Le silence apaisant de la nuit enveloppe la pièce, créant une atmosphère de sérénité fragile. La chambre est plongée dans une semi-obscurité, uniquement éclairée par la lueur douce de la lune qui filtre à travers les rideaux. Les ombres dansent doucement sur les murs, et l'air est chargé d'une chaleur résiduelle de leur union.
Jun se lève lentement du lit, son corps se détachant du mien avec une délicatesse presque douloureuse. Il se penche pour ramasser ses vêtements éparpillés sur le sol. Je l'observe en silence, mes yeux ne quittant pas sa silhouette. Chaque geste qu'il fait est mesuré, comme s'il pesait chaque mouvement, chaque décision. Il remet son pantalon, puis sa chemise, boutonnant chaque bouton avec une lenteur qui semble exprimer une forme de réflexion intérieure. Son visage reste impassible, son regard fixé sur une pensée lointaine. Cette distance nouvelle entre nous me fait ressentir un pincement au cœur. Un voile de doute s'installe dans mon esprit, et je ne peux m'empêcher de me demander si Jun regrette ce qui vient de se passer.
Mes pensées tourbillonnent autour de cette idée. La tendresse et la passion que nous avons partagées quelques instants plus tôt semblent déjà s'effacer, remplacées par une froideur inattendue. Je me mords la lèvre, luttant contre l'inquiétude grandissante.
Jun finit par se redresser, jetant un dernier coup d'œil à ses vêtements pour s'assurer qu'il n'a rien oublié. Je me racle la gorge et me force à briser le silence.
— Eh, tu regrettes ?
Il se tourne vers moi, surpris par ma question. Ses yeux rencontrent les miens, et je vois une lueur d'empathie devant ma mine accablée.
— Non, bien sûr que non, répond-il d'une voix douce, mais ferme.
Un léger soulagement me traverse, mais la tension reste palpable. Jun avance d'un pas, et je peux lire une détermination nouvelle sur son visage.
— C'est juste que je donne pas cher de ma peau si on se fait prendre un jour...
Je hoche la tête, comprenant la gravité de la situation.
— Je ne peux pas rester plus longtemps, je ne devrais pas être ici, explique-t-il finalement.
Jun ajuste une dernière fois son uniforme, puis se dirige vers la porte. Il me jette un dernier regard et sourit finalement.
— Bonne nuit, lance-t-il avant de quitter la chambre, la porte se refermant doucement derrière lui.
Je reste immobile, le regard rivé sur la porte fermée, lorsque ces mots me frappent de plein fouet. Des émotions contradictoires tourbillonnent en moi. Bien que j'aurais souhaité que Jun reste un peu plus longtemps, une part de moi ressent un soulagement apaisant, sachant que malgré les difficultés, il envisage de poursuivre notre relation.
Le silence de la nuit reprend ses droits, la chambre enveloppée par la lueur douce de la lune. Un soupir m'échappe alors que je me laisse retomber sur le lit. L'odeur de Jun flotte encore à travers les draps.
La semaine s'écoule dans une routine réglée au millimètre. Chaque jour, je suis bercé par la cadence des repas réguliers, par mes séances de lecture, et par les soins méticuleux prodigués à mon épaule blessée. Jun n'est pas revenu me rendre visite. Mais, je ne laisse pas l'inquiétude s'installer en moi. Je sais pertinemment que sa position de gardien lui impose des responsabilités et des contraintes qu'il ne peut ignorer. De plus, se faufiler dans ma chambre, sans raison valable, ne doit pas être si facile.
Aujourd'hui, le docteur Fumi évalue mon rétablissement, étape déterminante dans mon chemin vers la réintégration parmi les autres détenus. Assis sur la table d'examen, je me prépare mentalement pour la série exhaustive de tests qui vont déterminer si je suis prêt à rejoindre les autres. Elle commence d'abord par évaluer ma mobilité, me demandant de lever et d'abaisser mon bras dans différentes directions, observant attentivement l'amplitude de mes mouvements. Je sens la tension dans mes muscles alors que je m'efforce de montrer au médecin que mon épaule a récupéré toute sa mobilité. Viennent, ensuite, les tests de force, où je dois résister à la pression, sur différentes parties de mon épaule et de mon bras. Je serre les dents, concentré sur maintenir ma position et surmonter la douleur résiduelle. Chaque pression est évaluée avec minutie, le médecin prenant des notes dans son dossier tout en gardant un visage impassible qui ne laisse rien transparaître de ses impressions.
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Sous haute surveillance - Sota [MxM]
RomantikDans la prison impitoyable Fuchu, à Tokyo, Sota endure chaque jour l'oppression des murs froids et des règles strictes. Quatre ans se sont écoulés depuis son incarcération, et les journées se confondent dans une monotonie étouffante. Mais lorsque Ju...