XIII.

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La première chose que vit Gabriel en ouvrant les yeux, se fut les lumières froides et brillantes du plafond.

Il ne distinguait aucun son en particulier, juste des voix lointaines, celle d'une femme, et d'un homme. 

Il se sentait respirer dans un masque, quelque chose qui le comprimait, dont il n'avait pas besoin.

Il cligna plusieurs fois des yeux, puis se décida à se mouvoir légèrement, juste les doigts, puis la main, et une des voix lointaine s'approcha de lui.

Et ses oreilles répondirent enfin.

''Monsieur Attal, comment vous sentez-vous ?''

Il ne savait pas lui-même, il voulait juste enlever ce masque.

L'infirmière regarda le panneau à côté de lui, hochant la tête voyant les lignes apparaître, son pouls et sa respiration étaient constants.  

Gabriel montra son visage, mais celle-ci secoua la tête.

''Je ne peux pas vous l'enlever, vous allez devoir rester avec nous pendant 2 jours encore.''

Il ferma les yeux, maudissant l'univers.

''Comme vous ne pouvez pas parler, montrez moi vos mains.''

Il fit, sans rien redire.

''De 1 à 10 comment vous sentez-vous ?''

Gabriel vit une ombre s'éloigner de la chambre et partir.

Il montra ses doigts, il était à 4.

Tout lui faisait encore si mal. 

La femme hocha la tête, souriante.

''Bon, c'est un bon début d'accord ?''

Il hocha la tête, douloureusement, puis montra la porte, ou plutôt l'encadrement.

''Oui, votre mari est partit, il va revenir.''

Gabriel secoua la tête, frénétiquement.

L'infirmière ne comprit pas au premier abord, alors elle fit juste attention pour qu'il se calme.

''Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous appuyez sur ce bouton. Celui-ci c'est pour monter ou baisser votre siège.''

Un rouge et un bleu. Gabriel hocha la tête encore et la femme finit par partir.

Il ferma les yeux, en repensant à hier soir. Cette scène, ces mots, tout le mit hors de lui, il ne voulait qu'une chose, le fuir.

Mais Stéphane revint, après quelques temps, des gâteaux à la main. Il était souriant, comme s'il était empathique à la situation, néanmoins cette fois, Gabriel en était en colère.

Il avait mal sur toute la partie supérieur de son corps, sa tête semblait exploser à tout moment, et son époux osait réagir comme s'il n'était pas le coupable.

Comme s'il n'était pas le coupable depuis le début.

Il lui avança les gâteaux, et Gabriel les jeta sur le sol.

Il en avait assez. Etaient-ce les médicaments qui lui donnait tant de courage ? Il n'en savait rien, mais il était prêt.

Stéphane les ramassa, visiblement blessé. Mais, ce n'était qu'un jeu, tout n'était qu'un bluff, qu'une manipulation pur et dur pour que le ministre ne flanche et le laisse gagner, le laisse l'attendrir pour qu'il puisse recommencer à le frapper. En quelques mois, cet homme bienveillant était devenu un homme manipulateur et violent, que Gabriel ne voulait plus reconnaître. La raison du changement ne l'intéressait plus, il ne voyait plus son mari, il voyait un inconnu.

Liberté d'aimer (Bardella x Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant