Chapitre 5

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Sauron

J'arpente les couloirs, éclairé par les faibles lueurs que prodiguent les torches.
Je passe une main gantée dans mes cheveux essayant de me dégager la vue, le palais est silencieux, un peu comme tout le temps à vrai dire, jamais personne ne vient ici.
Seul mon conseiller peu rester dans cette aile.
Le reste du personnel à l'interdiction d'approcher mes quartiers.
Nous ne sommes jamais assez prudent.

Tandis que je suis occupée à lire les dernières plaintes de mes sujets mon ami rentre en précipitation dans la pièce, encore essoufflé par la course qu'il a du mener.

- Nous avons un problème votre Majesté !

Je soupire lasse de ces affaires sans intérêt.

- De quoi s'agit-il cette fois ? La pâtissière a perdu son chat ?

- La brume !

Je fronce les sourcils ne voyant pas où il veut en venir.

- Aurais-tu l'amabilité d'être plus clair dans tes propos ?

- Des éclaireurs auraient aperçu deux personnes s'enfuirent.

Je me redresse immédiatement.

- En es-tu certain ?

- Oui. Absolument.

- Fait venir les éclaireurs dans la salle du trône. Immédiatement.

Thomas acquiesce avant de partir porter le message.

Je me laisse retomber sur mon siège avec un sourire en coin.
Voilà quelque chose d'intéressant.
Une affaire digne de moi.





- Parlez. Ordonnais-je assis sur mon trône, installé en haut d'une rangée de marche afin de les surplomber. Je sais à cet instant que je leur fais peur et je savoure ce sentiment de puissance.
Ma couronne repose sur ma tête au dessus du masque noir camouflant mon visage.

- Ils étaient deux.

- Oui, un homme et une femme sur un cheval.

- Pouvez vous me les décrire ?

- Nous étions trop loin pour les voir précisément mais la femme avait de long cheveux noir.

- Nous voilà avancé. Me moquais-je.

- Le cheval était blanc ! S'écrit-il en essayant de chercher mes yeux derrière ma protection.

- Tient donc. Un cheval blanc ? C'est vrai que nous en voyant peu ici.

- Votre Majesté-

- Taisez vous ! Tonais-je

Les deux gardes baissent la tête en sursautant.
Je me tourne vers mon conseiller se tenant à ma droite, le dos raide.

- Fait rédiger des messages. Je veux que quiconque ayant des informations à leur sujet viennent me les livrer. Leurs têtes sont à prix. Je les veux vivant.

Je fais un signe en direction des deux hommes.

- Débarrassez moi d'eux, ils ne me sont d'aucune utilité.

Je me délecte de l'expression peignant doucement leur visage en comprenant le sort qui les attend.

- Pitié.

- Nous ferons tous ce que vous voulez.

Je lève les sourcils même si ils ne peuvent le distinguer.
Mon buste se penche en avant, mes coudes reposant sur mes genoux.

- Ah oui ? Et qu'avez-vous à m'offrir ?

- Je-

- Tuez les.

Une flèche se plante dans le front du premier, son camarade hurle de peur avant de connaître le même destin.
Leurs corps s'effondrent au sol sans vie, les yeux vitreux, du sang se répandant autour de leur tête, infiltrant leurs bouches. Mon tapis absorbe le liquide encore chaud de mes victimes.

- Nettoyez moi ça. Je ne veux aucune trace.

Les femmes de ménages s'inclinent devant moi puis se dirigent vers les cadavres. Aidées par des gardes, ils les emmènent à l'extérieur.

Thomas soupire.

- Tu veux les rejoindre peut être ?

- Sauron... Je sais que ce n'est pas une journée facile mais-

- Tu ne sais rien. Alors tu la fermes. Mon poing frappant contre l'accoudoir.

Il fait une révérence le regard fuyant.

Immédiatement je culpabilise, le jeune homme a toujours été présent pour moi, même dans les jours les plus difficiles particulièrement comme celui ci.

- Excuse moi. Je n'aurai pas dû te crier dessus.

Il hoche la tête un fin sourire sur ses lèvres.

- Tâche de dormir un peu.

- Mmh.

Nous savons tous les deux que je ne le ferai pas mais cela semble le rassurer.
Il disparaît de la salle, emportant avec lui le peux de chaleur présent dans ma poitrine.

Je reste assis sur mon trône pensif, ressassant l'histoire de notre royaume.
On m'a enseigné dès mon plus jeune âge qu'une guerre avait éclaté entre les humains et les elfes, nous l'avons gagné bannissant ses êtres dans la forêt de l'autre côté du fleuve les interdisant de sortir par le biais d'une brume opaque.

Mais il semblerait que deux effrontés aient eu envie de parcourir nos terres.

La suite de l'histoire risque d'être intéressante.
















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Until the endOù les histoires vivent. Découvrez maintenant