Chapitre 3

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Neeja

- Passe moi les guirlandes de fleurs s'il te plaît.

- Attrape !

Mon amie vole afin d'accrocher la décoration, le soleil se reflète sur ses ailes répandant des rayons rosés sur le sol. Ses cheveux sont eux aussi d'un rose pâle et sa robe absorbe les rayons du soleil lui donnant un éclat doré mélanger aux reflets des ailes battant dans son dos.
Une vraie fée, digne des plus belles histoires d'amour.

- Neeja !

- Ren !

Il me prend dans ses bras avant de se tourner vers Rosaly pour lui sourire.
Un rictus m'échappe en la voyant rougir, il semble qu'elle l'ai remarqué car ses yeux me lancent des éclairs avant qu'elle ne s'envole pour aider les autres avec les lanternes.

- Pas trop de courbatures ?

- Je devrais te retourner la question, ce n'est pas moi qui était en difficulté face à Jasmin.

Il entoure mon cou de son coude avant de m'ébouriffer les cheveux.

- Ma mère va te tuer.

- Tu vas me faire croire que tu étais coiffée ?

Je lève mon majeure à son adresse avant d'aller prêter main forte à un groupe d'enfants essayant de porter des souches d'arbres.




- Aïe !

- Tu parles d'une guerrière ! Se plaint pour une couronne de tresse !

- Pourquoi tu refuses que je les coupes ?

- Nos cheveux sont un symbole de sagesse et tu le sais. Il est mal vu de les avoir court chez nous.

- Ça ne sert à rien. Ils sont plus encombrant qu'autre chose ! Imagine que j'aille au delà de la brume ! Tout le monde me remarquerait ! Parce que je ne suis pas certaine que les autres personnes croisent souvent une femme avec des cheveux tombant jusqu'aux fesses.

- Ça tombe bien car tu n'as pas le droit de franchir la frontière !

- Mais m'man-

- Non c'est non. Tu sais très bien que nous ne sommes pas les bienvenus chez les Hommes.

- Pourtant-

- La discussion est close. Va t'habiller. Ta robe est sur ton lit. La fête commence dans moins d'une heure et je t'en pris ne te fais pas remarquer.

- Oui maman. Dis-je en levant les yeux au ciel.

Je me regarde dans le miroir en soupirant, je déteste les robes et celle ci rassemble tout ce que je n'aime pas.
Un col en v, plongeant légèrement entre mes seins.
De longue manche évasée recouvre mes bras, me gênant dans mes mouvements.
Quant au bas de la robe, il est long en coupe droite, au couleur blanche avec comme motif du lierre remontant en direction de ma taille.
Le tissu est souple mais mes gestes n'en reste pas moins entravés.

Sur ma cuisse je place un élastique pour y glisser une longue dague, au manche noir sertie d'un émeraude en bout, ma préférée.

Même si je sais que cela va déplaire à ma mère, j'accroche une épée à ma taille en sentant une boule dans ma poitrine signe que j'ai un mauvais pressentiment.
Je ne la sens pas cette fête.

Une fois prête je descends rejoindre Ren qui m'attend au salon.

Le craquement du bois annonce mon arrivé, les deux silhouettes se retournent d'un même mouvement dans ma direction.

Les yeux de ma mère s'écarquillent d'horreur en voyant les armes, quant à mon meilleur ami son regard parcours mon corps un sourcil haussé accompagné de son éternel rictus en coin.

- Ne dis pas un mot snow.

Il lève les yeux au ciel face à son surnom en lien avec la blancheur de ses cheveux.

- Très bien lilium.

Je lui tire la langue en l'entendant utiliser un dérivé de mon prénom.
Lilium signifie lys en latin.
Comme mon prénom qui est inspiré de cette fleur en hindi.

- Vos chamailleries sont bien mignonnes mais je peux savoir pourquoi tu portes une épée ?

- J'ai un mauvais pressentiment.

- Si on t'écoutait le monde serait entrain de s'écrouler !

J'hausse les épaules avant de saisir le bras offert par mon partenaire.

- Prête ?

- Qu'on en finisse.

Je relève le devant de ma robe pour ne pas marcher dessus. Et nous nous rendons sur la place du village où règne la statue de la fondatrice de nos terres, Nimmea.
Je m'attarde devant elle pour y déposer des fleurs de lunes, signe de mon respect envers notre ancêtre.

Je passe le reste de la soirée à parler avec Rosaly et Ren, Jasmin vient nous saluer avant d'être chassé par mon meilleur ami qui a tendance à faire fuir les garçons tentant de m'approcher.

- Tu viens ?

- Où ça ?

- Danser !

- Pitié Rose, tout sauf ça.

- Allez.

Elle s'élève dans les airs me forçant à la suivre, je capitule en sachant que je ne gagnerai pas ce combat.
Heureusement pour moi j'ai préféré enfilé ma paire de bottes plutôt que les souliers préparé par Melya.

Nous rejoignons l'une des deux lignes de danseurs qui exécutent une de nos danses traditionnelles.
Nos pieds martèlent le sol en rythme avec les violons et les tambours.
Je me laisse prendre au jeu sachant que cela fait plaisir à mon amie, j'avoue que je finis même par m'amuser.
Je tourne sur moi même en rigolant, fait virevolter la fée pour que son sourire s'agrandisse d'avantage.
Les musiques s'enchaînent et petit à petit la lune se dévoile au dessus de nos têtes.

- C'EST L'HEURE ! Hurle un homme.

Tout le peuple s'arrête se tournant vers la statue.
Lors de cette soirée, qui a lieu une fois tous les cents ans, la lune est en alignement avec les planètes, c'est lors de ce moment que la magie se répand dans notre village, l'embellissant, créant la vie, sans cette cérémonie notre peuple s'affaiblirait.

Les habitants retiennent leur souffle, c'est un instant privilégié, peu de nous on la chance d'assister à ce phénomène.

Quand enfin la lune s'aligne une lumière se répand brusquement devant elle, mais au lieu de voir la vie apparaitre, des fissures se créaient, les fleurs flétrissent, l'herbe se teinte de noir, tout n'est que chaos.

Autour de moi c'est la panique les habitants hurlent, j'entends des épées mais je suis incapable de me détourner de ce spectacle.
C'est comme envoûtée que je me dirige vers l'un des rayons mais une main se referme autour de ma taille me tirant en arrière.

- Nous sommes attaqués !














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Until the endOù les histoires vivent. Découvrez maintenant