L'obscurité de l'aube

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Peut-être qu'il comprendra que la véritable force réside dans la vulnérabilité, dans l'acceptation de ses faiblesses.
Je m'endors avec une prière silencieuse, espérant que l'avenir réserve des jours meilleurs, des moments où Hayden et moi pourrons enfin trouver un chemin vers la paix et la compréhension mutuelle.

Kim Hayden

Le matin arrive bien trop vite, les premières lueurs de l'aube se glissant à travers les rideaux de ma chambre. Mon esprit est embrumé par les résidus de la cocaïne et les souvenirs confus de la nuit précédente. Je me redresse avec difficulté, me sentant à la fois vide et accablé. Kally me revient en mémoire, son regard empli de douleur et de déception. Je me souviens de notre baiser, de la manière dont elle s'est reculée, me laissant seul avec mes démons.

Je me lève en silence, me dirigeant vers la salle de bains. L'eau froide sur mon visage n'arrive pas à dissiper la brume qui s'est installée dans mon esprit. Je sais ce que je dois faire aujourd'hui, et cela ne laisse pas de place pour les remords ou les hésitations. C'est une journée où les affaires priment sur tout le reste, où les émotions n'ont pas leur place.

Je m'habille rapidement, optant pour des vêtements sombres et discrets. Les rues de Los Angeles sont encore calmes, la ville se réveillant doucement sous un ciel gris. J'attrape mes clés et sors de la villa, me dirigeant vers ma Berlin noire sans un regard en arrière. Je sais que Kally est encore là, probablement en train de dormir ou de réfléchir à ce qui s'est passé. Mais je ne peux pas m'attarder sur cela maintenant.

La route jusqu'au lieu de rendez-vous est longue et sinueuse, un trajet qui me mène loin des lumières de la ville, vers des endroits où la loi et l'ordre semblent être des concepts étrangers. Je conduis en silence, mes pensées tournant en boucle, me répétant que ce que je fais est nécessaire, une part de ma vie que je ne peux pas simplement ignorer ou abandonner.

Lorsque j'arrive, l'endroit est déjà animé. Les camions sont alignés, les hommes s'affairent autour des cargaisons, vérifiant les marchandises, s'assurant que tout est en ordre. Je sors de la voiture, m'approchant de la scène avec une froideur que je m'efforce de maintenir. Ici, il n'y a pas de place pour les doutes ou les émotions. Ici, il s'agit de survie, de pouvoir, de maintenir un équilibre précaire entre le chaos et le contrôle.

Un homme se détache du groupe et s'avance vers moi. C'est Marco, un des organisateurs principaux, un visage familier dans ce monde obscur. Son expression est grave, ses yeux scrutateurs me jaugeant avec une précision froide.

— Hayden, murmure-t-il en guise de salutation. Les marchandises sont prêtes. On attend juste ton signal.

J'acquiesce, observant les caisses et les hommes qui s'activent autour. Tout semble en ordre, mais je sais que dans ce monde, la moindre erreur peut être fatale. Je prends un moment pour évaluer la situation, pour m'assurer que tout est sous contrôle.

— Bien, dis-je finalement, d'une voix ferme. On procède comme prévu. Pas de surprises.

Marco hoche la tête et se tourne pour donner des ordres à ses hommes. Je reste en retrait, observant le ballet des activités avec une attention aiguisée. Chaque mouvement, chaque détail est crucial. Les hommes chargent les caisses dans les camions avec une efficacité froide, chacun sachant exactement ce qu'il a à faire.

Une part de moi se demande comment j'en suis arrivé là, comment j'ai pu basculer dans ce monde de violence et de trahison. Mais une autre part sait que c'est la seule façon de maintenir le contrôle, de s'assurer que les choses restent en ordre, que je reste au sommet de cette chaîne complexe et dangereuse.

Les camions sont prêts à partir, et je fais un dernier tour d'inspection, m'assurant que tout est en ordre. Lorsque je suis satisfait, je donne le signal, et les moteurs grondent en réponse, un rugissement de métal et de puissance qui résonne dans l'air du matin. Les camions s'éloignent, emportant avec eux leur cargaison précieuse, et je reste là, regardant les traînées de poussière se dissiper dans la lumière naissante.

Je me tourne pour rejoindre ma voiture, sentant le poids de mes décisions s'alourdir sur mes épaules. Ce que je fais ici, ce que je suis devenu, tout cela m'éloigne de ce que j'aurais pu être. Mais je sais que je n'ai pas le luxe de regretter ou de changer de cap. Dans ce monde, il n'y a pas de place pour la faiblesse ou le doute. Seule la force compte, la capacité à contrôler et à survivre.

Alors que je remonte dans ma voiture, je prends une profonde inspiration, laissant l'air frais remplir mes poumons. Je sais que je vais devoir affronter Kally, que je vais devoir trouver un moyen de lui expliquer, de lui montrer que ce que je fais, je le fais pour nous, pour maintenir cet équilibre fragile. Mais pour l'instant, tout ce que je peux faire, c'est continuer à avancer, à garder le contrôle, à rester fidèle à cette froideur qui est devenue ma seule alliée dans ce monde incertain.

Je démarre la voiture et prends la route du retour, laissant derrière moi l'obscurité de l'aube pour me diriger vers une nouvelle journée pleine de défis et de décisions difficiles. Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve, mais je sais que je dois rester fort, que je dois continuer à lutter, pour moi, pour Kally, pour tout ce qui compte encore dans ce monde brisé.

À suivre...

Repay with my freedomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant