Danganronpa Blackjack

Acte I - Scène I - Crépuscule du quotidien

Ils sont 19.

18 Ultime parmi eux, ceux que l'on considère au-dessus de la masse dans un domaine plus ou moins précis. La plupart d'entre eux sont perdus, confus par leur situation.

Ils se sont tous réveillés sur une île étrange, et ont appris qu'ils devaient maintenant participer à un jeu de la mort cruel auquel il n'y aura qu'un vainqueur.

Si l'un d'eux tue un autre, et que personne ne le découvre, alors ce sera lui, le vainqueur.

Si l'un d'entre eux survit jusqu'à la fin, alors que tous les autres se sont entretués, et qu'il a peut-être lui-même du sang sur les mains, alors ce sera lui, le vainqueur.

S'ils décident de ne commettre aucun meurtre, et donc de rester sur cette île jusqu'à leur mort, alors ce serait cette mystérieuse voix, le vainqueur.

Dans tous les cas, il n'y aura qu'un vainqueur.

C'est le seul chemin logique qui s'ouvre à eux, pour l'instant, et peut-être bien pour toujours.

Le soleil commence à se coucher, mais la nuit n'est pas encore pour autant tombée. Alors, le crépuscule est roi.

Un magnifique coucher de soleil leur fait face, en direction de l'océan qui s'étend à perte de vue, mais personne ne l'admire pour autant. Personne n'en voit l'utilité, n'en a même l'envie de le faire, sauf un.

Le seul qui n'est pas d'Ultime, de ses deux yeux iris rouge sang, contemple cette fin de journée. La fin de leur première journée dans cet endroit.

Cette fin de journée est plutôt symbolique, se disait-il, car c'est aussi celle qui met fin au quotidien de tous ceux présents ici. Tous ceux présents ici sauf peut-être lui, évidemment.

Il tourne le regard vers ses nouveaux compagnons, bien que ces derniers l'ignorent.

Certains songent, comme le dictateur, le détective, le sculpteur, le cigarettier ou la kunoichi.

D'autres sont au bord des larmes, ou tout simplement effrayés, comme la prêtresse, le programmeur, la pyromane, la météorologue ou la mangaka.

D'autres crissent des dents, comme la marchande, l'escroc ou bien le métalleux.

Le joueur de cartes expriment sa rage, peut-être que certains de ceux qui sont effrayés le sont à cause de lui.

L'enfant sauvage sourit devant ce spectacle, semblant se réjouir de cette situation.

L'assistante sociale est par terre, pleurant d'un rire anormal, comme si elle ne le faisait pas exprès, mais personne ne lui en tient rigueur, tout le monde préfère l'ignorer.

Puis, il y a lui, le sans Ultime, qui est totalement serein. Trait de caractéristique qu'ils partagent avec le prodige des îles, qui, curieusement, le regarde.

Finalement, la seule personne à qui il ne parvient pas à voir son expression de là où il est, est la politicienne, qui tourne le dos à tout le monde. Il dirait qu'elle semble réfléchir, mais à quoi ? Il doit y avoir tellement de choses auxquelles ils sont en train de penser...

Enfin, le joueur de cartes se calme, laissant quelques larmes de sanglot transparaître sur ses joues, chose tout à fait naturel quand on apprend que nous sommes dans un jeu de la mort.

La prêtresse ose enfin s'approcher de lui, et tout le monde semble fixer ce moment.

Le silence seulement occupé par les cris de l'un, et les sanglots des autres, semble enfin prendre fin, mais le sans Ultime se dit qu'il va, lui, rester dans ce silence, et seulement écouter ce que les autres ont à dire.