Chapitre 4

20 4 7
                                    

Neeja

Cette phrase me ramène à la réalité, je regarde derrière Ren pour y découvrir des hommes enfin non ce sont des restes d'hommes, des restes de chevalier.
Des lambeaux de peaux pendant sur les parties visibles de leur corps, du pue suinte de leurs plaies, certaines parties de leur squelette sont apparentes les rendant encore plus repoussant.

La mort se répand autour d'eux.
Un enfant est transpercé par une épée.
Cette vision me révolte.
D'autres personnes meurent mais aucun de nos assaillants.

Je commence de dégainer mon épée mais mon meilleur ami m'en empêche.

- Nous ne pouvons pas les tuer ! Ils le sont déjà ! Nous devons fuir Neeja et vite !

Sa main se glisse dans la mienne avant qu'il ne m'entraîne à sa suite.
Nous courrons à travers les allées bordés par des cadavres, le sang coulent entre les pierres, les cris d'effroi déchirent la nuit, nous parvenons à éviter les monstres jusqu'à arriver devant la salle d'armes.

Ren attrape un arc et des flèches ainsi qu'une épée quant à moi je récupère mes couteaux de jais que je coince dans une ceinture prévue à cet effet.

Des branches craques devant la portes, nous nous regardons dans les yeux avant d'acquiescer.
J'agrippe une branche, celle de l'arbre présent dans l'habitation qui sert de toi à la bâtisse, je me hisse toujours plus haut.
Mon meilleur ami est en tête.
Je sursaute en entendant la porte se fracasser.
Un chevalier nous repère et commence à son tour l'ascension.

J'accélère encore plus à la vue de nos assaillants montant à une vitesse surhumaine. Mes paumes s'écorchent, mes cheveux s'emmêlent dans les branches, mes muscles me brûlent mais je m'efforce de tenir le rythme.
C'est la première fois que nos entraînements sont réellement mis en application et mon cœur menace de s'échapper de ma poitrine.

Une fois à l'air libre nous courons sur les branches, sautant d'obstacles en obstacles.
Mes pieds s'emmêlent à plusieurs reprises dans ma robe manquant de me faire tomber.
Derrière nous nos assaillants nous rattrape.

- Ren !

Je pointe l'écurie du doigt où se trouve un cheval blanc, son cheval.
Il place son pouce et son index dans sa bouche pour émettre un sifflement significatif.
Immédiatement l'animal se dirige vers nous.

- NIX ! EN HAUT ! Appelle mon partenaire avant de sauter sur son dos.

Alors que je la regardais faire un des envahisseurs tente de m'embrocher.
Je détache une de mes armes que je lance dans son œil pour faire diversion.
Je me laisse tomber dans le vide, des bras se referment autour de ma taille, sans perdre de temps nous partons au galop.

Nix ralenti l'allure quand nous sommes certains de les avoir semé.
Autour de nous la végétation se ternit, souffre, les arbres sont courbés comme si le poid du monde reposait sur leurs branches, des fissures noirs coupes les terres et s'étendent de plus en plus.
Les animaux ont déserté les lieux alerté par ce changement.

- Que faisons nous maintenant ?

- Il faut y retourner ! Ils ont besoin de nous !

- Neeja... Tu sais très bien que si nous y allons nous serons tués. C'est du suicide.

- Ma mère a besoin de moi ! Et Rosaly ! Ta famille est là bas aussi !

- Je le sais ! Pas besoin de me le rappeler !

Je saute à terre avant qu'il n'en fasse de même, nous nous toisons.

- Ils ont besoin de nous.

- Et nous sommes inutiles en étant mort.

Je croise mes bras sur ma poitrine me renfrognant.
Mes yeux s'embuent en sachant pertinemment qu'il a raison.
Mort nous ne servirons à rien.

- Neeja...

Sa paume vient se poser sur mon bras mais je me dégage en soufflant. Trop fière pour avouez mes peurs.

- C'est bon. Tu as gagné. Remettons-nous en route.

Je l'entends marmonner alors que je prends place sur le dos du cheval. Cette fois ci c'est moi qui tiens les rênes, une destination s'impose dans mon esprit, un plan se dessine.
Mon compagnon monte à l'arrière avant d'enrouler ses bras autour de ma taille.

- Accroche toi.

- Qu-

Je ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase que je lance Nix au triple galop.
Nous éloignant de plus en plus du village, de ma vie, de mon foyer, de ma famille.
Les arbres défilent, se réduisant à de simples lignes.
Le paysage est flou, le vent siffle dans nos oreilles, des branches nous égratignent le visage et Ren hurle de peur.
Je ricane en accélérant encore plus.
J'ai toujours aimé la vitesse, c'est un sentiment de liberté, le vent qui caresse mon visage, le soleil réchauffant ma peau, les problèmes s'envolent avec le sentiment d'invincibilité naissant.
Mais mon meilleur ami ne semble pas être de cet avis.

- Ralenti ! Neeja !

- Non ! Dis-je en rigolant.

Je laisse la plaisanterie durer encore quelques minutes avant de passer à une course plus douce.

- Tu veux nous tuer !?

- Détend toi papi. Je gère.

- Rassurant.

Un silence s'installe entre nous, chacun réfléchissant à ce qu'il vient de se passer.

- Que faisons-

- J'ai un plan. Enfin le début.

- Je t'écoute.

- Nous devons comprendre ce qu'il vient de se passer. D'où vient la source de ce mal.

- Jusque là ça me paraît logique.

- Pour ça il nous faut de l'aide. Des informateurs.

- Et tu comptes les trouver où ces gens lilium ?

- Là bas.

Je pointe du doigt la brume s'élevant devant nous à une dizaine de mètres.

- Tu n'es pas sérieuse...

- Je ne l'ai jamais autant été. Tu te souviens la promesse que je t'avais faite quand nous étions enfants ?

- Neeja nous avions neuf ans.

- Nous allons franchir cette frontière. C'est notre seule chance et tu le sais.

- Je sens que je vais le regretter...



Et c'est comme ça que notre histoire commença.











~

Until the endOù les histoires vivent. Découvrez maintenant