Chapitre 28 - Maximilien

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Mai 2025


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On vient de recevoir un appel anonyme qui plonge la caserne dans une ébullition exaltante. Chaque membre de mon équipe s'active. On monte dans nos camions en trombe pour partir en mission. Le sens aux aguets, j'essaye de faire abstraction du reste pour me concentrer sur l'essentiel. Il faut que je sorte Elly de ma tête quelques heures pour reprendre mon rôle de pompier professionnel. J'avais besoin d'une mission haute en couleur pour oublier tous mes sentiments décousus. L'adrénaline qui coule dans mes veines à un certain pouvoir sur moi, elle m'apaise.

Depuis notre dernier baiser explosif dans la salle de bain, on ne s'est pas retrouvé Elly et moi. Ce n'est pas que je n'en ai pas eu envie, mais le moment ne s'est tout simplement pas présenté. Cinq jours que je rêve de goûter ses lèvres à nouveau, mais je n'en fait rien. Je la déshabille du regard dès que j'en ai l'occasion. Une douleur sourde s'éveille dans mon pantalon à chaque fois que son corps frôle le mien. C'est indécent, mais ma peau réclame la sienne. Aucune autre femme n'avait éveillé en moi un appétit si vorace. J'ai faim d'elle, mais j'ai peur d'y goûter sous peine de devenir insatiable. Mon abdomen brûle de désir pour elle. Une chaleur inattendue commence à se répandre entre mes jambes. Mes mâchoires se contractent, ce n'est pas le moment de penser à ça.

Je secoue la tête pour dissiper mes pensées, je me masse les tempes pour retrouver mon sérieux. Il y a quelques minutes, un numéro inconnu à appelé le centre de secours. On a eu que très peu de renseignement. Un incendie serait en cours dans un immeuble au Nord-Est de Paris, rue des Envierges. Le nom de cette rue me dit vaguement quelque chose, mais je ne m'y attarde pas. Ma caserne se situe à moins de deux kilomètres de notre point d'arrivée. Malgré les rues encombrées de Paris, on arrive très vite sur place.

Personne ne parle, chacun se tue à la tâche pour être le plus efficace possible. Je descends du camion pour inspecter mon environnement. Quelque chose cloche. Il n'y a rien. Pas un bruit, personne ne pleure, personne ne crie, personne suffoque sous l'inquiétude d'un incendie destructeur. Je ne sens rien. L'air est saturé par l'odeur de pollution permanente qui encercle la capitale. Aucune odeur de soufre ne plane au-dessus de nous. La banalité de la scène qui s'offre à moi me fait frissonner. On ne nous appelle jamais pour des pacotilles. Je regarde une nouvelle fois l'adresse où nous devions nous rendre. Mes sourcils se froncent, nous sommes au bon endroit. On nous à déployer en urgence pour venir contrôler des flammes meurtrières et incontrôlables. Or, il n'y a rien.

Mes coéquipiers commencent à ressentir le même malaise que moi. Deux de mes camarades, lance incendie en main, attendent à côté du véhicule pompe-tonne. Je leur fais signe pour qu'ils abaissent leur tuyau. J'appelle mon second pour lui faire part de mes inquiétudes.

- Il y a un problème, on est au bon endroit, mais aucun incendie n'est visible, dis-je l'air sérieux.

Mon acolyte scanne les lieux à travers ses yeux experts. Sans l'ombre d'un doute, il essaye de comprendre ce qu'il cloche.

- On devrait se rendre dans l'appartement où il est censé y avoir l'incendie pour s'assurer que tout va bien, propose Luc, mon second, d'un ton résigné.

Si il y avait un véritable incendie, les flammes seraient en train de dévorer le toit de l'immeuble en question. Mais rien ne vient ébranler la quiétude du quartier où nous avons été appelés. Je hoche la tête en direction de mon collègue. Je rappelle mes hommes avant d'énoncer les ordres à suivre.

Nos cœurs sous la cendreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant