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Shalom,

«Le ciel et la terre passeront mais mes paroles ne passeront jamais»
Marc 13:31 BDS

Quelques jours plus tard


M A R J E R I

Je me réveillais encore avec cette angoisse qui embrassait tout mon être, mes crises étaient de plus en plus récurrentes depuis l'appel que j'avais eut avec Zaïre. Je sentais que j'étais sur le point de perdre, perdre l'homme auprès de qui j'aurais dû me tenir à côté. J'étais encore pleinement dans mes pensées lorsque mon téléphone sonna.

-Moi: oui allô ?!

-...: madame Kembo ?

-Moi: oui c'est moi.

-...: il s'agit de l'hôpital la Croix du Sud. Nous sommes dans le regret de vous annoncer que votre mère nous a quitté ce matin.

-Moi: pardon ?!

-...: nous aimerions que vous puissiez venir au plus vite madame.

La personne raccrocha et me laissa seule dans cette immense chambre vide bien que remplie. Je n'en revenais pas, comment était-ce possible ? Je savais que sa condition n'était pas très bonne mais qui aurait pu dire qu'elle partirait aussi vite. Je n'ai même pas eut l'occasion de lui dire au revoir, de regarder ses yeux une dernière fois. Je ne sais pas si j'étais triste ou soulagée, mon bourreau était mort mais je ne voulais pas sortir de ma prison.

-Moi: *larmes* comment as-tu pu me laisser toute seule ?! Que vais-je faire sans toi maman ?!

J'éclatais juste en sanglots, je ne pu plus m'arrêter, ma réaction me surpris, comment pouvais-je me mettre dans cet état pour une femme qui ne m'avait jamais embrassé, qui contrôlait chacun de mes faits et gestes, qui me rabaissait dès qu'elle le pouvait, qui m'avait obligé à me marier avec un homme que je n'aimais pas, en bref pour une femme qui ne s'était jamais conduise comme la mère aimante que les autres avaient. Malgré tout ça, même si je m'étais convaincu toute ma vie que je la haïssais, sa mort me faisait aussi mal que ces mauvais traitements. C'était ma mère après tout, celle qui m'avait donné la vie, elle était particulière mais c'était l'unique famille qui me restais.

-Julie: *en toquant* Madame ? Êtes-vous debout ?!

-Moi:...

-Julie: *en entrant* je dépose juste votre petit-déjeuner.

Elle s'approcha de ma table de chevet et déposa le plateau. Elle cria presque lorsqu'elle vit mon état, j'avais sûrement les yeux aussi rouge que du sang.

-Julie: que se passe-t-il madame ?! Vous avez besoin d'un docteur ?!

-Moi: *en essayant mes larmes* va me faire couler un bain à la lavande puis appelle le notaire.

-Julie: *inquiète* vous allez bien madame ?! Vous détestez la lavande.

-Moi: je t'ai donné un ordre Julie, tais-toi et fais ce que je t'ai ordonné.

Elle se dirigea dans ma salle de bain et prépara mon bain, je me déshabillais et j'entrais dans la baignoire. L'eau chaude qui couvrait mon corps me fit oublier la peine qu'il y avait dans mon cœur. Je plongeais petit à petit mon corps tout entier jusqu'à y plonger ma tête. Je restais la tête sous l'eau jusqu'à ce que mes yeux se mirent à se fermer petit à petit, je ne voyais plus rien, je n'entendais plus rien, je sentais juste cette odeur que je détestais tant mais que ma mère aimait tant. C'était son parfum depuis aussi longtemps que je m'en souvienne. J'étais doucement entrain de perdre conscience lorsque quelqu'un me sortit brusquement de l'eau.

Z A Ï R E - Au bout du chemin, l'amour m'attendOù les histoires vivent. Découvrez maintenant