XV.

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C'était une journée pluvieuse. L'humidité faisait ressortir l'odeur du bitume, les herbes et arbres profitaient pour se désaltérer tandis que la population se cachait loin de ce paysage automnale.
Cette pluie ne choqua personne, avec les pics de forte chaleur, il fallait s'y attendre.

Gabriel était sous le porche de l'entrée. Il étira son bras pour que sa main rencontre les gouttes d'eau.
Il soupira presque d'agacement.

Toute sa période à l'hôpital, il faisait un soleil magnifique, et des températures chaudes mais bonnes.
Et à sa sortie, tout est brumeux, froid, mouillé et déprimant.

Peut être que la météo se corrélait avec son humeur.

Il reprit sa main, s'essuyant sur sa veste. Stéphane n'était pas venu le voir, pas une seule fois.
Il n'avait donc pas eu de rechange, et il n'osait pas demander à qui que ce soit de venir chez lui.
Surtout si cette personne devait face à son époux.

Il frappa dans une petite pierre, qui partit vers le parking de l'hôpital.

Il était dans ses pensées.
Il cherchait une explication.

Comment Stéphane pouvait autant se désintéresser de lui, mais en même temps l'empêcher de fréquenter des hommes ?

Il regardait vers le sol, fixé sur le goudron, et un couple passa à côté de lui.

L'homme avait tout un tas de cartons dans les bras et la femme surveillait s'il ne les faisait pas tomber.

"Bébé, laisse moi en prendre un au moins !"

Il secouait la tête.

"Je contrôle la situation, pas besoin !"

Elle roula des yeux au ciel.

Contrôle.

Gabriel les regarda s'éloigner, avant de disparaître derrière les arbres.

Ce mot sonnait... Bizarrement.

Il secoua la tête, laissant son esprit en repos. Il fut occupé à regarder autour de lui, voir si son taxi était arrivé.

Nous étions vendredi après midi, sous les coups de 17h30, et il aurait dû arriver à 17h.

A cette heure-ci, beaucoup de gens rentrent chez eux, les bouchons sont courants.

Gabriel continuait de regarder un peu partout jusqu'à qu'une voiture noire n'attire son œil.

C'était une Mercedes, avec des vitres teintées.

Un modèle sport sans doute.

Il aimait les voitures, mais n'y connaissait pas grand chose. Tout ce qu'il retenait c'est que ce n'était pas son taxi.

Mais, elle s'arrêta devant lui, et commença à baisser sa vitre.

Et Gabriel roula des yeux, en voyant les caramels.

"Vous montez ?"

Jordan le regardait avec un grand sourire, impatient de connaître sa réponse.

"C'est aimable, mais j'ai déjà quelqu'un qui vient me chercher."

Le jeune homme se mordit la lèvre, réfléchissant désespérément.

"Avec ces bouchons ? Vous arriverez tard chez moi, vous savez..."

Il caressa son volant avant de reprendre.

"Et puis... Je connais la route."

Il lui fit un clin d'œil qui fit soupirer le ministre.

Liberté d'aimer (Bardella x Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant