Sauron
Comme à mon habitude je suis assis sur mon trône écoutant le peuple se plaindre chacun son tour de leur problème futile mais aujourd'hui il semble être agité, en colère.
Révolté même.
Je prends le temps de les détailler et je ne peux m'empêcher d'être frappé par leur état.
Certain son maigre, le visage marqué par la fatigue, la crasse les recouvrant. Les enfants ne sourit pas, l'insouciance a déserté leur regard. Quelques uns on le courage de me menacer avec des fourches avant d'être saisis par les gardes qui les plaquent au sol puis les jettent dehors sans aucun scrupule.
La tension monte.
Parmi ce chaos un fermier s'avance dans la pièce dénuée de toute âme, les tableaux jadis présents ont été pillés lors de la guerre, les restes des peintures chaleureuses ont été recouverts à mon sacre.
Autrefois des bals étaient donnés ici mais je n'en ai aucun souvenir, j'étais bien trop jeune quand mes parents ont été tués. Il n'y a plus aucune trace du passé dans cet endroit, seul le nécessaire est présent. L'homme esquisse une révérence, me ramenant dans l'instant présent, avant d'entamer sa plainte.- Votre Majesté, vous devez entendre que le royaume va droit vers la révolution.
Regarder autour vous. Peu d'entre nous ont le loisir de dormir avec un toit. Vous êtes le seul qui jouit de ce plaisir ! Nous nous épuisons pour répondre à vos caprices de roi.- Cela suffit. Je tente de l'arrêter sentant la colère m'envahir. Ma jambe tressaute nerveusement, mes muscles se crispent, je fais craquer ma nuque la sentant arriver.
- Le peuple se révolte, des groupes de résistants se créaient. Ils n'y a plus rien à manger. Le mal se répand partout, les champs pourrissent, les animaux meurent. Le peuple est pauvre, la famine arrive. Même l'eau n'est plus potable !
- Taisez-vous ! Je hurle.
- Votre Majesté- Essaye-t-il une dernière fois mais cette fois ci, s'en est trop pour moi.
Je me lève brusquement de mon trône, le renversant par la même occasion. La salle se tait brusquement. J'enlève un de mes gants avant de le saisir par la gorge.
- JE SUIS VOTRE ROI ! VOUS ME DEVEZ LE RESPECT ! Tonais-je.
Mes narines frémissent, à travers mon masque je constate sa peur et cette sensation me plaît. Puis doucement ses veines se noircissent, partant du contact entre sa peau et la mienne, elle remontent à son visage, obscurcissant ses yeux, il tente d'articuler une phrase mais un liquide poisseux et noir s'écoule de sa bouche.
Je le relâche en me rendant compte de ce que je suis en train de faire. Aveuglé par la colère, j'ai laissé le mal prendre possession de mon âme. La mort est arrivée avant que je ne puisse le comprendre.
L'homme se dandine à mes pieds, suffocant, sa peau se teinte de noir, ses veines se boursouflent puis lentement elles éclatent, une par une, tuant le villageois à petit feu, lentement, douloureusement.
Finalement, il meurt s'étouffant dans son sang. Sa tête retombe lourdement sur le sol, ses yeux pointés sur moi.
Je me détourne de ce spectacle morbide pour ramasser mon vêtement.Je le remets en place prenant soin de camoufler chaque centimètre de mon corps. Derrière moi j'entends les hoquets d'effroi, les hurlements, les pleurs des enfants qui sont encore présents dans la salle du trône.
Je soupire, me passant une main devant le visage.- Débarrassez moi de lui.
Mes chevaliers s'inclinent, puis soulève le cadavre répandant une traînée de sang noir sur son passage. Derrière eux les femmes de ménage s'empressent de nettoyer. Leurs tremblements ne m'échappent pas.
Il faudra que je fasse préparer des potions d'oubli.
Je soupire une nouvelle fois en réalisant que Thomas n'est plus ici et que par conséquent il n'y a personne pour le faire. J'ai perdu mon meilleur ami, je suis plus seul que je ne l'ai jamais été. Sans lui, cette assemblée est vouée à la mort. Il est l'unique personne que je connaisse ayant étudié la botanique.- Fait chier !
Je balance mon pied dans le siège, le bois craque sous la force de mon coup, faisant sursauter mon auditoire.
Mes poings se serrent.
Je m'avance vers un archer.- Tue les. Je lui ordonne.
Puis je quitte la salle veillant à ne croiser le regard d'aucun d'entre eux, en fermant les portes des cris d'effrois me parviennent. Je réprime un frisson et je continue mon chemin.
Je n'avais pas le choix. Tentais-je de me convaincre.
Je n'avais pas le choix.
Pas le choix.
Ils ne doivent pas savoir. Thomas aurait été d'accord avec mon choix, il m'a toujours soutenu.Les gens sont dangereux. Ils répandent des rumeurs qui parviennent aux oreilles d'un pays entier en moins d'une journée.
Je le sais.
J'en ai déjà payé les frais. Plusieurs fois.
Et ce n'était pas des rumeurs.
Car oui,Je m'appelle Sauron Devatv, fils d'Enderan et de Serena. Grand roi d'Ender.
Et je suis maudit.
Je m'avachis sur mes livres, résistant à l'envie de dormir.
La flamme de ma bougie faiblit, projetant une douce lumière sur les pages de l'encyclopédie que je feuillette avec désintérêt.
Il n'y a rien là dedans.
Rien sur les malédictions en tout cas.Je jette un coup d'œil à la pile d'ouvrages qui diminue au fur et à mesure de mes recherches.
J'arrive bientôt à la fin de l'étagère de la bibliothèque royale portant sur ses sujets. La poussière s'amasse sur les vieux ouvrages de la réserve, des toiles d'araignée pendent aux étagères désormais oubliée. Mais pourtant, aucun ne met utile.
Pas moins de deux cents bouquins et toujours rien.Je passe une main dans mes cheveux, abattu par la situation.
J'ai la sensation de ne pas chercher au bon endroit, mais je ne sais pas vers quoi me diriger.Vers qui ..
J'ai le sentiment au fond de moi que je suis lié à tous les problèmes de ce royaume.
La famine.
La révolte.
La guerre.
La mort.
Absolument tout.
Et ça me tue à petit feu.
Je relève la manche de ma chemise noir aux manches bouffantes, doucement le dessin de mes veines apparaît. Mes doigts passent sur la zone qui malgré mes potions de ralentissement ne cesse de s'agrandir. Désormais c'est la grande moitié de mon bras qui est touché.
J'observe la tâche noir sur ma peau s'étirant toujours un peu plus, le dégoût prends place en moi, renforçant mon sentiment d'anomalie. Je ne suis rien d'autre qu'une erreur.
Je m'appelle Sauron Devatv, fils d'Enderan et de Serena. Grand roi maudit d'Ender.
Et je suis mourant.
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Until the end
Fantasy"Un peuple vaincu se dit toujours trahi." Enderland, une île en proie à la mort, un peuple divisé, rien ne va plus sur ces terres mais pourtant, élevée à l'abris des regards, une jeune femme du nom de Neeja pourrait être la solution à ce chaos. Qu...