Chapitre 25

72 3 0
                                    

25🌺

Samedi, 15 avril 2023.

Daoula, Cameroun.

***Lynn Djandjo***

— Maman, tu es une grosse manipulatrice. Tout est de ta faute, je te déteste. Je ne sais même pas pourquoi, je t'appelle encore «maman».

— Ryan ! Mon chéri, non... Ryan, ne me laisse pas ! Ryaaann !

C'est en sursaut que je me réveille, des gouttes de sueur froide me perlant au front. Il me faut plus d'une minute pour réaliser que la scène que je viens de vivre était un rêve. Non, c'était un cauchemar. Tout en respirant bruyamment, j'essaie de me calmer et de me convaincre que ça n'arrivera pas. Je tente en vain de reprendre mes esprits, mais mon cœur ne cesse de battre la chamade. Il tambourine tellement que je presse ma main sur ma poitrine, comme pour le calmer, mais rien n'y fait. J'ai peur. J'aurais beau essayé de me convaincre que ce n'était qu'un simple rêve, mais je sais au fond de moi qu'il n'est que la conséquence la plus probable de mes mensonges. Mon fils, me haïssant... C'est l'image la plus terrifiante que j'ai....
Réussirais-je à survivre si on en arrivait là ? Pourrais-je seulement le supporter ?

Mes interrogations matinales sont interrompues par de bruyants coups répétitifs à la porte. Il me faut encore quelques instants pour réussir à me lever. Tel un esprit en peine, je quitte ma petite chambre pour rejoindre le salon, la tête bouillant déjà de colère à cause de ce brusque réveil matinal.
Grande est ma suprise de trouver mon bailleur en colère devant la porte. Il semble s'être levé d'un aussi mauvais pied que moi. De toute façon, ce n'est pas comme s'il lui arrivait parfois d'être souriant.

— Madame bonjour, me lance-t-il sèchement.

— Bonjour, répondé-je du même ton. Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi frapper comme ça le matin ?

— Je frappe comme je veux. Où est mon argent ?

— Quel argent ? Demandé-je, suprise et dépassée par son culot.

— Vous avez une semaine de retard, m'annonce-t-il sans sourciller.

Je lâche un léger rire nerveux et sarcastique, ce qui ne semble pas lui plaire. Quoiqu'il en soit, je n'avais pas l'intention de lui faire plaire plaisir... Je regarde ce maigre bout d'homme qui dès le matin dégage une désagréable odeur d'alcool. Cet aspect là, n'est plus étonnant, pour qui le connait ou le côtoie. Il me dégoûte presque.

— C'est la provocation ? Rétorqué-je vivement. Mon fils t'a déjà donné l'argent de ce mois.

— Quel mois ? C'était pour les mois précédents. Je vous ai dit que le loyer allait augmenter de quinze mille francs. Donc Madame, tu me dois quarante-cinq mille francs.

— Tu fais ça exprès ? Vous fumez même souvent quoi dans ce quartier ? Le loyer augmente en vertu de quoi ?

— Si ça ne t'arrange pas, tu dégages.

— Et puis, même si c'est le cas... Ça fait combien de temps que je vis ici ? Pour une semaine de retard, tu veux me mettre à la porte ? Tu penses que...

Je boue littéralement de colère. Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que je me sens tirée de l'intérieur. Je n'arrête pourtant pas de vociférer contre cet homme qui reste ne se laisse pas faire et réplique aussi bruyamment. Ryan continue de me tirer et ferme la porte au nez de cet homme qui s'énerve de plus belle, réclamant toujours son argent.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Dec 09, 2024 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Supplice...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant