CHAPITRE TROIS

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Rafaël

Je m'empresse de courir pour rejoindre les toilettes les plus proches. J'entre dans une cabine et claque la porte. Je sors mon téléphone de ma poche et compose le numéro de mon père. Après trois sonneries, sa voix résonne dans mon oreille :

- Bon sang, Raf ! Qu'est-ce qu'il te prend de m'appeler comme ça ? râle mon père à l'autre bout du fil. 

- Écoute moi bien papa. Aquile ont pris le contrôle de la faculté !

- Qu'est-ce que tu me racontes, figlio mio ? Je ne comprends pas ce que tu es en train de...

- Ce que je suis en train de te dire, papa,  c'est que Diego est directeur de la faculté dans lequel je suis en train de faire mes études ! 

Long silence... 

Au bout de quelques secondes, mon père lâche un juron et reprend la parole : 

- Est-ce qu'il était seul ? 

- Non... Il était avec Alicia, sa fille ! 

- Mio dio... 

- Papa, il faut qu'on se bouge tout de suite ! Qu'est-ce que je suis sensé faire, maintenant ? 

- Tu ne fais rien... me répond-t-il sèchement. 

- Rien ? Comment ça, rien ? dis-je en commençant à m'énerver. Tu as vraiment cru que j'allais rester sans rien faire ?

- Tu m'écoute que je te parle, Raf. Tu ne fais rien avant les prochaines consignes ! En attendant, tu dois te tenir à l'écart de Diego, gli re aquila ! Tu as compris ? Quant à sa fille, tu fais pareil ! Tu fais comme si elle n'était pas là ! 

Je soupire rageusement et passe une main dans mes cheveux. 

- Papa ! Je t'assure que ce n'est pas aussi facile que tu ne le pense ! Elle sera là tout les jours ! Tout comme Diego ! Je ne peux pas faire comme s'ils n'existaient pas ! Et puis je suis dans leur viseur ! A la moindre erreur, tout part en fumé ! 

- Tu écoutes ce que je viens de te dire. Rendez-vous ce soir avec tes frères et sœurs à la maison. Nous devons avoir une véritable discussion. 

Je n'ai pas le temps de lui répondre quoi que ce soit, que mon père me raccroche au nez. J'éteins mon téléphone et frappe dans le mur le plus proche. Une vive douleur me prend à la main. Je me la secoue rapidement en continuant de lâcher des jurons. 

Putain... Pourquoi est-ce qu'il a fallu que ça arrive maintenant ! 

Je sors finalement de ma cabine et tombe nez à nez avec un étudiant qui se lave les mains. Nos regards se croisent mais ne se lâche pas. Je m'arrête un court instant pour lui demandé, sèchement : 

- Tu as entendu quelque chose ? 

- Non, de quoi ? me répond-t-il en s'essuyant les mains. 

- Laisse. 

Je sors rapidement de la pièce pour rejoindre Lana qui doit m'attendre à la bibliothèque. Je me faufile à travers la foule qui grouille dans les couloirs. Je bouscule quelques étudiants au passage et descends les escaliers rapidement. Je cours pour rejoindre les grandes portes qui mène au paradis des livres et de la tranquillité. 

Très vite, Alicia fait son apparition dans mon champ de vision. Elle est entourée de ses nouvelles groupies qui tentent d'être amies avec elle. Voyant qu'elle ne s'intéresse pas à ces étudiantes, je lâche un soupir. 

Puis son regard s'ancre dans le mien. En une fraction de secondes, des nouveaux frissons se dressent sur mes bras. 

Ses yeux verts laissent transmettre une haine inconditionnelle. 

Un maigre sourire se dessine sur le coin de ses lèvres. Elle relève un sourcil et reprend sa soi-disant discussion avec ses nouvelles fans. 

Pathétique

Je roule les yeux au ciel et pousse la grande porte. La bibliothèque est plongé dans un silence inouï. La vieille dame qui la gère relève ses yeux de son vieux manuel et remonte ses lunettes. J'hoche la tête en guise de salutation et m'avance au travers des rayons. Je glisse mes mains dans mes poches et baisse la tête. Quelques personnes sont déjà en train de faire leur révision de cours de la matinée. 

Je trouve finalement Lana assise face à une table ronde. Son Mac allumé, elle écrit quelque chose sur une petite feuille cartonnée qui lui sert essentiellement de rappel pour ses révisions. Je tire une chaise et m'y assois brutalement. Ma meilleure amie relève la tête et me regarde avec un grand sourire. Elle me laisse un peu de place avant de me chuchoter : 

- Tout va bien ? 

- Si seulement tout pourrait aller bien ! C'est vraiment de la grosse merde cette journée ! 

- Qu'est-ce qu'il te fait dire ça ? Tu as un problème avec quelqu'un de ta famille ? 

- Pire que ça...

Lana ferme son ordinateur et tourne sa chaise pour se mettre face à moi. Elle s'enfonce dans son siège et croise les bras sans me lâcher des yeux. Elle finit par reprendre, toujours en chuchotant :

- Je te sens carrément tendu depuis ce matin ! Surtout depuis que le nouveau directeur s'est présenté ce matin ! Quand est-ce que tu vas me dire ce qu'il ne va pas chez toi ! 

- C'est des affaires de famille. 

- Wow... Et c'est si grave que ça ?

- C'est beaucoup plus grave que tu ne le penses. 

Je pose mon téléphone sur la table et me mords le poing. Lana me dévisage et pose une main sur mon épaule. Elle baisse la tête et affiche un air grave sur son visage. 

- Tu sais Raf... Je suis là si tu as le moindre problème ! Je ne comprends vraiment pas ce qu'il t'arrive et je n'aime vraiment pas ça !

- Je n'ai pas envie de t'embarquer dans des problèmes qui ne sont pas les tiens, Lan'. 

- Alors explique moi seulement ce qu'il te prend, tout à coup ! C'est quoi le problème ? Promis, je le garde pour moi ! 

Je regarde ma meilleure amie dans les yeux avant de soupirer : 

- Le problème, c'est que l'ennemi de ma famille est à nos trousses. Et je suis sa prochaine cible. 

- Rafaël... De qui tu parles...?

Je jette un rapide coup d'œil vers une étagère. Alicia se tient là, un bouquin entre ses mains. De nouveaux, nos regards se croisent. Elle affiche ce même sourire démoniaque avant de disparaître dans le rayon. 

- Je parle d'Alicia et Roméo DIAZ...

DOLCE VENDETTAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant