Chapitre 9

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Neeja

Désormais assis en cercle à même le sol dans une petite maison nous dégustons un repas typique d'ici.
Je regarde d'un mauvais oeil ma soupe contenant des individus non-identifiés.
Mais ma faim se rappelle à moi alors je bois mon plat sans plus tarder.
D'abord étrange, la mixture se révèle être rafraîchissante, je ne pense pas à ce que je suis entrain de manger et je me surprend à aimer ce repas.

À mes côtés mon meilleur ami se régale et se resserre plusieurs fois.
Mes yeux se posent sur les personnes présentes avec nous.
Area, notre "guide".
Duna, la voleuse aux cheveux de sable.
Tara, la voleuse à la peau de porcelaine.
Hava, le voleur au crâne tatoué et Rawen son jumeaux.

- Donc vous êtes des elfes ? M'interroge ce dernier.

- Non, on est des crapauds ça ne se voit pas ?

- Neeja c'était une tentative d'humour ?

- Non Ren. C'est du sarcasme un art que tu ne maîtrises pas.

Duna éclate de rire suivie par bientôt toute la troupe.
Mon partenaire bougonne légèrement avant de succomber à son tour.
Quand nous sommes calmés un silence pesant s'installe que je décide de rompre.

- Mais oui Rawen. Nous sommes bel et bien des elfes.

Il hoche la tête en me souriant.

- Mais comment vous êtes arrivés ici ? Ce n'est pas interdit ? Nous interroge la jeune femme à la chevelure blonde.

- Si mais nous n'avons pas vraiment eu le choix. Notre village à été attaqué.

Cette fois ci c'est Hava qui enchaîne.

- Par quoi ?

- Des chevaliers morts.

- Par Ender...

Les voleurs ferment les yeux joignant leurs mains entre elles avant de prononcer une phrase dans une langue que je ne connais pas.
Avec Ren nous nous regardons en fronçant les sourcils.
Je lui fais comprendre que je ne sais pas plus que lui ce qu'il se passe.
Ils finissent finalement par rouvrir les yeux.

- Désolé pour ça mais les souvenirs sont encore frais dans notre esprit. Nous avons aussi été victime de ses attaques, l'année dernière. C'est de cette façon que nous avons trouvé cette cité.

- Beaucoup des nôtres ont été tué ce jour-là, d'autres prient en otage. Nous ne les avons jamais revu...

Area se lève brusquement avant de sortir de la pièce.

- Excuse le. Sa petite sœur à été enlevée lors de l'attaque, il s'en veut de ne pas avoir pu la protéger. Nous explique l'homme aux tatouages.

Je baisse la tête songeant à ma famille que j'ai abandonné derrière moi.
Elle s'en sortira, elle est forte.






Je marche tranquillement dans les allées désormais silencieuse, les étoiles éclairent mon chemin, je finis par franchir le rideau invisible mais mes pieds se figent dans le sol en découvrant le spectacle se déroulant devant moi.
Les habitants sont entrain de se battre contre les chevaliers.
Un cris se bloque dans ma gorge, je ne peux rien faire à part assister à ce massacre.
Du sang gicle sur mon visage me ramenant à la réalité.
Mes yeux suivent le corps s'écroulant à mes pieds, des mèches aussi blanche que la neige s'échappent de sa capuche.

- REN !

Je tombe à genoux essayant de compresser la plaie mais l'hémorragie ne s'arrête pas au contraire le trou dans sa poitrine s'élargit, creusant jusqu'à son cœur palpitant sous ma main.
Sa peau se désintègre ne laissant qu'un squelette, je me recule en poussant dans mes jambes, glissant sur mes fesses.
Mon dos entre en contact avec quelque chose.
Je suis brusquement soulever du sol par une main désarticulé.
Enface de mon visage se trouve celui d'un homme, une couronne de sang posé de travers tombe sur son front.
Une grande balafre encore fraîche barre son visage en deux.

- Il ne peut y avoir qu'un seul dirigeant, fille de Nimmea.
Ma tête est projeté loin de mon corps dans un jet de sang.

Je me redresse brusquement la respiration sifflante.
Je touche mon cou en panique.
Ce n'était rien de plus qu'un rêve. Respire Neeja.
Tout va bien.
Je passe ma main dans mes cheveux collé à ma nuque par la sueur.
Je les attache en un chignon approximatif puis chausse mes bottes.
Après ça je me dirige vers le toit de la bâtisse.
Mais une personne s'y trouve déjà.

- Je ne voulais pas déranger, je vais y aller.

- Tu peux rester si tu veux.

J'acquiesce avant de m'assoir à la droite du voleur.
Nous restons dans le silence préférant regarder la voie lactée.

- Tu sais je suis sincère quand je dis que veux vous aider.

- Je te crois. C'est juste que je me méfie toujours des gens que je ne connais pas. C'est un mécanisme de défense.

- Je te comprends, ma sœur était comme toi.

- Je suis certaine que c'est quelq'un de formidable.

- Merci.. de ne pas parler d'elle au passé.

Je lui souris avant de lui tapoter l'épaule comme signe d'encouragement.
Nous restons ici toute la nuit, les jambes dans le vide, nos bras se touchant pour montrer le soutien que nous apportons à l'autre.
Perdre un proche n'est jamais facile mais l'espoir de le revoir nous maintient en vie.

Mais quand il n'y a plus d'espoir qu'advient-il de nous ?



















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Until the endOù les histoires vivent. Découvrez maintenant