EURYDICE

Chapitre 13

Le week-end était passé. La bonne nouvelle était que Margot n'avait pas eu besoin de prétexter un virus quelconque, la mauvaise nouvelle était que Margot n'avait aucune idée de comment aborder la matinée. Elle se sentait à la fois triste et revigorée. Ces deux nuits bien que pas très paisibles, surtout la deuxième, lui avaient permises de refaire un point avec elle-même. Elle se savait toujours ensorcelée par son charme, mais elle devait continuer de ne pas le montrer à Georges. Elle était encore moins sur d'elle, mais elle n'allait pas le montrer.

Ces nuits, elle avait tourné en rond, elle n'avait pas pensé les conséquences de l'interview. Elle et Alexandre s'étaient échangés des jeux de regards pleins de mots, et si elle les avaient captés, la caméras aussi. Margot se préparait à tout, elle espérait juste que sa chance allait tourné. Elle voulait rester dans l'anonymat et ne pas avoir de problème. Et elle ne voulait plus voir Alexandre.

Après deux jours à errer chez elle, dans un pyjama miteux, elle trouva une grande motivation à particulièrement faire attention à sa tenue du jour. Elle était habillée d'un ensemble d'un genre très tayloring, ses cheveux étaient attachés en une longue queue de cheval plaquée, fake it until you'll make it, elle avait cette phrase en tête. Fais semblant que tout va bien, jusqu'à ce que tout aille bien, de toute façon elle n'allait pas rester seule, à s'apitoyer sur ce qui lui arrivait.

Dans le métro londonien, elle se préparait mentalement à la pile de revues qui l'attendait déjà sur son bureau, mais elle espérait, peut-être, qu'avec un peu de chance, elle s'occuperait d'autre chose. Lorsqu'elle arriva elle montra son badge à l'accueil avant de grimper jusqu'au troisième étage ou elle eut la surprise de croiser quelqu'un qu'elle n'aurait jamais penser croiser ici. Abigail. La stagiaire d'Elegance. Que pouvait-elle bien faire dans les locaux principaux de Tinseltown ? Que se passait-il ?

Abigail aussi sembla étonnée de la croiser et se dirigea directement vers Margot, avec qui elle avait tout de même un peu échangé lors de l'interview, et un peu après.

- Qu'est ce que tu fais ici ?

- On a un problème avec les vidéos prises lors de l'interview, l'équipe de com refuse qu'on les utilise, je n'en sais pas plus - Natasha et Georges essaient de marchander la haut - en privée, elle termina sa phrase un peu gênée.

Margot la rassura, en lui attrapant gentiment l'épaule. Ça devait être tendu pour que Abigail soit exclue de la négociation. Margot lança un sourire à Abigail, mais elle ne pouvait s'empêcher de se demander si elle avait compris ce qu'il s'était passé lors de l'interview. Abigail était-elle au courant ?

Margot ne put s'empêcher de se sentir rassurer par ce que lui annonça Abigail : les vidéos étaient bloqués donc les jeux de regards entre elle et Alexandre allaient passés inaperçu, elle l'espérait. Plus elle avait réfléchi et plus elle se disait que si les jeux de regards entre elle et Alexandre avaient pu passer inaperçu par tout le monde présent, elle n'aurait pas cette chance si des vidéos étaient mises en ligne. D'autant qu'elle avait senti une bonne partie de l'interview, le regard d'Alexandre peser sur sa nuque. Combien de temps l'avait-il fixé ? Elle ne le savait pas, elle était trop occupée à jouer la stagiaire modèle et à la fois, à esquiver son regard. Margot voulait éviter tout scandale ou elle apparaîtrait.

- Tu allais ou ? Lui demanda Margot qui avait remarqué l'air un peu perdu d'Abigail.

- Je te cherchais - Georges m'a dit que tu étais à coté, elle dit comme pour se justifier.

C'est vrai que d'un certain coté Margot aurait pu pensé que Natasha avait envoyé Abigail récolter des informations dans les bureaux, mais Margot ne le pensait pas. Abigail se tenait bien éloignée du bureau de Margot lorsque cette dernière déposa lourdement ses affaires. De plus Margot et Abigail s'entendaient plutôt bien, et Margot la trouvait plutôt sincère dans sa démarche. Margot avait déjà appris à ses dépend qu'il y avait des requins dans le monde du journalisme, mais elle était presque sure que Abigail échappait à cela. Elle allait tout de même faire attention, mais il n'y avait à priori pas de quoi s'inquiéter.