Chapitre 15

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Neeja

Quatres jours que nous avons quitté les pirates et nos journées se ressemblent comme deux gouttes d'eau.
Nous ramons en direction du village, chacun notre tour puis nous nous arrêtons sur une étendue de sable afin de dormir et manger. Au petit matin nous nous remettons en route et ça depuis quatre jours.

Depuis trois jours nous naviguons entre deux pents de terre.
Séparant le royaume d'Enderan et celui oublié de Nemmea.
Selon les voleurs une légende expliquerai cette fissure.
Le grand roi se serait épris d'une femme à la longue chevelure de lune, ils se seraient vu en cachette jusqu'à ce que quelqu'un le découvre et qu'elle soit enlevée.
La légende dit que se serait pour elle qu'il serait parti en guerre mais Enderan serait arrivé trop tard pour la sauvée.
Elle aurait perdu dans la vie dans ses bras.
La fissure représente depuis la perte de sa moitié.

Pour être franche je n'y crois guère mais les légendes sont toujours tirés d'une part de vérité. Reste juste à déterminer laquelle.

Je laisse ma tête retombée sur mon poing, m'accoudant au rebord.
Je soupire de lassitude. Le temps peut vous paraître long quand vous êtes entouré de deux nouveaux ennemis.

- Puisque je te dis que je connais le chemin !

- Mais bien sûr ! Nous tournons en rond !

- Je suis plus vieux que toi.

- Et alors ?! Je suis....

Je n'écoute pas la suite de leur énième dispute préférant regarder l'eau.
Qui d'ailleurs est translucide, brillante telle des diamants.

Mes doigts caressent la surface, elle est froide, c'est étrange, je jurerai qu'elle était chaude hier.
Cette île a définitivement un problème.

Je laisse ma main retomber dans le fluide pour regarder mon amie debout sur la barque, se tenant le menton levé, les poings serrés face à Area.
Une marque de main apparaît doucement sur sa joue.

- Asseyez-vous. Vous allez nous faire chavirer. Les réprimande Ren.

Mais aucun d'eux ne l'écoute.

- Aasha ! Area ! Ça suffit ! Comportez vous en adultes. Tonais-je en sentant notre embarcation tanguer dangereusement.

C'est après s'être fusillé du regard qu'ils s'assoit chacun dans un coin de la barque.
Je lève les yeux au ciel mais je ne peux m'empêcher de lancer un clin d'œil à mon apprentie.
Un sourire illumine son visage.
Entre filles il faut bien se soutenir.

Je me détends en ne sentant plus mon corps pencher d'un côté puis de l'autre.
Mais quelque chose de gluant s'empare de mon poignet.
Je n'ai pas le temps de crier que je me retrouve sous l'eau.

Mes yeux s'écartent d'effroi en découvrant ce qui se trouve enface de moi.
Des dents aussi acérés que des couteaux, des restes de cheveux, ternes et effilochés, des yeux creux, sans globes oculaires, une peau blanche, une poitrine à découvert, de long bras se terminant par des doigts aussi pointus que ses canines.
Enfin une queue de poisson termine sa silhouette.
Ma mère m'a déjà parler de cette espèce, autrefois elles étaient des sirènes mais elles ont été corrompu par une magie très ancienne, désormais oubliée.

Je tente de me débattre mais sa poigne est bien trop forte.
Elle m'attire un peu plus profondément, avec ma main de libre je saisis une de mes dagues et lui plante dans son avant bras.
Je profite de sa douleur pour échapper à sa prise et entamer ma remonter.

Un cris strident me force à me boucher les oreilles.
Si nous n'étions pas sous l'eau je pense que des larmes dévaleraient mes joues. J'ai l'impression que l'on me crève le cerveau à l'aide de petites aiguilles.
Enfin je parviens à sortir la tête, j'inspire une grande bouffée d'air.

- Neeja !! Hurle mon meilleur ami.

Je me tourne vers lui, il est penché au dessus de l'eau, des bras le retenant fermement.
Je lui souris pour le rassurer mais en voyant son expression horrifiée je comprends mais trop tard car je suis immédiatement replongée.

J'assène un coup de poing dans la mâchoire de la sirène, puis je fais glisser mon arme se trouvant encore fichée dans sa chaire, jusqu'à son épaule lui ouvrant le bras dans toute sa longueur.

Pour se venger elle enfonce ses doigts dans ma cuisse, ma bouche s'ouvre mais je m'empresse de mettre ma main devant pour empêcher l'oxygène de quitter mes poumons.
Elle appuie toujours plus profondément, jusqu'à brusquement les arracher en criant de rage.

Ma vision se trouble un bref instant sous l'effet de la douleur mais l'adrénaline me ramène vite à moi.

Désormais elle ne se bat plus avec moi mais avec Rewone ?
Il tient une épée et l'abat avec précision sur sa cible.

Mes poumons me brûlent. Ma tête me tourne.
Dans un ultime effort je lève mon bras, vise sa tête et enfonce mon poignard dans sa boîte crânienne, qui cède dans un craquement sinistre.
Son sang s'éparpille autour de nous, et elle coule au fond de l'océan où elle se transforme en écume.

Mon corps s'enfonce à son tour, mes membres ne me répondent plus.
Ma cuisse me donne l'impression d'être dans un volcan en éruption.

Des mains passent sous mes aisselles et me tire jusqu'à l'extérieur.

Je tousse, la gorge en feu, des étoiles dansent devant mes yeux.

D'autres bras s'enroulent autour de moi. Ils sont fort, puissant, rassurant.

- Ren ?..

- Tout va bien lilium, je te tiens.

Ma tête retombe en arrière, mes yeux se révulsent, mon corps est pris de soubresauts.

Malgré mon état les paroles de ma mère me reviennent en mémoire.

- Elles sont venimeuses Neeja. Si jamais tu en rencontre ne les laissent pas te blesser où tu serais empoisonnée. À partir de cette instant une morte lente et douloureuse t'attendra.

- Sauf si je bois un de mes super remèdes !

- Composé de ?

- Baies des montagnes et une larme d'une personne amoureuse.



Mes yeux se ferment et je sombre dans l'inconscient.





















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Until the endOù les histoires vivent. Découvrez maintenant