Chapitre 18

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Sauron

Je passe ma main dans mes cheveux en soupirant contrarié par la tournure que prennent les récents évènements. Rien ne va.
Tout s'accélère.
Beaucoup trop vite pour moi.

Prise d'une nouvelle quinte de toux je me plie en deux, ma paume contre ma poitrine essayant d'atténuer la douleur.
Je crache du sang noir qui colore mon mouchoir autrefois d'un blanc immaculé.

Quand enfin je peux reprendre une respiration normale je bois le remède qui ralentit comme il le peut la propagation du mal puis j'avale un verre d'eau pour apaiser ma gorge en feu.
Mes yeux s'attardent sur mon bras droit désormais infesté.

Depuis maintenant quelques jours mon état s'est aggravé et sans que je ne comprenne pourquoi le processus s'est accéléré.
Moi qui pensait mourir dans quelques années mon jugement à changer.
Une année me semblerait plus juste.
Et si je ne trouve pas un antidote, c'est un héritier que je dois trouver.

Pourquoi le monde à décidé de s'acharner sur moi ? Qu'ai-je bien pû faire pour contrarier à ce point les dieux ?

Mon poing s'abat rageusement contre mon bureau.
Il n'y a rien dans ces livres.
Pas un indice sur cette foutue malédiction.
J'envoie valser les ouvrages à l'autre bout de la pièce, des feuilles s'éparpillent un peu partout sur le sol.

Mon regard s'attarde sur un papier virevoltant dans les airs avant de doucement se poser sur un bouquin dont je ne me souviens pas avoir lu.

Je me lève pour aller le ramasser mais au moment où j'ouvre la couverture une lettre s'en échappe.
Mes sourcils se froncent en y trouvant mon nom tracé délicatement.
Mes yeux s'embuent mais je m'empresse de les essuyer.

- Mère...

Je m'assois à même le parquet et l'ouvre trop impatient de découvrir ce qu'elle renferme.

Sauron,

Mon cher fils, j'espère qu'au moment où tu trouveras cette lettre il ne sera pas trop tard. J'ai tant de choses à te dire mais malheureusement le temps me manque alors je pense qu'il est plus judicieux de te le montrer.
Va dans ma chambre en espérant qu'à l'heure où tu lis elle est encore en état. Sinon nous risquons de rencontrer des difficultés tu ne crois pas ?
Va dans ma chambre, prends bien garde à ne pas être vu. Dans la grande bibliothèque, au dernier étage il y a un livre à la couverture rouge, c'est un faux.
Ouvre le et récupère le miroir à l'intérieur, il te montrera ce que tu veux voir. Mais dans l'immédiat demande lui de te montrer le jour du solstice d'hiver de 1673.
Avant tout je veux que tu saches que je t'aime du plus profond de mon cœur. Mais il y a eu cette personne qui nous a séparer, je t'ai caché un grand nombre de choses et j'en suis navrée. Tu ne sais pas réellement qui je suis, c'est pour ça qu'il faut que tu la retrouve, que tu comprennes. Une pièce secrète se trouve dans le château. Je ne peux pas te révéler l'endroit au cas où quelqu'un tomberait sur cette missive avant toi. Ce n'est pas qu'un histoire de malédiction mon chéri. L'avenir de l'île est en jeu, sache le.

Ta mère,

Je ne prends pas plus le temps de m'attarder sur ses mots que j'enfile mes gants, rabat ma capuche sur ma tête avant d'ouvrir silencieusement ma porte.
C'est donc en me fondant dans les ombres que je traverse le château jusqu'à arriver dans les appartements de la reine.

Je dépose la lampe à huile sur une table recouverte par un drap blanc, la pièce est poussiéreuse, des toiles d'araignées recouvrent les murs autrefois chaleureux.
Je m'avance jusqu'à la bibliothèque et montre précautionneusement sur la vielle échelle en bois.
Arrivé au dernier rayon, je repousse les filaments argentés recouvert d'insectes prisonnier depuis longtemps.

Enfin je le vois, derrière la première rangée.
Mes doigts se referme sur la tranche et je l'extrait de la bibliothèque.
Je saute de l'échelle, je plis les genoux pour ne pas tomber.

J'inspire une grande bouffée par la bouche puis que j'expire par le nez pour calmer mes nerfs.

Je soulève la quatrième de couverture et découvre un trou à la place des habituelles pages.
Je réprime un cri de rage quand je le balance loin de moi.
Vide !
Il est vide.
Quelqu'un est venu ici avant moi.

Ma mère avait raison cette histoire me dépasse bien plus que je ne le croyais.

















~


Until the endOù les histoires vivent. Découvrez maintenant