CHAPITRE HUIT

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Rafaël

Lana à ma gauche, je traverse l'un des couloirs pour rejoindre le cours de la matinée. Une foule d'élèves envahit notre passage, provoquant un brouhaha monstrueux. La capuche sur ma tête, j'avance le plus rapidement possible. La métisse m'attrape par le bras pour ne pas me perdre. Je bouscule quelques personnes avant de nous trouver notre classe. 

Notre salle se trouve devant des escaliers. La porte encore verrouillée, Lana me tire pour nous asseoir sur quelques marches. Le bruit ambiant me file la migraine. Le dos courbé, je glisse mes mains dans mes cheveux et me masse le cuir chevelu. Ma meilleure amie attrape son téléphone et baille un grand coup. Elle tourne sa tête dans ma direction et penche sa tête sur le côté. 

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Tu n'as pas l'air dans ton assiette ! me fait-elle remarqué. 

- Je ne suis juste pas bien réveillé...

- Ouais, je vois ça ! J'en connais un qui ne va pas venir en cours cet après-midi ! 

- Je pense surtout que je vais passé le reste de la journée à la bibliothèque universitaire pour rattraper ce que j'ai oublié d'écrire hier. 

- Qu'est-ce que tu as fais hier pour que tu sois à moitié dans le coma, ce matin ? Tu t'es bourré la gueule ou quoi ? me demande-t-elle en rigolant. 

- J'étais à The Financier hier soir... 

- Attends une minute... Le fameux bar dans lequel tu n'as jamais voulu m'emmené ? 

J'hoche la tête et lâche un long soupir. 

- Mais je pensais que tu étais chez tes parents, hier soir ! C'est ce que tu m'as raconté !

- Oui... Je suis bien aller chez mes parents après les cours...

Sa main vient se poser sur mon genou. Elle penche légèrement sa tête sur le côté avant de me demander : 

- Tu as encore des problèmes avec tes parents...?

- Je ne peux pas t'en parler Lana... C'est beaucoup trop dangereux...

- Dangereux ? 

Un cliquetis de clé résonne dans notre dos. Je me retourne et découvre le nouvel intervenant ouvrir la porte. J'attrape mes affaires et me lève. Je baisse la tête vers mon amie, toujours assise sur les marches. 

- On devrait y aller... dis-je en montant les quelques marches. 

Lana me rejoint en courant presque et nous entrons enfin dans la salle. Cette fois, nous sommes dans une classe basique, sans amphithéâtre. Nous nous installons tout au fond de la salle, le plus proche possible du radiateur. Lana se place côté fenêtre et sort son ordinateur de sa pochette. 

Tandis que j'attrape mon carnet, ma meilleure amie tourne la tête vers moi. 

- J'ai quand même l'impression qu'il y a autre chose ! Même si... tu ne veux pas me dire pourquoi tu as des problèmes avec ta famille... Je ne sais pas pourquoi, mais mon petit doigt me dit que la nouvelle y est pour quelque chose ! 

Oh que oui... Alicia est devenue la source numéro un de mes problèmes. 

Je m'appuie contre le dos de ma chaise, le regard dans le vague. Lana continue de me regarder, cherchant à avoir une réponse de ma part. Mais mon silence en dit long sur ce qu'il se passe... Elle se redresse en ouvrant les yeux en grand. 

- Tu m'as bien dis que... tu connaissais Alicia avant qu'elle ne vienne ici... N'est-ce pas ? 

- Je n'ai jamais connu physiquement Alicia. C'est la première fois que je la vois. 

DOLCE VENDETTAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant