Sous haute surveillance - Sota [MxM]

Chapitre 24

Les semaines passent, laissant derrière elles un mélange de jours ennuyeux et de moments précieux. La routine a repris ses droits, mais une lueur nouvelle illumine mes journées. La relation entre Jun et moi est maintenant plus forte que jamais. Chaque instant passé avec lui devient une bouffée d'air frais, un répit dans cet endroit sombre et oppressant.

Je trouve toujours le moyen de passer le plus de temps possible à ses côtés, malgré les chaînes invisibles qui nous entourent. Ses regards, ses sourires et même ses petites taquineries réchauffent mon cœur d'une chaleur que je croyais oubliée. Nous avons construit une connexion qui, bien que cachée derrière les murs de cette prison, est solide et bien réelle. Le fait de partager ces moments ensemble me donne la force de traverser les jours gris.

De l'autre côté, ma relation avec Toshi s'améliore. Nos interactions sont devenues plus apaisées, moins chargées de non-dits et de tensions. L'amitié entre nous prend un nouveau tournant, plus stable et sincère. C'est un soulagement de constater que notre lien peut évoluer positivement malgré les circonstances difficiles. Le chemin reste encore long, mais chaque jour est un pas vers la lumière.

Je me retrouve aujourd'hui à nettoyer les douches communes, une tâche routinière qui, paradoxalement, me laisse le temps de réfléchir. Les douches sont vides pour l'instant, et le bruit de l'eau qui coule se mélange aux éclats de voix lointaines des autres détenus. Jun est là, comme toujours, surveillant d'un œil attentif et veillant à ce que tout se passe bien.

En frottant le sol, je ne peux m'empêcher de sourire en me rappelant de la dernière fois où je me suis trouvée en compagnie de Jun, dans les douches. Je me souviens de l'inondation et de Jun, pris au dépourvu, qui s'était retrouvé complètement trempé. La scène de lui, dégoulinant et visiblement agacé mais essayant de garder son calme, reste gravée dans ma mémoire. Cette malice inoffensive m'avait permis de briser la glace et, je l'admets, de me rapprocher un peu plus de lui.

Je réalise maintenant que mon attirance pour lui n'a fait que grandir depuis ce jour. La vision de ses vêtements collés à son corps et son sourire malgré la situation ravivent en moi une certaine excitation. En le regardant maintenant, alors qu'il veille sur les détenus, je suis frappé par l'intensité de sa présence. Chaque mouvement, chaque expression, même la manière dont il passe une main dans ses cheveux, accentue mon agitation. Mon cœur bat un peu plus vite à chaque fois que nos regards se croisent, et je me rends compte que ces souvenirs, ne font qu'ajouter à mon impatience de pouvoir être avec lui.

Je me surprends à imaginer des scénarios où je pourrais lui parler, où nous pourrions être seuls, même pour quelques instants. L'envie de le toucher, de sentir sa chaleur contre moi, est presque insupportable. Chaque mouvement qu'il fait, chaque regard furtif qu'il me lance, ne fait qu'embrasser mon corps. Mon esprit est en ébullition. La routine de la prison, habituellement si morne et répétitive, semble soudain pleine de possibilités. Une idée germe en moi, une décision irrépressible se forme. Je ne peux plus attendre, je ne veux plus réprimer ce que je ressens. Je dois me rapprocher de lui, sentir sa présence d'une manière ou d'une autre.

Je prends une profonde inspiration, essayant de calmer les battements frénétiques de mon cœur. J'observe les alentours pour m'assurer que personne ne prête attention à moi. Puis, je décide de faire le premier pas. Je m'approche de Jun, avec détachement. Mon cœur bat la chamade, mais une détermination nouvelle m'envahit. Je me rapproche de lui, m'arrêtant juste assez près pour que notre proximité ne soit pas suspecte, mais assez pour que je puisse sentir l'électricité dans l'air entre nous.

— J'ai besoin d'aller aux toilettes, déclaré-je innocemment.

Il lève un sourcil, visiblement intrigué. Ses yeux se posent sur moi, et pendant un instant, le monde autour de nous disparaît. Il hoche légèrement la tête, et scrute rapidement les alentours pour s'assurer que personne n'a entendu. Puis, il me fait signe de passer devant lui, prenant en charge la situation avec cette autorité discrète qui le caractérise.