VII.

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Les premiers pas furent une épreuve.

Les deux hommes cherchaient à dominer l'autre, alors ceux-ci étaient incertains et surtout, ils se marchaient sur les pieds.

Jordan en eut assez et fit basculer Gabriel en arrière. Il le retenait de sa main droite alors que sa main gauche ramenait sa cuisse vers lui.

"Laissez-moi mener la danse."

Le ministre se retint par son cou, il avait trop peur de tomber.

Il n'avait pas confiance en lui...

"Vous l'avez assez mené, non ?"

Car oui, il avait prit l'initiative de s'abonner à son compte, de venir à son bureau, de parler avec lui, de se confier, de lui envoyer des messages. Il n'arrêtait pas de mener cette danse dont Gabriel ne suivait pas.

"Vous avez gagné ces élections, alors laissez-moi cette danse."

Gabriel haussa les sourcils, ils ne pensaient pas à la même chose.

Il se sentit rougir doucement, mais cacha en tournant la tête, loin du regard de l'homme qui finit par le ramener sur ses pieds.

Le ministre reprit sa posture.

Et Jordan en profita pour le ramener vite vers lui, leurs torses se collant.

Gabriel posa sa main dans son dos, il acceptait la danse.
Non sans en redire quelque chose.

"Vous êtes au courant que nous ne pouvons pas danser ensemble ?!"

Jordan rit.

"Pourquoi ? Nous le faisons pourtant !"

Le ministre suivait ses pas, il suivait le jeune homme.

"Les gens doivent nous regarder ! Comment pouvez-vous danser avec un homme alors que-"

Jordan le fit tourner sur lui-même, et le retourna, son dos touchant le torse de l'homme.

"Est-ce que vous voyez ces gens nous regarder ? Tout le monde est trop occupé. Cessez de vous inquiéter pour une fois..."

Gabriel fixa le monde, et il avait raison. Même son mari au loin ne s'occupait pas d'eux.

Quand Jordan le tourna, ils se regardèrent.

"Laissez-vous aller, Monsieur Attal. Juste pour ce soir."

Il tint sa main fermement.

"Juste pour ce soir ?"

Le jeune homme sourit. La main sur le cœur.

"Je vous promets que tout ce qui se passera, restera entre nous."

Il posa cette main de son cœur au bas de son dos.

"Je ne peux pas vous faire confiance mais,..."

Gabriel passa ses mains dans son dos.

"Je vais quand même prendre le risque."

Jordan sourit, plus heureux que n'importe qui.

Et il le fit valser.

Le ministre devait reconnaître que se laisser aller n'était pas désagréable. Loin de là.

La cloche retentit.

Mais ils ne se détachèrent pas, Jordan repoussait presque les autres.

Il avait Gabriel que pour lui, et il ne voulait pas le laisser s'échapper.

Surtout qu'à ce moment, l'homme n'avait d'yeux que pour le plus jeune.

La cloche retentit une seconde fois, puis une troisième fois.

Liberté d'aimer (Bardella x Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant