Sous haute surveillance - Sota [MxM]

Chapitre 14

La tension dans la prison ce matin est palpable. Les rumeurs de la libération de l'isolement Ryu se confirment, et une atmosphère lourde enveloppe les couloirs. Chaque détenu semble marcher sur des œufs, les conversations sont étouffées, les regards empreints de méfiance. Dans le réfectoire, je rejoins notre table habituelle avec mes amis.

Nous prenons notre petit déjeuner, mais l'ambiance n'est pas à la plaisanterie. La nouvelle du retour de Ryu circule rapidement, et je peux sentir la nervosité dans chaque mouvement de mes camarades. Kei pousse un soupir agacé en s'asseyant, ses yeux sombres balayant la salle comme s'il s'attendait à voir Ryu surgir d'un coin.

— Ça sent la journée de merde aujourd'hui, lance Eichi, brisant finalement le silence.

— Toutes les bonnes choses ont une fin, malheureusement, réplique Toshi en haussant les épaules.

— Faites pas cette tête, on dirait le retour de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, tenté-je pour détendre l'atmosphère.

— Physiquement, ce serait plutôt Peter Pettigrow, s'esclaffe Eichi en rebondissant à ma blague.

Je ris avec lui, l'image de Ryu avec des cheveux longs et des vêtements sales dans mon esprit.

— Un vrai rat d'égout, confirmé-je en souriant devant notre bêtise.

— J'aimerais bien être aussi à l'aise que vous, répond Kei, rembruni.

Je regarde Eichi, un peu coupable de notre échange pris avec légèreté alors que Kei fixe son plateau repas, contrarié. Je pose ma tasse de thé, essayant de garder un air réconfortant.

— Rassure-toi, je suis sûr qu'il va d'abord profiter de sa liberté retrouvée avant de chercher des ennuis ailleurs, dis-je finalement, espérant apaiser ses inquiétudes.

Kei secoue la tête, visiblement pas convaincu.

— Facile à dire... Ce mec est une vraie bombe à retardement.

Je sais qu'il a raison. Ryu est capable de tout. Sa sortie de l'isolement pourrait bien raviver de vieilles querelles et créer de nouvelles tensions.

Je jette un coup d'œil autour de la salle, observant les réactions des autres détenus. La peur et l'anticipation se mêlent dans les regards échangés. Les gardiens semblent plus nerveux aussi, jetant des regards fréquents vers les coins sombres du réfectoire.

Un silence pesant envahit la salle lorsque Ryu apparaît finalement à l'entrée du réfectoire. Son regard est impitoyable, scrutant chaque visage dans la pièce avec une intensité presque palpable. Les traits sévères de son visage portent les marques des jours passés en isolement. Il dégage une aura implacable et calculatrice, comme s'il évaluait la peur qu'il inspire aux autres.

Les regards des détenus oscillent entre la crainte et l'anticipation. Certains détournent les yeux dès qu'ils croisent son regard, tandis que d'autres tentent de lui tenir tête en le fixant directement, mais sans conviction. Les murmures se propagent autour de nous, un mélange de spéculations sur ses intentions et de soupirs résignés.

Un sourire cruel étire les lèvres de Ryu, ses yeux brillant d'une satisfaction évidente devant l'effet qu'il produit. Il avance lentement vers le centre de la pièce, dominant l'espace de sa stature imposante.

— Papa est de retour les enfants ! lance-t-il d'une voix moqueuse, déclenchant des rires cyniques parmi ses partisans.

La cour extérieure est imprégnée d'une tension palpable depuis l'arrivée de Ryu. Les détenus, habituellement dispersés en petits groupes pendant la promenade, se regroupent maintenant en petits cercles, chuchotant nerveusement entre eux. Certains jettent des regards furtifs vers Ryu, évaluant sa présence.