudroie, comme à chaque fois. J'ai peur qu'elle entende les battements irréguliers de mon cœur. Elle fuit mon regard avant de hocher la tête.

- Va te recoucher, je t'apporte un verre d'eau dans deux minutes.

Je sais ce que c'est de se réveiller toutes les nuits à cause d'un nouveau cauchemar traumatisant. On à la gorge sèche, les mains moites et la poitrine à la limite de l'explosion. Elle a besoin d'une présence pour effacer ses peurs.