CHAPITRE SEIZE

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Rafaël 

Une clope au bec, appuyé contre ma moto, je laisse ma pensée divaguer. Le vent souffle doucement contre mon visage. Les autres étudiants arrivent, discutent, rigolent entre eux. Tous le monde à le sourire aux lèvres. 

Sauf moi. 

Je suis d'une humeur massacrante. Insociable au possible. 

Lana n'est toujours pas arriver. Jamais elle ne changera, toujours elle arrivera en retard en cours. Un peu comme tous les matins depuis le jour de la rentrée. 

Autour de moi, aucune trace d'Alicia, ce qui me surprend un petit peu. Depuis sa rentrée dans la promotion, elle faisait partie des premières à arriver en avance. Mais aujourd'hui, c'est tout le contraire. Je jette un rapide coup d'œil à ma montre : 

7h55. 

Encore cinq minutes avant le début des cours. Je soupire et me redresse de ma moto. Je range mon briquet dans ma poche arrière et regarde autour de moi. Au loin, j'aperçois Lana arriver en courant. Rouge comme une tomate, elle finit par arriver à ma hauteur. 

- Putain ! J'ai eu chaud !! 

- J'ai l'impression que tu progresses de plus en plus chaque jour. 

- Oh ça va ! Je sais que je ne suis pas la meilleure pour arriver à l'heure en cours ! 

Je ne réponds pas et glisse mes mains dans mes poches. Je me mets dos à Lana pour attraper mon sac à dos. Lana pose une main sur mon épaule et me dit d'une voix rayonnante : 

- Alors Raf ? Comment est-ce que tu as vécu la soirée de Samantha ? Tu t'es bien amusé, hein ? 

- Plus ou moins...

Je me retourne en lâchant un soupir. Lana regarde autour d'elle et son regard se pose sur Samantha. La blonde glousse avec ses copines, son sac à main sur l'épaule. 

- Madame blondasse semble avoir été satisfaite de sa petite soirée. Elle était bien arrosée en tout cas. 

- Je ne sais pas... Je ne l'ai pas vu du tout de la soirée ! Sauf quand je suis arrivé avec mon frère. 

Nous commençons à avancer et traversons la cours jusqu'au bâtiment. Mes mains ne quittent pas mes poches, ma tête reste toujours baissée. Quant à Lana, elle garde la tête haute et salue quelques personnes qu'elle rencontre. Son sourire est toujours bien présent sur son visage. 

Je pousse la grande porte du bâtiment et laisse Lana passer devant moi. Elle m'adresse un sourire et entre tranquillement. Pris d'un bâillement, je ferme les yeux et passe une main devant ma bouche. Lana rigole un petit coup et me regarde. 

- Pas beaucoup dormi, monsieur Sollozzo ? 

- Roh... Arrête avec ce surnom... 

- Bah quoi ? Plus je te vois, plus je me dis que tu as des airs de ressemblance avec lui ! 

- Sollozzo ? Sérieusement ? Il a une tête qui fait peur ! 

- Tu sais maintenant ce que je veux dire... dit-elle en rigolant. 

Je m'arrête en plein milieu du couloir, tandis que Lana continue sa route. Un sourire fier s'est dessiné sur son visage. Mes yeux s'ouvrent en grand, sous le choc. 

Oh la conne...

Je lève les yeux au ciel et la suis. Je monte les quelques marches pour rejoindre la métisse. Nous arrivons finalement devant la classe du jour. Lana est postée contre le mur, les bras croisés. Elle me regarde avec amusement. 

DOLCE VENDETTAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant