Chapitre 21 : Chasse.

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Je déambule dans les rues. Et mes pérégrinations m'amènent à rechercher d'où vient l'odeur de cette adraconnique que j'ai sentie peu de temps auparavant. Une odeur si particulière, je devrais m'en souvenir. Cette odeur, je l'associe à mon cœur qui bat à tout rompre, pas de peur mais à cause d'un exercice physique intense et violent. Un exercice physique qui n'est pas lié à un combat. Voilà qui restreint le champ de ma recherche. Je repasse en mémoire les évènements. Cette odeur vient après mon éveil dans le métro et après les combats dans les couloirs de la gare de Lyon qui en ont découlé, j'en suis sûr, mais avant les autres combats. Je l'associe aussi à un sentiment d'intrusion. Intrusion dans mon appartement, oui, ça y est, c'est elle qui était à l'entrée de mon immeuble après mon footing le lendemain soir de l'affrontement dans le métro ...

J'ai une odeur désormais. Une odeur à suivre, à tracer pour remonter jusqu'à la dernière pièce de mon puzzle pour l'Eveil de Gwenn. Il me manque un objet, un objet dont se servent les Adraconniques lors de leurs simulacres d'initiations. Cet objet a été dévoyé, corrompu, mais son symbole est toujours présent et fort. Une fois nettoyé de toute souillure adraconnique, il complètera le schéma de l'Eveil de Gwenn.

Mes pas me conduisent vers mon ancien appartement, dans ce lieu où mon retour parmi les êtres magiques a été amorcé. Quelques stations de métro me permettent de me plonger quelques minutes dans la vie parisienne. Voir défiler la vie de tous les jours, voir toute cette faune bigarrée qui compose le peuple parisien, côtoyer l'humanité, toute l'humanité, voir son visage dans chacun des visages des voyageurs. Ils montent, descendent, perdus dans leurs pensées, préoccupés par leur monde.

Ce manège reposant d'observation prend fin trop vite à mon goût et me voici devant mon ancien immeuble. Un plan pour touriste non loin de là me permet de voir où se situe le commissariat le plus proche, là où ma proie a le plus de chances de se trouver. Il est tout proche. En m'approchant du commissariat, des odeurs qui me parviennent. Celle que je cherche s'y trouve. Un troquet m'offre un endroit où attendre. De cet endroit, j'ai aussi une vue sur mon ancien immeuble. Mon appartement semble d'ailleurs occupé.

En modifiant ma vue je vois les flux magiques ambiants. Ils sont très denses autour de l'endroit où j'ai habité. Mes songes et ma nature darconnique, malgré tous mes efforts, ont imprégnés les lieux. En voyant à la fenêtre qui s'y tient, je m'étonne de constater qu'un ancien membre de la Confrérie y habite. J'aurais bien cru que les Adraconniques auraient fait la main basse dessus.

Maintenant, que les anciens membres de la Confrérie s'agglutinent dans des lieux de concentration d'énergie magique n'a rien d'étonnant. Leur mode de fonctionnement les oblige à réfléchir ainsi. Ils ont besoin de ces parcelles de magie pour pouvoir exister, pour pouvoir survivre. J'espère que la présence d'un tel individu ne mettra pas en péril ma chasse, car depuis peu, je deviens un spot de magie parfois trop voyant pour les sujets sensibles à la magie.

- Je peux vous offrir un verre, me demande une demoiselle en s'asseyant en face de moi avec une bière à la main ?

Ma vue, toujours modifiée pour voir les flots de magie, me rapporte que la demoiselle est d'essence magique elle aussi.

- Pourquoi pas, fais-je. Je prendrais un thé, bien chaud.

- Frileux, me demande-t-elle ?

Je souris en guise de réponse. La demoiselle, entreprenante, continue à me questionner.

- Vous attendez quelqu'un ?

- Oui, on peut dire ça. Disons que je cherche une personne et je pense que je vais la voir passer dans le coin.

- Je vois, je suis dans la même situation.

Son regard porte sur l'immeuble où j'ai habité et même plus exactement sur la fenêtre de mon ancien appartement. Je lui demande :

Le réveil des Sang-dragonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant