Until the end

Chapitre 20

Neeja

J'écoute leur histoire de sorcière dans le plus grand des calmes. Cela fait quelques heures que Rewone m'a administré l'antidote et je suis déjà au milieu d'une cacophonie.

Puis au bout d'un moment j'éclate de rire sans parvenir à m'arrêter.
Rapidement Ren me rejoint dans mon fou rire.

- Pourquoi ils rigolent ? S'interroge Hava en fronçant ses sourcils.

- Vous pensez qu'ils sont possédés ? Interagit son jumeau.

- Je ne sais pas....

Quand enfin je parviens à sécher mes larmes, je me redresse avec l'aide de mon meilleur ami et nous nous tournons vers le reste du groupe.

- On peut peut-être savoir pourquoi vous vous marrer ? Râle Area.

- Vous êtes en train de nous dire que vous avez peur de "sorcière". Je mets le mot en guillemets pour mettre en avant notre moquerie.

- Oui et ?

- Parfois vous oubliez que nous ne faisons pas partie du même monde.

- En réalité pour nous il s'agit d'enchanteresses ou encore de guérisseuses. Explique doucement Ren.

- C'est avec l'une d'elle que j'ai appris ce que je sais sur les plantes et sur les étoiles. Dans notre village elle est la seule avec des particularités physiques humaines mais elle n'en est pas moins respectée.

Je me perds un court instant dans mes souvenirs et ceux que m'ont provoqué mon inconscience. Cette famille, cette petite fille disparue... Je secoue la tête pour chasser ses informations. Je réfléchirai à tout ça plus tard.
Mes yeux croisent ceux de mon meilleur ami qui m'interroge silencieusement du regard. Je lui fais signe que tout va bien avant de me détourner.

- Très bien mais celle qui vit dans ce manoir tue les gens pour les manger ! S'exclame tel un enfant Rawen.

Je réprime un énième rire mais le rictus que je vois sur le visage de mon acolyte réussit à me convaincre de rigoler avec lui. Les humains sont des êtres tellement naïfs.

- Vous verrez. Nous menace Area.

Les voleurs s'éloignent en nous faisant la tête tandis que nous restons debout au milieu du camp à nous tenir les côtes.

- Le courage ne fait décidément pas partie de leur culture..

Au petit matin nous reprenons notre route, j'ai été incapable de fermer l'oeil de la nuit bien trop tourmentée par cette vision. Plus nous avançons dans cette quête et plus j'ai l'impression de m'y perdre.

Nous nous enfonçons de plus en plus dans la forêt, les sapins deviennent de plus en plus nombreux filtrant la lumière du soleil.
Quelques flocons parviennent jusqu'à nous, quelqu'un s'accroche aux branches blanchissant irrégulièrement le paysage. J'apprécie le spectacle mais ma fatigue se rappelle à moi quand je trébuche.
Je parviens à me rattraper de justesse à un rocher m'évitant d'atterrir dans l'eau.

Mes jambes tremblent et refusent de m'écouter.
Je suis parfaitement consciente qu'il s'agit du contre-coup.
J'ai frôlé la mort, il est tout à fait normal que mon corps proteste et demande du repos mais dans ce genre de situation il m'est impossible de lui accorder. Le temps est trop précieux pour être gaspillé par le sommeil.