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Shalom,

«Lui, il m'invoquera, et je lui répondrai, je serai avec lui au jour de la détresse, je le délivrerai et je l'honorerai, je le comblerai d'une longue vie et lui ferai expérimenter mon salut.»
‭‭Psaumes‬ ‭91‬:‭15‬-‭16‬ ‭BDS‬‬

-Ima: attends ma fille, il ne pensait pas ce qu'il a dit, tu sais il est souvent comme ça, il parle vite sans forcément réfléchir. Vous vous aimez après tout, allez viens Zaïre, on va discuter tous ensemble.

-Moi:*larmes aux yeux* désolé tata mais j'ai jamais voulu de ce mariage, je connaissais même pas votre fils jusqu'à hier.

-Ima: quoi ?! mais ce n'est pas possible, Adam m'a dit que vous vous connaissiez depuis 6 mois et que vous étiez ensemble.

-Moi: posez les questions à votre fils moi je retourne chez mes parents. 

Je me défis de sa main et quitta la maison en essuyant les larmes de nerfs qui avaient coulées sur mon visage.

[...]

Le soleil commençait à se coucher quand j'arriva enfin devant ce qui avait toujours été mon foyer. Je n'avais plus rien, j'ai dû payer les transports avec le peu d'habits que j'avais et même la nouvelle robe que mama m'avait acheté avait perdu de la longueur et couleur car on avait voulu me la prendre. Je devais sûrement faire peur là, mes voisins me regardaient avec des yeux étranges, comme si ils avaient pitié de moi.

Bref, je m'avançais jusqu'à chez moi et toqua plusieurs fois sans que personne ne vienne m'ouvrir. Je tenta même d'ouvrir la porte mais elle était fermé.

-Moi: mama ?! baba ?!

Je criais leurs noms pendant plusieurs minutes avant que je ne me recroqueville sur moi-même devant la porte. 

-...: ma fille ?

Je leva ma tête et vis ma voisine qui me tendait un verre d'eau.

-...: tes parents ne sont plus là depuis ce matin, ils sont partis à la capitale. 

-Moi: mais qu'est-ce que tu racontes ma tante, tu as dû mal comprendre.

-...: non ma fille, ce matin ils m'ont demandé de te dire qu'ils sont partis à la capitale et que si tu avais des questions ton mari pouvaient te répondre.

-Moi: je ne te crois pas, mes parents ont sûrement dû aller au marché vendre du poisson.

-...: je te jure sur la tombe de ma mère que je ne te mens pas, ta mère aurait aimé laissé une lettre mais vu qu'elle ne savait pas écrire elle m'a demandé de te transmettre le message. *rire* elle savait que tu allais revenir au bout d'une semaine mais tu es revenu plutôt même. Mais ne t'en fais pas, ils sont juste parti pour 1 mois ou 2 histoire de prendre des vacances.

Après cela, elle retourna dans sa maison. J'étais encore en état de choc, je n'arrivais toujours pas à  croire à ce qu'elle venait de me dire. C'était impossible, elle mentait c'est sûr.  Je me levais et décidais d'aller chercher moi-même mes parents au marché.

[...]


-Moi: bonsoir mjomba (oncle), tu n'as pas vu mes parents ?

-...: *sourire* oh binti yangu (ma fille) mais tu n'as pas été vendu au cousin du chef du village ?

-Moi: pardon ?!

-...: mais oui c'est toi, tu aurais dû devenir la cinquième femme du cousin du chef du village.

-Moi: *rire nerveux* qu'est ce que vous êtes entrain de me dire mjomba ?!

-...: je me souviens très bien, tes parents m'en ont parlé il y a deux semaines, je suis peut être vieux mais j'ai encore toute ma tête. Tes parents m'ont dit qu'ils allaient déménager à Kigali avec l'argent de ta dot.

-Moi:...

-...: qu'est-ce que tu fais là ma fille ? Ta place est auprès de ton mari maintenant.

Je ne pris même pas le temps de finir la conversation. Je courus directement chez ma voisine et toqua aussi fort que possible à sa porte.

-Moi: *larmes au yeux* ma tante, c'est vrai que mes parents m'ont vendu ?

-...: c'est censé rester secret ça, si tes parents demande dis-leur que ce n'est pas moi qui aie ouvert ma bouche.

Je tomba alors au sol, et essaya de recoller tous les éléments que j'avais appris aujoud'hui, les souvenirs passaient dans ma tête comme un film, hier, ce matin, le mariage, Adam, le départ de mes parents, finalement, je craqua et me mit à pleurer comme une petite fille. En fait, Adam avait raison, j'étais bien une gamine.

-...: relève toi ma fille, ne dis rien à tes parents quand ils reviendront, je ne veux pas de problème avec ton père pardon.

Je n'écoutais même pas ce qu'elle me dit et je retournais devant chez moi, quoi qu'il arrive, cette maison était la maison dans laquelle j'avais passé toute mon enfance, dans laquelle j'avais passé tous mes anniversaires bien que l'on ne les fêtaient jamais, dans laquelle je me disputais avec mes parents, cette maison contenait tous les souvenirs de ma vie. A ce moment-là, le seul réconfort que j'avais était cette petite maison de campagne avec sa peinture blanche qui avait viré au jaune, avec son toit qui laissait passer la pluie, avec ses rideaux vieux de 10 ans que grand-mère avait offert à mes parents et qui étaient devenus au fil du temps un sujet de dispute entre ma mère et mon père. En étant assis devant l'entrée, je me remémorai tous mes bons et mauvais souvenirs.

-Moi: mama, baba unawezaje kumtelekeza binti yako mwenyewe (comment avez vous pu abandonner votre propre fille) ?

-...: Zaïre.

Je releva ma tête et croisa les yeux bruns qui avaient pris pour habitude depuis hier de me fixer, comme si ces yeux essayaient de lire mon âme.

-Moi: *en l'agrippant par le col* sal*ud ! COMMENT VOUS AVEZ PU ME VENDRE COMME SI JE N'ÉTAIS  QU'UN VULGAIRE OBJET ? HEIN ? COMMENT EST qu'on peut vendre.*snif* sa propre fille. Hein Adam comment est-ce que tu peux te regarder dans la glace ?

Au fur et à mesure que ma voix perdait son intensité, mon emprise sur son tee-shirt aussi. Je finis par lui donner des coups sur le torse, il me laissa faire pendant plusieurs minutes avant d'attraper mes deux mains. Je le regardais prête à le mordre quand soudainement, il me pris dans ses bras.

J'étais tellement faible émotionnellement que je le laissais faire, je pleurais comme une enfant à qui on avait refusé un jouet et pendant que je pleurais, Adam ne me lâcha pas, il me tapotait le dos et essayait maladroitement de me réconforter.

-Moi: *snif* c'est bon tu peux me lâcher.

Il me lâcha aussitôt et me regarda droit dans les yeux, cette fois, je soutenu son regard. Nos deux paires de yeux se fixèrent, avec la pénombre de la nuit, ces yeux ressortait particulièrement bien grâce à la lumière qui éclairait la ruelle.

-Moi: s'il te plaît dit moi ce qui se passe.

À suivre...

Z A Ï R E - Au bout du chemin, l'amour m'attendOù les histoires vivent. Découvrez maintenant