EURYDICE

Chapitre 14

Marc avait compris. Alexandre était foutu, mais cependant il avançait dans les couloirs de FirsCoast sans aucun remord.

Si il y avait eu le courage plutôt, il aurait cherché à faire comprendre à Margot qu'il ne l'avait pas oublié bien avant que cette interview n'ait eue lieu. En faite, il ne l'avait jamais oublié, elle avait toujours été là, en lui enfouie.

Il marchait, sur de lui, prêt à se faire taper sur les doigts dans ce long couloir sans fin. Marc était dans son bureau alors Alexandre ne prit pas la peine de toquer à la porte en entrant. Alexandre allait maintenant tout faire pour protéger le choix qu'il avait fait, et ce choix avait un prénom d'actrice américaine. Plus rien ne pourrait le faire changer d'avis maintenant, alors autant que cela soit rapide. Marc ne l'entendit pas entrer alors il sursauta lorsqu'il l'entendit avant de balancer d'un geste énervé ce qu'il tenait dans les mains, sur son bureau.

Il était de vraiment sale humeur, se dit Alexandre.

- Tu voulais me voir ? Il lui demanda, ne sachant pas quoi dire.

A ce moment Alexandre espérait qu'il y ait encore de l'espoir, il espérait que Marc n'avait pas remarqué. Y avait-il une chance sur mille pour que ce soit le cas ?

Il s'avança encore plus vers Marc en adoptant la démarche similaire à celle qu'il arborait habituellement. Marc ne répondit rien dans l'immédiat, mais un petit rire crispé émergea de sa gorge. Il savait qu'Alexandre le prenait pour un con.

- Tu comptes vraiment faire comme ci je savais pas ? Eliott avec deux t ? Il poursuivit pour le mettre bien face à la vérité.

Alexandre était alors obligeait d'avouer qu'il connaissait personnellement Margot, mais pour le moment il n'y avait rien qui le forçait à mettre à jour l'intimité de leur ancienne relation. Alexandre voulait cacher cela autant que possible de peur que ce soit utiliser par la suite contre eux. Absolument tout était motif de chantage, et si Marc semblait de son coté, l'argent était la seule chose qui l'intéressait. Et Alexandre n'était qu'un biais pour en obtenir et le concerné l'avait bien saisi.

- Je la connais d'avant - d'avant FirstCoast en France et je ne l'ai pas revue depuis, il se sentit obligé d'ajouter.

Il allait protéger Margot et par le même occasion il se protégeait lui-même.

- Quelle était la nature de votre relation ? Demanda Marc d'une voix curieuse toute en croisant les jambes dans ses mocassins bien cirés.

- On était amie, commença le chanteur avant de se rendre compte qu'il avait participé à l'interview, ce titre serait difficile à croire, alors il continua : c'était même ma meilleure amie de France.

Il avait l'impression de bien avoir rattraper le coup. Il se retenait de jouer avec son trousseau de clés car il savait que cela le cramerait encore plus. Il comptait sur le fait que Marc allait le croire.

- Eh bien, à cause de toi et de ton amie, l'interview va être annulée, d'une voix beaucoup trop mielleuse pour qu'elle ne cache rien.

Vu le ton que Marc a employé, Alexandre se demandait si la répétition de : mon amie, n'était pas faite exprès parce que justement Marc n'y croyait pas du tout, ce qui était bien le cas.

- Comment ça ? Demanda Alexandre, confus, ce qui ne l'empêcha pas d'être soulagé d'un autre coté.

Il ne pouvait pas imaginer le ras-de-marée qui serait le monde si cela se savait, car ça signifierait que tout le monde serait au courant de la fausse relation entre Mélanie et lui.

Plus de tournée alors.

- Je t'ai dit qu'au prochain scandale, tu sautais, il dit d'une voix gravissime qui fit frissonner Alexandre. Je sauve tes fesses à chaque fois Alexandre, et j'aimerais bien un peu de gratitude de ta part. Je le fais pour le groupe, pour toi, pour votre rêve commun. Ne fais pas d'erreur, ne gâche pas l'opportunité que tu t'es créé, il ajouta, d'une voix remplie d'un double sens plus qu'évident : il faisait référence à Margot.