Epilogue

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Trois ans après.

Le temps a filé, laissant derrière lui les épreuves et les larmes. Je vais enfin pouvoir sortir de cette prison, mon cœur battant la chamade, comme si je n'avais jamais cessé d'attendre ce moment. J'ai finalement été libéré plus tôt pour bonne conduite. Aujourd'hui, je porte des vêtements civils, les mêmes que ceux que je portais le jour où j'ai été incarcéré : un sweat à capuche blanc, un jean large et des baskets de ville. Ils semblent presque trop neufs, trop propres, pour correspondre à l'image que j'ai de moi-même après toutes ces années.

Je me regarde dans le miroir des vestiaires, et il y a quelque chose de surréaliste à voir ce reflet, celui d'un homme qui a traversé des tempêtes et est ressorti de l'autre côté. Mon esprit peine à accepter que tout cela est enfin derrière moi. Les souvenirs de ces sept dernières années se mêlent à un sentiment d'incertitude et de soulagement, me laissant avec une impression étrange de flottement.

Je prends un moment pour rassembler mes pensées alors que je me dirige vers l'agent d'accueil pour récupérer mes effets personnels. Il me tend mon téléphone, mon porte-feuille, et les clés de la maison familiale. Ces objets, qui m'étaient devenus familiers malgré les années passées ici, me semblent presque étranges aujourd'hui. C'est comme si leur présence me rappelait une vie que j'avais laissée derrière moi.
Je mets le tout dans mes poches arrières, les sensations familiales des objets contrastant avec la nouveauté de ma liberté retrouvée. Je remercie l'agent d'accueil d'un sourire sincère, conscient que ce petit geste marque la fin d'un long chapitre de ma vie.

En me dirigeant vers la sortie, je ressens un mélange intense de soulagement et d'excitation. Chaque pas me rapproche de l'extérieur, de l'air frais et de la lumière du jour que je n'avais pas vus depuis si longtemps. Je pousse la porte d'entrée de l'établissement, un profond soupir m'échappe alors que je fais mon dernier pas hors de ces murs qui m'ont retenu pendant sept longues années.
Le monde extérieur semble à la fois familier et étranger, comme si j'étais un étranger dans ma propre vie. Pourtant, je respire profondément l'air frais, sentant pour la première fois depuis longtemps une légère brise sur mon visage, une promesse de liberté et d'un futur à reconstruire.

En franchissant la porte, les rayons du soleil me frappent de plein fouet, me contraignant à me protéger les yeux avec une main. La lumière éclatante est presque écrasante. Je me fige un instant, mes yeux s'acclimatant lentement à cette nouvelle réalité.

Soudain, j'entends la voix joyeuse d'Ukyo crier mon nom, et je la vois surgir au loin. La silhouette familière de ma sœur se dessine dans la lumière dorée du jour. Je sais d'avance ce qui va suivre, alors je me prépare à l'accueillir comme il se doit.

Ukyo, malgré ses 13 ans, n'a pas changé ; son enthousiasme reste intact. Sans hésitation, elle court vers moi. Comme prévu, elle se jette sur moi, ses petits bras autour de mon cou. Je la soulève facilement, comme si elle était aussi légère qu'une plume, et je ris en sentant son étreinte chaleureuse. Ses rires s'entrelacent avec les miens, et elle m'assaille de baisers affectueux, ses lèvres douces comme des papillons.

Après avoir profité de ce moment précieux, je la repose doucement au sol. Ukyo me regarde avec des yeux pleins d'admiration, un sourire radieux illuminant son visage.

Je remarque la silhouette familière d'Eri qui avance vers moi. Un sourire ému illumine mon visage alors que je l'attrape dans mes bras, la serrant contre moi avec une tendresse retrouvée. La chaleur de son étreinte me réconforte, et je me permets de profiter de ce moment de pure affection.

Quand je me recule enfin pour l'observer, je vois que ses yeux sont mouillés de larmes. Il y a quelque chose de profondément touchant dans sa manière de me regarder, une combinaison d'amour et de fierté qui me bouleverse.

Eri n'est plus la jeune fille que j'ai laissée derrière moi. Elle a grandi, est devenue une adulte accomplie. Elle porte avec elle une certaine aura de maturité, résultat de son parcours depuis notre séparation. Je sais qu'elle a récemment obtenu son diplôme et qu'elle travaille maintenant comme infirmière aux urgences de l'hôpital. C'est un accomplissement que je suis fier de célébrer avec elle.

Son succès est aussi une victoire pour moi. Je me sens immensément fier de tout ce qu'elle a réalisé, malgré les difficultés que nous avons traversées. Elle a su transformer ses défis en réussites, et sa force me rend fière d'elle.

Sans un mot, Eri fait quelque chose que je ne comprends pas tout de suite. Elle attrape la main de Ukyo et se déplace sur le côté, comme si elle cherchait à me montrer quelque chose. Je les regarde, intrigué par leur comportement. Mais mes yeux sont attirés par une ombre qui se déplace doucement vers moi. Le soleil éclatant rend la vision un peu floue, alors je m'approche pour voir de plus près cette silhouette mouvante.

Quand je m'approche suffisamment, le soleil se déplace lentement de mon champ de vision, révélant la silhouette de Jun. Je le vois clairement maintenant, avec son regard brillant et son sourire en coin qui semble presque rivaliser avec la lumière du soleil. Il rayonne d'une manière qui le rend encore plus éclatant, et un sourire s'étire sur mes lèvres en le reconnaissant.

Je ne savais pas qu'il serait là pour ma sortie. La dernière fois que nous nous étions vus, lors de notre dernier parloir, nous avions parlé de nous retrouver une fois que je serais installé chez moi. Cette surprise me prend au dépourvu. Voir Jun là, devant moi, me remplit d'une joie inattendue et sincère. Je suis heureux et soulagé de le voir, son apparition venant illuminer encore plus ce moment déjà si chargé d'émotions.

Je m'avance vers Jun, mon cœur battant avec une intensité nouvelle. Chaque pas me rapproche de lui, et tout le poids de la journée semble se dissoudre alors que je me concentre sur cet instant précieux. Quand nous sommes enfin face à face, je prends sa tête entre mes mains, mes doigts tremblants d'émotion.

Sans un mot, je me penche et scelle nos lèvres dans un baiser long et plein de tendresse. La douceur de ses lèvres contre les miennes me rappelle tout ce que nous avons traversé et tout ce qui nous unit. C'est un baiser chargé de promesses silencieuses, de gratitude et d'une joie profonde. Le monde extérieur s'efface autour de nous, et seuls existent ces instants suspendus.

Après quelques secondes, Jun rompt le baiser avec un sourire espiègle.

— Tu sais, les vêtements normaux te vont bien finalement, murmure-t-il en riant.

Sa plaisanterie, même dans ce contexte si chargé, me fait rire. Je sens la chaleur de son rire mélangé au soulagement et à l'amour.

Je suis envahi par un bonheur immense. Je suis libre. J'ai retrouvé ma famille, et j'ai retrouvé Jun. L'avenir semble soudainement plein de promesses. Le cauchemar de ces dernières années s'éloigne, et je me laisse emporter par la vague de cette fin heureuse, celle que j'avais tant espérée.

Fin.

Sous haute surveillance - Sota [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant