Le soleil du matin éclaire doucement le jardin collectif, dessinant des ombres délicates sur le sol. Les rangées de légumes s'étendent devant nous, soigneusement alignées, chaque plante semblant prendre vie sous les premiers rayons de la journée. L'air est empli de l'odeur de la terre fraîchement retournée, une senteur riche et fertile qui évoque la promesse de récoltes abondantes. Je me penche pour toucher le sol, sentir la texture granuleuse sous mes doigts, m'imprégnant de cette connexion avec la nature. Je soupçonne Nori de m'avoir affecté ici, pour m'éviter les efforts physiques.
Hiro et moi avançons parmi les rangées, nos pas écrasant doucement les brindilles et les feuilles mortes sous nos pieds. Il m'explique les différentes espèces de plantes plantées récemment, partageant avec passion ses connaissances sur le jardinage. Sa voix calme et posée est comme un baume, me permettant d'oublier, ne serait-ce qu'un instant, les derniers jours mouvementés
Nous passons près d'un petit parterre de lavande, dont les fleurs violettes dégagent un parfum apaisant. Hiro se penche pour en cueillir quelques brins, me les tendant avec un sourire.
— Tiens. Sens-moi ça.
Je prends les brins, les portant à mon nez pour lui faire plaisir, et l'arôme subtil envahit mes sens.
— Tu savais que la lavande a des propriétés relaxantes ?
— Non, je l'ignorai, réponds-je amusé devant tant d'implication de sa part.
Nous nous éloignons un peu et arrivons à un coin du jardin où les légumes d'automne les plus robustes sont en pleine croissance : choux, brocolis, et quelques rangées de carottes. Les larges feuilles vertes des choux sont couvertes de petites gouttelettes d'eau qui scintillent sous les rayons du soleil, tandis que les brocolis, avec leurs têtes d'un vert profond, semblent prêts à être récoltés.
Hiro se penche, attrape un chou en particulier et le soulève doucement, inspectant les feuilles. De mon côté, j'attrape une paire de gants et commence à enlever les mauvaises herbes qui se cachent entre les rangées de légumes.
— Tu sais... On ne pensait pas que tu avais survécu, au début, dit-il en enlevant des feuilles fanées à côté de moi.
Je le regarde, surpris par ce changement de sujet. Hiro continue, ses gestes deviennent plus lents, comme s'il cherchait les mots justes.
— Les gardiens ont mis une semaine entière avant de nous donner des nouvelles. Toshi et Eichi étaient complètement dévastés. Ça a été vraiment dur pour eux...
Je m'arrête dans mon travail et fixe Hiro, le cœur lourd. Sa révélation me touche plus que je ne l'aurais imaginé. Il remarque mon air abattu et ajoute rapidement, comme pour alléger l'atmosphère.
— Mais bon, ce qui compte maintenant, c'est que tu es là et que tu vas bien ! sourit-il, un peu gêné par la tournure de la conversation.
— Ouais... murmuré-je, presque inaudible.
Je hoche doucement la tête, tandis qu'Hiro change de sujet et continue de partager ses connaissances sur la façon de tailler et de nourrir les plantes, me donnant des conseils pratiques qui font écho à ses propres expériences dans le jardin. Il me parle aussi de ses moments passés à cultiver ce jardin, expliquant comment il trouve du réconfort dans ce travail.
Je suis plongé dans mon travail au jardin, absorbé par la tâche de désherber les rangées de choux quand, du coin de l'œil, je remarque Jun et Nobuo en poste, un peu plus loin sur le bord du jardin. Ils sont positionnés sous l'ombre d'un vieux chêne, leurs silhouettes se découpant nettement contre la lumière du matin. Jun, en uniforme impeccable, se tient droit, ses yeux scrutant attentivement les environs. À côté de lui, Nobuo observe avec une vigilance tout aussi sérieuse, ses lunettes de soleil reflétant les rayons du soleil.
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Sous haute surveillance - Sota [MxM]
Roman d'amourDans la prison impitoyable Fuchu, à Tokyo, Sota endure chaque jour l'oppression des murs froids et des règles strictes. Quatre ans se sont écoulés depuis son incarcération, et les journées se confondent dans une monotonie étouffante. Mais lorsque Ju...