VIII.

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Gabriel resta agenouillé pendant un moment, essayant de se remettre les idées en place. Il se tenait la tête, comme si celle-ci menaçait de déverser toutes ses idées et ses pensées. 

Il ne se sentait pas bien, son cœur vacillait, son esprit divaguait et son âme était en rejet. Il se voyait comme une honte, comme un drame. 

Stéphane n'aurait jamais fait ça, il n'aurait jamais dansé avec quelqu'un d'autre, il n'aurait jamais laissé quelqu'un d'autre lui donner de l'attention, il n'aurait jamais laissé quelqu'un d'autre le toucher, se rapprocher, le masser, l'attirer, le faire tomber pour ses doux yeux...

Il ferma les siens, essayant de se concentrer sur sa respiration. 


C'était une infirmière scolaire qui lui avait apprit ces exercices. Elle avait été un grand pilier de sa vie, surtout lorsque les moqueries étaient de trop, les insultes étaient douloureuses et que l'envie de continuer s'amenuisait...


Il inspira profondément, retenant son souffle pour quelque secondes et expira. Il fit cela pendant un moment, laissant ses pensées fondres. 

Il reprit son calme, se relevant doucement, il prit ensuite chemin vers le cœur de la soirée.

Gabriel voulait faire comme si de rien était. Il sourit, passa devant la piste et vint rejoindre son mari qui était au bar à discuter avec l'employé.

Lorsqu'il le vit, Stéphane eut un grand sourire, un sourire qui réchauffa le ministre.

Il fait le bon choix. Il fait le bon choix de vouloir rejeter Jordan.

Il devait juste être plus fort que son cœur, que son âme.

Leur couple était sur le bon chemin. 

Ils n'ont jamais reparlé de ce qu'il s'était passé, ces bousculades et ces insultes. C'était comme un mauvais souvenir ou un cauchemar que Gabriel voulait oublier.

Tout de même, une question lui revint en tête.

Qui avait pu lui envoyer un message si Jordan avait oublié son téléphone ?

Le jour où c'était arrivé, il était trop apeuré et perturbé pour oser demander à son époux.

Mais, maintenant qu'ils allaient mieux, que Stéphane allait mieux. Il pouvait tout lui demander, n'est-ce pas ?


Alors que Gabriel commandait un cocktail, son mari lui prit la main, gentiment.

''Désolé si je n'ai pas voulu danser, Jérémi travaille avec nous. Je voulais juste discuter boulot et...''

Le ministre sourit et fit un geste de la main.

''Ne t'en fais pas, je comprends. Mais il n'y a pas que le travail dans la vie !''

Il tapota sur son nez.

''Culotté Monsieur Attal.''

Ils se sourirent et alors que Gabriel ferma les yeux, son époux l'embrassa tendrement sur les lèvres.

Ce fut inattendu, mais doux.

Les deux hommes rirent comme des adolescents et alors que Stéphane refermait sa main un peu plus, il s'approcha de l'oreille de l'autre homme.

''M'accordes-tu cette danse ?''

Gabriel hocha la tête en souriant.

Ils posèrent leurs verres, et allèrent sur la piste.

Liberté d'aimer (Bardella x Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant