Rafael
Assis au fond de la salle, j'observe de loin la place vide sur laquelle Alicia s'installe toujours en cours.
Elle a séché.
Les bras croisés, les coudes sur la table, je continue de regarder cette place de vide. À côté de moi, Lana écrit le cours avec une grande concentration. La voix portante du prof envahit la pièce de toute sa force.
Je ne sais même pas quel est le thème du jour.
Seul une feuille et un crayon traîne sur mon bureau. Je suis perdu dans mes pensées, toujours concentré sur cette chaise vide.
Les minutes passent lentement et l'ennui me prend de toute sa force. Un bâillement étire mon visage et mes yeux se ferment peu à peu.
Je n'entends plus la voix insupportable du prof. Je niche ma tête contre mes bras et prends une grande inspiration.
Alors que je commençais par sombrer dans un sommeil profond, des petites tapes me réveille. Je sursaute et relève la tête vers Lana. La métisse s'est penchée sur moi et me chuchote doucement à l'oreille :
- Le prof est en train de te regarder.
- Qu'est-ce que j'en ai à foutre...? je chuchote en râlant.
- Bah...
- Monsieur JACOB ? m'appelle le prof, les bras croisés.
Je sursaute et me redresse droit comme un piquet. J'ouvre les yeux en grand et le regarde dans le blanc des yeux.
- Oui monsieur ?
- Est-ce que vous pouvez me répéter ce que je viens d'expliquer ce que je viens de dire ?
- Euh...
Je jette un rapide coup d'œil vers la feuille de ma voisine. Mais je ne comprends rien à son écriture.
Une putain d'écriture de médecin.
Illisible.
Je regarde ensuite l'homme positionner derrière son bureau. Un long silence s'élève dans la pièce et tout les regards se braquent sur moi.
Je me racle la gorge et me redresse droit comme un piquet. Je braque mon regard dans celui du professeur.
- Je n'ai pas écouter votre cours monsieur.
- Bien ! C'est déjà une bonne chose qu'on me donne la vérité, monsieur JACOB. Autre question... Pouvez-vous me dire pourquoi vous dormez pendant mon cours ?
- La réponse est évidente, non ? Je suis fatigué. Comme tout être humain parfaitement constituer, j'ai besoin de reposer mes méninges le temps de quelque minutes. Je ne comptais pas dormir jusqu'à la fin.
- Je ne supporte plus ce comportement, JACOB. Ce n'est pas la première fois que je vous reprends sur ce sujet. A chaque fois que vous êtes dans mon cours, vous êtes avachis sur votre table en train de roupiller comme si de rien n'était. Je commence à me demander si vous n'êtes pas venu exprès pour me provoquer !
- Vous provoquez ?
Je pousse un rire avant de me lever de ma chaise. Je m'appuie contre la table et le regarde dans le blanc des yeux. Lana se casse la nuque pour mieux me regarder, un sourire fier sur son visage.
- Vous pensez que c'est dans mon genre de provoquer des gens comme vous ? N'importe quel élève dort pendant que vous parlez. Je ne suis pas là pour vous provoquer. Je suis là pour apprendre un métier. Alors oui, c'est vrai, des fois que je peux avoir des moments dans la journée où je m'endors en plein cours. Mais parce qu'on ne nous laisse pas une seule seconde de répit. Sans compté la vie privée que nous avons à côté que nous devons impérativement gérer. D'accord, on s'est engagé dans de grandes études ! Mais quand notre corps nous crie d'arrêter, ce n'est pas pour le forcer à faire des choses qu'on regrettera plus tard. Bizarrement, quand c'est moi qui dort sur ma table, on ouvre sa bouche pour me passer un savon. Mais quand il s'agit de n'importe qui d'autre dans cette salle qui dort, on le laisse se reposer sans rien lui dire. Et après on me dit que je vous provoque ?
Je lâche un petit rire et me baisse contre la table. Je ne le lâche pas des yeux avant de continuer :
- En temps normal, monsieur, je suis du genre à fermer ma bouche et vous laissez parler. Malheureusement, vous êtes tombé sur la journée où il ne faut pas me casser les pieds. Vous avez beau me dire ce que vous voulez. Je n'en ai plus rien à faire désormais. Vous ne m'impressionnez pas du tout. Continuer votre comme comme si je n'étais pas là ! Si c'est ça qui vous agace !
- DEHORS ! hurle le professeur, rouge de rage.
- Ah ! On arrive à l'étape numéro deux ! dis-je en lâchant un petit rire.
Je fourre le peu d'affaire qui trônait sur ma table dans mon sac et le balance contre mon épaule. Je traverse l'allée avec un grand sourire et lui passe devant. Je le regarde à nouveau dans le blanc des yeux et m'arrête à sa hauteur.
- Bon fin de cours, monsieur ! dis-je avec un sourire amusé.
- Sortez d'ici avant que...
- C'est bon monsieur ! J'ai compris !
Je lui adresse une petite tape sur l'épaule et me dirige vers vers la porte. J'attrape la poignée et jette un dernier regard à la classe qui ne me quitte pas des yeux. Je leur adresse un signe de la main.
- Bon courage les élèves ! Je vous laisse avec un professeur aigri pour le reste de l'heure !
- Parce que tu penses que ça nous fait plaisir ! s'exclame une fille au fond de la classe.
- Oh beauté... Tu me remercieras plus tard !
Je sors de la classe en claquant la porte dans mon dos. Dans un fracas brutal, je fais presque trembler les murs. Je m'avance dans les longs et larges couloirs vides de la faculté. Je glisse mes mains dans mes poches et avance doucement.
Bon sang ! Qu'est-ce que ça fait du bien de sortir !
Je prends une grande inspiration et continue de me promener. Tout est d'un calme olympien ! J'en rêvais depuis longtemps de ce moment. Pourtant, ce n'est pas la première fois que je quitte un cours de cette manière. Et c'est loin d'être la dernière.
Je pense que si j'étais rester une heure de plus dans cette satanée classe, je me serais jeter par la fenêtre.
Je descends quelques escaliers et tourne la tête de gauche à droite. Je me dirige vers la cafétaria pour me prendre un café avant de rejoindre la bibliothèque. Je sors mon téléphone de ma poche et écris un message à Lana.
SMS A LANA :
Je t'attends à la bibliothèque si tu as envie de me rejoindre si ce cours te casse les pieds.
J'approche mon doigt de la touche d'envoi quand quelque chose s'abat contre ma nuque. Mon corps se retrouve projeté contre le sol, allonger sur le ventre. Mes oreilles sifflent, mon corps me fait mal. Ma vision est plus que trouble.
Je ne vois rien.
Tout est flou.
Qu'est-ce qu'il se passe ?
Je sens une main m'agripper pour me retourner sur le dos. Je grogne de douleur mais très vite, un foulard couvre ma bouche. Je tente de me défendre, de me débattre le plus possible de cette prise. Mais rien n'y fais.
Progressivement, je sombre dans lourd... très lourd sommeil.
Mon corps s'abandonne et le trou noir m'embarque de toute sa force.
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DOLCE VENDETTA
Teen FictionLui, à pour mission de venger la mort d'un membre de sa famille... Elle, à pour but de le détruire... Mais lorsque leur chemin se croise, tout change. Deux familles rivales... Une dark romance parisienne à l'italienne... Entre rivalité et passion. B...