Chapitre 17

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Neeja

Le monde tangue comme si je me trouvais dans un bateau mais quand j'ouvre les yeux, il n'y a rien de tout ça.
C'est le visage d'une femme que je vois en premier, elle me sourit tendrement.
Ses cheveux blonds sont bouclés et encadrent parfaitement sont visages. Quant à ses yeux je n'ai jamais rien vu de tel, ils sont d'un bleu gris, presque blanc, similaire à un lac gelé où le ciel se reflète sur la surface.

Ses traits me sont familiers mais ma mémoire m'empêche de me rappeler qui elle est.

Elle avance sa main pour caresser mon visage mais elle me traverse.
Mes sourcils se froncent dans l'incompréhension.

Je me redresse rapidement et m'éloigne de la femme par la même occasion.
De là où je suis, j'ai une meilleure vision sur la scène.
Dans ses bras se trouve un bébé vêtue d'une petite robe blanche, il gazouille contre sa mère en se mordant les doigts. Ses petits pieds battent dans l'air et je ne peux m'empêcher d'être attendri par ce spectacle.

Je détache mes yeux de la famille et prends enfin le temps d'évaluer mon environnement.

Les murs sont en pierre, des tapisseries en recouvrent certaines parties. Un grand lit à baldaquin trône au milieu de la pièce, un tapis en fourrure loge à ses pieds, face à une cheminée où un feu brûle dans l'âtre. Un emblème royal pose fièrement au-dessus.
Une grande bibliothèque occupe entièrement le mur droit, une échelle permet de monter jusqu'au dernier rayon.

Aucun doute sur mon emplacement, je suis dans le palais royal d'Ender.
Mais pourquoi ? Que veut-on me montrer ?

Je sursaute au sons de la porte qui grince. Le roi entre dans la pièce en souriant.
Il s'approche de la mère et dépose un tendre baiser sur ses lèvres avant de prendre le nourrisson contre lui. Celui-ci saisit de ses petites mains les pointes de la couronne de son père.

Alors il s'agit de la femme de la légende. Pourtant elle m'a tout l'air d'être heureuse, qu'a t-il bien pu se passer ?

- Comment se portent les deux femmes de ma vie aujourd'hui ?

- Ne la laisse pas jouer avec ta couronne. Elle va se blesser !

- N'ai crainte ma chérie, notre fille est forte, je suis certain qu'elle deviendra une grande guerrière, comme sa mère.

Une fille ? Mais alors qui est le souverain actuel ? Si le roi a eu une fille pourquoi est-ce un homme qui est à la tête du royaume ?

- Tu raconte n'importe quoi.

Leurs rires emplissent la pièce, une drôle de sensation s'empare alors de moi. Comme une blessure pas totalement guérite qui se remettrai à saigner.

J'envie cet enfant même si je ne devrai pas, car à l'heure qu'il est, elle se trouve orpheline si, je réprime un frisson à cette pensée, si elle est encore vivante.

À l'instant où mes réflexions s'arrêtent le monde qui m'entoure se floutte jusqu'à disparaître totalement.
La fatigue s'empare brusquement de moi et mes yeux se ferment.
Ma dernière pensée cohérente est que je devais parler d'un remède de poison à quelqu'un mais je ne sais plus de qui il s'agit.








Ren

Les tremblements de Neeja ont cessé, elle semble plus apaisée. Je n'empêche pas un soupir de soulagement, quand j'entends sa respiration régulière, de franchir mes lèvres.
J'embrasse son front avant de rabattre ma veste sur ses épaules.

- Reviens moi vite lilium...

J'époussete mon pantalon en me redressant.
Je ne tarde pas à rejoindre les autres qui sont réunis vers le début du pont.

- Voilà le prince charmant. Plaisante Area.

- Très drôle voleur.

- Je sais, que veux-tu, j'ai un sens de l'humour inné.

Je secoue la tête désespéré par cette personne qui s'est pourtant révélé être mon ami et un bon confident.

- Nous t'attendons pour prendre une décision. Qu'elle décision penses-tu être la meilleure pour Neeja ? M'interroge Aasha inquiète pour sa tutrice.

- Je n'en ai aucune idée. Je passe ma main dans mes cheveux en proie à la panique.

- Fait confiance en ton instinct. Me dicte Thomas qui est désormais libéré de ses entraves. Sauver ma meilleure amie nous a prouvé qu'on pouvait avoir un peu plus confiance en lui.

- La logique me pousserai à dire le village mais pourtant s'est comme si une force me hurlai la montagne et ça peut paraître fou je sais mais c'est comme si j'entendais sa voix.

- Tu n'es pas fou Ren. Me sourit Duna.

- Seulement fou amoureux d'elle. Rajoute Havas.

Mes joues me chauffent soudainement.

- C'est ma meilleure amie, bien sûr que je l'aime.

- Mais oui, nous te croyons tous et toutes.

J'hausse les épaules pour montrer que je me fiche de leur avis. Même si il s'agit de l'inverse.

- Laissez le tranquille bande de brute sans cervelle. Me défend Tara que je gratifie d'un sourire, auquel elle répond par un clin d'œil.

- Alors s'est décidé.

- Nous allons en direction des montagnes.

Nous acquiescons tous avant de partir nous allonger vers le feu.
Demain s'annonce être une journée compliquée.










Et je ne crois pas si bien dire.




















~


Until the endOù les histoires vivent. Découvrez maintenant