Acte I - Scène VI - Recherche et point de vue

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Il marche, il tient une pierre qu'il a affûté dans sa main droite, il marche sur ce sol qui n'est pas adapté à l'humain d'aujourd'hui, mais il s'en fiche, donc il marche.

Les grandes et longues feuilles de la jungle ne font passer que de très faibles et disparates halo de lumière, montrant un sol jonché de racine, fleur sauvage mais toujours presque aucun animal.

Enfin, les animaux qu'il croise sont pour la plupart des oiseaux ou des poissons très jeunes, morts de faim il n'y a pas si longtemps. Même les plantes carnivores sont mortes, montrant qu'il n'y a même pas un vulgaire insecte qui passe par là.

Étrangement, ou miraculeusement, c'est selon, il y a beaucoup d'arbre ou buissons fruités dans cette jungle, permettant à l'homme tatoué de milles yeux de ne pas mourir de faim, bien qu'il reste tout de même prudent en essayant d'en consommer seulement les aliments qu'ils pensent fiables, ce qui a pour résultat qu'il n'a, depuis qu'il s'est réveillé sur cet île, mangé que quelques maigres fruits.

Mais il ne se plaint pas, tout d'abord car ce n'est pas son genre de se plaindre, mais aussi qu'il sait qu'un être humain peut survivre bien plus longtemps que deux jours sans manger. Le problème est l'eau, mais même là, les sources d'eau potable ne manquent étrangement pas dans cette jungle. Après une journée de marche, il en a vu environ 5. Ils notent tout de même qu'elles se font de plus en plus rares à mesure qu'il s'éloigne du village.

Par mesure de prudence, tous les 5 à 10 pas, il s'arrête à un arbre et trace une croix sur celui-ci, le but de la manœuvre étant de ne pas se perdre.

Il ne se pose pas vraiment de question sur les autres personnes qui sont bloqués sur cette île avec lui, il sait qu'elles sont là, et ça lui suffit. La seule chose qui l'inquiète, c'est le cas où l'un d'eux en tuerait un autre. Dans ce cas, l'homme devra retourner à toute vitesse au village pour ne pas se faire exécuter à cause de son absence dans ce fameux "tribunal".

Bref, toutes ces broutilles ne l'intéressent pas, il cherche surtout à trouver quelque chose dans cette jungle immense. Il ne sait pas quoi, mais il cherche quelque chose, il sait qu'il y a quelque chose à trouver dans toute cette verdure.

Alors il marche, mais malgré ses efforts le volcan qui trône au milieu de l'île reste tout aussi loin même après avoir marché une journée, mais il marche.

Une seconde, une minute, une heure... Il ne sait pas vraiment. Malgré son air impassible et le fait qu'il ne soit pas du tout inquiet, il le sait, il a totalement perdu la notion du temps, mais il connaît le chemin retour, c'est le principal.

Et après quelques pas, il le trouve, l'endroit qu'il cherchait. En effet, un petit complexe peint en blanc et pas plus grand qu'une cabane lui fait face. L'endroit, de l'extérieur, commence à être rongé par la nature, les plantes commençant à reprendre leur droit.

Mais la porte est intacte, et elle peut s'ouvrir. Il n'en faut pas plus pour qu'il rentre dedans. A l'intérieur, il fait sombre. Normal, il n'y a pas de fenêtre ni de lumière. Mais il s'habitue vite à la pénombre, et il est déçu.

Il y a beaucoup d'étagères, et un bureau, mais tout est vide. De plus, la chaise et quelques cartons sont en vrac, on dirait que l'endroit a été dévalisé, au grand désarroi de l'homme. Mais puisque l'endroit est dans un état pareil, est-ce que ça veut dire qu'ils ne sont pas seuls sur cette île ?

Il est encore trop tôt pour avoir ce genre de réflexion, il n'a aucune preuve à part une salle en désordre au milieu d'une jungle après tout. A ce niveau-là d'information, il peut aussi théoriser sur le fait qu'il y est eu une civilisation avant leur arrivée, mais qu'elle a disparu sans aucune raison apparente. Bref, que des choses inexplicables encore une fois.

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