CHAPITRE DIX-SEPT

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Rafaël

Alicia se tient assise sur la table de consultation de l'infirmerie. Ses jambes se balancent d'avant en arrière et sa tête est baissée. Nous sommes seuls. Bien trop seuls. 

L'infirmière est partie pour je ne sais qu'elle raison. Mais elle m'a donné comme mission de rester auprès de la rousse pour veiller à ce qu'elle ne tombe pas de nouveau dans les pommes. 

Mes mains croisées, le dos courbé, je ne la quitte pas du regard. Ses cheveux roux cachent son visage et son pansement sur l'arcade. Celui d'avant était imbibé de sang. La blessure s'était ouverte de nouveau en cours. Tout était mal recousu. 

Le silence entre nous devient de plus en plus pesant. Je continue de la regarder avec insistance, cherchant à avoir un capté son regard vert pomme. Pendant ce temps, elle continue de jouer avec ses mains. Ses jambes continuent encore et toujours de se balancer. 

Rester sans rien dire est un exercice beaucoup trop compliqué à tenir. Je me lève en posant mes mains sur mes rotules et avance de quelques pas.

- Je peux savoir ce qu'il s'est passé sur ton visage pour qu'on te retrouve dans cet état ? 

- Rien de tout ça ne te regarde, JACOB. 

- Bien... Si tu le dis. 

Je lève les yeux au ciel et lui tourne le dos. Je passe une main dans mes cheveux et ferme les yeux et continue : 

- Je reformule ma question... Qui est-ce qui t'as fais ça ? 

- Mais bordel ! Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans ce que je t'ai répondu ! enrage-t-elle. 

- Je suis en droit de savoir... dis-je calmement. 

- Savoir quoi ? Tu n'es personne d'autre qu'un ennemi à abattre, Rafaël. 

Je rigole et pivote légèrement ma tête par-dessus mon épaule. 

- Tu assumes enfin que tu es envoyé par ton père pour m'éliminer ? Grossière erreur de débutante, principessa

- Mais tu restes avec moi pour quoi, au juste ? Si c'est pour me descendre, tu connais la sortie. 

- Te descendre ? 

Je me retourne et croise directement son regard. Je relâche mes bras le long de mon corps et m'avance d'un pas très lent. Je la vois se mordre la lèvre, prête à me sauter à la gorge.

- Pourquoi faire ? je demande en continuant de m'avancer. 

- Tu sais très bien pour quoi, Raf. 

- Justement... Je ne comprends pas pourquoi tu voudrais que je te descendes. Tu pensais que je pouvais toucher à une femme aussi facilement ? 

Elle bloque. Ses yeux s'arrondissent et sa bouche s'entrouvre. Je continue de m'avancer et attrape une chaise de tabouret. Je m'installe dessus une fois vraiment devant elle. Je croise les bras et demande : 

- Tu pensais sincèrement que, même si nous ne sommes vraiment pas sur la même longueur d'onde, que j'allais venir t'attaquer par surprise ? Désolé de te décevoir, mais je ne suis vraiment pas celui que tu prétends connaître.

- Alors qui es-tu, JACOB ? 

- Ce n'est pas à moi de te dire qui je suis, principessa. C'est à toi de le découvrir. 

Elle grogne et essaie de se mettre debout. Mais je la repousse sur le lit. Elle s'accroche au bord et se mord la lèvre. Je la vois lutter pour ne pas se mettre en colère. Mais je n'ai pas le choix. 

DOLCE VENDETTAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant