X.

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Brigitte était épuisée de les voir tous se précipiter pour lui parler.

Elle posa une nouvelle fois les assiettes, elles finissaient par être lourdes.

"Que voulez-vous lui dire ? Il n'est pas d'humeur à travailler, sachez-le."

Elle ne connaissait rien de leur réunions, de leur rapprochement et du secret inavoué de l'homme.

C'était sans doute pour la politique, pensait-elle naïvement.

Jordan sourit, sérieusement cette fois.

"Je vous ai vu partir avec lui, hier soir. Vous sembliez pressés. Alors..."

Il s'approcha d'elle.

"Je voulais savoir s'il allait bien."

Brigitte ne réagit pas de suite à la demande.

Elle était concentrée sur ses yeux et ses lèvres.

Les yeux de l'homme étaient brillants, rempli d'une douceur qui aurait pu en faire frémir plus d'une, et ses lèvres arboraient un sourire franc, un sourire sérieux et tout aussi doux que ses yeux.

Et ceux, pendant qu'il parlait de son adversaire, pendant qu'il parlait de Gabriel Attal.

Pendant qu'il demandait s'il allait bien, comme s'il s'inquiétait pour lui.

Brigitte finit par revenir à ses pensées.

Qu'est-ce qu'il se passait en coulisses ? Qu'est-ce qu'il se passait qu'elle ne savait pas ?

Comment un mari pouvait être si peu amoureux et un adversaire, un rival, un ennemi, l'être davantage ?

Elle ferma les yeux pour se collecter.

"Il va bien. Merci de demander."

Jordan n'en était pas convaincu, il fronça les sourcils.

"Vous mentez, Madame."

Elle croisa les bras.

"Est-ce que ça à une importance pour vous ?"

Le jeune homme tenta de rétorquer. Mais, il était piégé.

Il ferma la bouche, souriant tristement.

"Vous avez raison. Excusez-moi, ce n'était pas élégant de ma part de vous accuser."

Elle hocha la tête, reprit une bonne fois pour toute ses assiettes et commença sa marche.

Elle s'arrêta à sa hauteur.

"Vous devriez apprendre à gérer vos expressions. Le peuple risque de s'interroger."

Ils se regardèrent, et ce fut bien la première fois qu'elle vit de la peur dans les yeux du jeune homme.

Il hocha la tête, offrant un sourire pincé.

Et il partit, aussi rapidement qu'il ne fut venu lui parler.

Elle le regarda faire, pouvant enfin donner à manger à Gabriel.

Elle déverrouilla la porte de la chambre, l'air était légèrement chaud.

L'homme avait ouvert la fenêtre, espérant se refroidir.

Il était sur les draps du lit, lisant un livre qu'il avait du trouver dans une des bibliothèque de la pièce.

Elle posa les assiettes sur le lit, lui offrant un sourire.

Puis, elle alla dans la salle de bain, cherchant du désinfectant et de la crème pour les bleus, espérant atténuer sa douleur.

Liberté d'aimer (Bardella x Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant