Chapitre 4 suite : Crêpes

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Les jours ont ensuite continué à s'égrener à un rythme de plus en plus effréné. Le jour, je faisais rouler ma Fondation, je faisais encore et toujours plus d'argent, mes parts dans les sociétés d'édition, de publicité allaient en augmentant. Au bout d'un mois, j'avais fait éditer cinq ouvrages complets sur les mythes : deux essais et trois romans emprunts de légendes antiques. La publicité autour de ces ouvrages était telle qu'ils se vendaient vraiment très bien. En parcourant la capitale, mes sens magiques en éveil, je pouvais sentir une forme de renouveau des flux magiques issus de l'imagination et des rêves des humains.

De plus, j'avais fait travailler de façon très ardue Gwenn. Elle s'était trouvée renforcée de façon magique. Elle apprenait vite et bien. Mais au bout d'un mois, elle était arrivée à un palier. Ce genre de palier qui arrive lors de tout apprentissage. C'est une phase durant laquelle on ne progresse plus. L'impression est même souvent une régression. Je savais qu'elle arriverait à une telle phase. Je l'attendais. Et depuis quelque temps maintenant, Gwenn montre des signes d'exaspération face à son impuissance à progresser en magie.

C'est donc presque un mois jour pour jour après notre passage à la Confrérie, que j'amène Gwenn jusqu'à un bâtiment du centre de Paris. Un drapeau orne le fronton de l'édifice, donnant un coté gouvernemental à la chose. Je me suis changé en loup et je trotte à ses côtés, vêtu d'un seul collier. Je lui ai donné une indication : parler à un certain Simon Clat.

Nous entrons. Les deux vigiles demandent à ce qui leur semble être une jolie demoiselle tout ce qu'il y a de plus normal ce qu'elle vient faire ici. Ils portent l'uniforme de la police nationale.

- Je viens voir Simon Clat, dit Gwenn.

- Monsieur Clat ? Euuuhh vous êtes bien sûre, demande le plus jeune des deux.

- Excusez mon collègue, il n'est pas là depuis longtemps. Monsieur Clat n'a pas reçu de visite depuis maintenant plus d'un an. Mais, je vais le prévenir. Qui dois-je annoncer ?

Je sens le pouls de Gwenn s'accélérer. Je ne lui avais pas dit quoi répondre.

- Une consoeur, Bergilian Clersac, dit-elle finalement, en tendant une fausse carte d'identité.

Le gardien de la paix prévient ledit Simon Clat. Son visage montre un très fort étonnement lorsqu'il entend la réponse à l'autre bout du fil.

- Euuh monsieur Clat arrive, il vient lui-même.

Je soupire. Elle s'en est bien sortie. Je remarque discrètement, sur le pouce gauche du vigile âgé un très discret tatouage représentant une flèche pointant vers l'ongle. Il faudra que je me penche sur ce que cela veut donc dire.

Clat arrive. En quatre ans, il n'a pas changé, toujours le même : petit, grisonnant, en costume noir. Le fonctionnaire typique qui passe inaperçu partout. Il arrive, il serre vigoureusement la main de Gwenn, me caresse distraitement la tête (étrange qu'un loup si imposant que moi passe pour un adorable toutou sitôt qu'il est à coté d'une jolie demoiselle).

Nous le suivons jusqu'à son bureau. Une fois entrés, Gwenn s'assoit dans un fauteuil en face de son bureau pendant qu'il met de la musique en léger fond sonore.

- Bon, alors, vous êtes la nouvelle. Voilà si longtemps que nos confrères n'ont pas envoyé quelqu'un dont nos services auraient besoin. Alors, je pense que vous êtes prête pour une mission mademoiselle.

- Oui, dit-elle peu assurée.

Dans son regard, elle montre soudain qu'elle a compris qui est cet homme : le contact « officiel » de la Confrérie avec le gouvernement.

- Il est étrange votre chien, il m'en rappelle un autre. Ça ne doit pas avoir d'importance, je ne me rappelle plus qui avait toujours un chien avec lui. Bon, pour commencer, je vais vous poser quelques questions. Le gouvernement aime connaître ceux qui travaillent pour lui.

Le réveil des Sang-dragonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant