25. Fête nationale

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Assise sur l'herbe du stade de football de l'équipe locale, Lexa observe la foule qui s'agite autour d'elle, devenant un peu plus bouillonnante à chaque fois que des individus viennent s'y ajouter.

Derrière elle, une bande d'amis discutent bruyamment du dernier match de leur sport favori, comparant les résultats de cette année pour les différentes équipes et commençant à spéculer sur la rentrée future. Elle les a dépassés en arrivant et est capable d'affirmer que chacun possède un verre de bière afin de se tenir compagnie.

À sa gauche, une famille vient de s'installer, les enfants assis aux pieds des parents et jouant sur le téléphone tandis que les adultes discutent avec une connaissance qu'ils viennent de croiser, comme si la soirée qui avait précédée cette instant avait accueilli trop de monde pour qu'ils ne se repèrent.

À sa droite, un enfant la frôle en riant, courant avec sa lanterne pour échapper à la petite fille qui semble le suivre, sûrement sa sœur. Le couple qui les suit, main dans la main, sourit niaisement alors que les deux enfants rejoignent d'autres bambins qui tiennent fièrement leurs petites lumières au bout d'un bâton. Petite, Lexa aussi avait eu ce genre de lampion pour suivre la procession et l'afficher avec fierté devant tous les adultes qu'elle croisait. Aujourd'hui, elle est nostalgique alors que c'est une nouvelle génération qui continue de s'amuser ainsi.

La brune a glissé sa veste en jean sous elle pour pouvoir protéger son pantalon de l'humidité qui pourrait remonter du terrain. Elle partage d'ailleurs son substitut de couverture avec la blonde qu'elle serre contre elle.

Clarke regarde elle aussi les gens qui circulent autour d'elles, cherchant une place pour s'installer dans la zone autorisée, que ce soit debout ou assis. Lexa avait insisté pour qu'elles se placent en tête du cortège et puissent s'asseoir confortablement sur l'herbe.

Doucement, la musique diffusée par les enceintes s'estompe, la foule devient peu à peu silencieuse, prête à observer le spectacle qui ne devrait plus tarder à commencer. Chacun semble retenir son souffle, impatient.

Alors que la première fusée monte dans le ciel en même temps qu'une musique résonne dans le stade, Lexa se sent nostalgique. Face à la gerbe de lumière qui éclaire le ciel, elle revoit la petite fille brune qui venait ici avec ses parents pour passer un moment hors du temps. Chaque lumière était un instant de magie alors que les couleurs éclataient avant de s'éteindre et d'être emportées par le vent léger.

L'un des rêves de Lexa était de pouvoir tendre la main et attraper dans sa paume un morceau de ces feux éphémères. Elle pensait qu'elle aurait alors une paillette à ramener chez elle, rêvant d'obtenir une couleur plus rare que le doré qui semble être le plus répandu. Aujourd'hui, elle sait que tout cela n'est qu'une idée de petite fille de cinq ans et pourtant, elle se plaît à imaginer que celle-ci a fini par attraper une paillette rouge, sa couleur favorite.

Alors que les fusées s'enchaînent sous ses yeux, elle resserre son emprise autour de la blonde avant d'humer le parfum de celle qui l'a envoûtée. Décalant sa tête, elle contemple les yeux bleus de son amante briller avec les lumières qui s'enchaînent.

Clarke regarde les fusées qui viennent colorer le noir de la nuit, heureuse d'avoir céder à la requête de sa petite-amie qui l'invitait à venir fêter la fête nationale dans son petit coin de campagne. La blonde vient d'une autre partie du pays, là où les traditions sont similaires mais les lieux et moyens différents. Elle a vu des feux d'artifice à des endroits plus originaux comme la mer ou la montagne et pourtant, lorsque Lexa avait tenu à lui faire vivre ses souvenirs d'enfant, elle avait accepté dans hésiter. C'est pourquoi, laissant les parents de la brune plus loin en compagnie de ceux de Clarke qui se sont joints à eux, elles se retrouvent toutes deux ensembles.

Alors qu'un enfant crie en voyant apparaître la couleur qu'il avait annoncée, la blonde se promet qu'un jour, elle reviendra ici avec Lexa et leurs enfants pour qu'ils puissent eux aussi découvrir cet instant magique que la brune semble autant chérir.

Clarke en a vu chaque année des feux d'artifice et pourtant, bien que certains soient moins réussis que d'autres, elle ne peut nier que les couleurs et le rythme des deux d'artifice ne font pas tout. Les bras qui l'entourent et la brune qui la dévore des yeux semble rendre ce moment hors du temps encore plus magique qu'il ne pourrait l'être.

Alors que Lexa se replace et coinçant sa tête dans le cou de sa compagne, les yeux rivés sur le ciel, chacune reste silencieuse en admirant ce qui a été savamment pensé par des professionnels de l'ombre.

Quand ce qui semble être le bouquet final commence, la musique s'accélère et le ciel n'est plus qu'une immense toile où se succèdent mille et une couleurs. Jusqu'au dernier instant où tout finit par redevenir noir plongeant la foule dans les ténèbres.

Cela ne dure que quelques secondes, ce court instant où les oreilles semblent assourdies par le silence soudain, jusqu'au moment où s'élèvent des applaudissements que le jeune couple s'empresse d'imiter. Les enfants quittent leurs rêves pour recommencer à courir sur l'herbe, prêts à retrouver la fête qu'ils ont quittée pour finir ici. Les familles portent des enfants endormis pour rejoindre les voitures, des amis rient en annonçant commander une nouvelle tournée de boisson mais le couple reste parfaitement immobile.

Assises au milieu de l'herbe, la lumière des spots qui viennent de se rallumer pour guider tout le monde vers la sortie ne semble pas les déranger. Leur bulle est trop agréable et elles ne veulent rompre cet instant.

"Quand j'étais petite, je voulais attraper une de ces lumières. Mais comme je trouvais cela difficile, je m'étais dit que je deviendrai artificière pour être sûre d'en récupérer une."

Clarke sourit en entendant cette confession d'enfant et, alors que le regard de Lexa fixe les deux hommes qui sont désormais en train de ranger ce qui assurait le spectacle, elle embrasse doucement la joue de la jeune femme.

"Tu devais être adorable enfant."

Le couple se sourit avant de finir par se relever, la foule ayant quasiment disparue. Main dans la main, elles laissent derrière elle la magie des feux d'artifice et le stade pour retrouver la fête et célébrer avec leurs proches cette journée spéciale.

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Chapitre très très rapide pour marquer le 14 juillet, avec une demi-heure de retard je m'en excuse. C'est en fait le temps de pouvoir rentrer chez moi et écrire l'OS.

Je m'excuse pour les fautes, je n'ai pas vraiment relu, et vous souhaite une bonne soirée.

À bientôt !

Ai hod yu inOù les histoires vivent. Découvrez maintenant