Sous haute surveillance - Sota [MxM]

Chapitre 3

Le bruit strident de la sonnerie signalant la fin de notre session de travail à la laverie résonne dans toute la prison. Épuisé, je quitte la grande salle en compagnie des autres détenus, rejoignant la file pour le déjeuner.

Le réfectoire est déjà bien animé lorsque nous arrivons. Je m'installe à une table avec Toshi et Eichi, engloutissant calmement mon repas.

— T'as vraiment fait ça, Sota ? demande Eichi, un sourire amusé aux lèvres.

Je lève les yeux de mon plateau, surpris par sa question.

— De quoi tu parles ? répliqué-je.

Takeshi, assis à côté d'Hiro non loin de nous, secoue la tête en riant doucement.

— On parlait de ta confrontation avec Ryu ce matin, dit-il.

Je soupire, comprenant que cette histoire va rapidement se répandre.

— Ouais, admis-je en haussant les épaules. Pas besoin d'en faire toute une histoire...

Eichi, qui n'était pas présent à la laverie, lève un sourcil intrigué.

— Pourquoi vous êtes-vous disputés ?

Takeshi prend la parole cette fois-ci, sa voix grave emplie de retenue.

— C'est Ryu. Il aime avoir le contrôle sur tout et tout le monde. Sota ne s'est pas plié à ses exigences, alors ça l'a mis hors de lui.

Je hoche la tête en confirmation.

— Ben raconte, il s'est passé quoi ? demande Eichi.

— C'était intense, commence Hiro avec excitation. Tu aurais dû voir la tête de Ryu ! Maintenant que j'y repense, c'était à mourir de rire !

— Ouais, ajoute Takeshi, l'air impressionné. J'ai cru qu'il allait exploser de rage. Sota ne s'est pas laissé faire et il a finalement pris le linge sans broncher.

Toshi, silencieux jusque-là, échange un regard avec moi. Je sens une fierté muette dans ses yeux, mais aussi une légère inquiétude.

— Tu ne devrais pas te frotter à lui, dit-il d'un air grave. Ryu est un vrai malade.

Toshi était déjà incarcéré ici avant que nous arrivions, Eichi et moi. Il a vu plus de choses que nous deux réunis. Et je sais qu'il a traversé des moments difficiles, des confrontations avec d'autres détenus, des règlements de compte, et des gardiens abusifs. Malgré son air impassible, je peux parfois voir une lueur de fatigue dans ses yeux, comme s'il portait sur ses épaules le poids de toutes ces années passées derrière les barreaux.

— Je sais. Mais il ne me fera rien t'inquiète, assuré-je en retour avec un clin d'œil.

Toshi hoche la tête, ses yeux sombres fixant pensivement son assiette presque vide.

— Tant que tu sais ce que tu fais, murmure-t-il enfin.

Hiro, toujours prompt à détendre l'atmosphère, prend la parole d'un ton enjoué :

— Bon, assez parlé de Ryu et de ses manières. Comment ça s'est passé ce matin pour vous les mecs ?

Nous terminons notre repas en discutant de notre matinée au travail, échangeant des anecdotes et des plaisanteries pour alléger l'atmosphère pesante qui règne souvent en prison. La journée n'est pas encore terminée, mais pour un moment, nous pouvons savourer ce bref répit avant de retourner à nos tâches.

Après une courte promenade sous le ciel gris, c'est le moment des douches. L'ambiance change rapidement alors que nous nous dirigeons vers la salle de bains commune, seulement vêtu d'un sous-vêtement. Les douches est un espace carrelé où l'intimité n'existe pas. Les gardiens, postés à l'entrée, surveillent chaque mouvement avec des yeux perçants, assurant qu'aucun incident ne se produise.