XII.

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Les rues étaient vides, les lampadaires éteints. La soirée s'était refroidi, permettant aux gens d'ouvrir leurs fenêtres et de laisser l'air voyager dans leur intimité.

Gabriel marcha à tâtons dans son immeuble, le disjoncteur était en panne depuis quelques jours, heureusement, la lumière de son téléphone l'aidait.

Arrivé devant sa porte d'appartement, il chercha ses clefs un instant, posa la bonne dans la serrure, puis il entra.

Il était dans un état second.

Toute cette scène, cette discussion avec Jordan, elle revenait en son esprit sans arrêt. Sans jamais pouvoir s'échapper.

Tout ça paraissait si irréel, et pourtant, il réagissait comme si c'était son premier amour.

Il enleva ses chaussures et soupira.

Se mouvoir était si difficile, son corps se rappelait encore de ses mains, de son souffle, de sa peau, de ses lèvres si proche des siennes.

Gabriel se retint au canapé, pour une fois, son cœur ne faisait pas des siennes.

Il sentit son pantalon le serrer plus que ce qu'il pensait.

Et il remarqua pourquoi, tout de suite.

Il se cacha, instinctivement, l'entre jambe, se maudissant.

Comment pouvait-il avoir envie ?

Il s'enfuit dans sa chambre, fermant la porte derrière lui, comme si quelqu'un pouvait le surprendre.

Il était si gêné, si honteux. Mais il ne pouvait que repenser à Jordan.

Il envahissait son esprit, comme jamais il avait pu le faire.
Il ne voyait que ses yeux, que sa force, que ses mains.

Il se cacha le visage, espérant juste ne plus penser et que tout se calme.

Mais rien n'y faisait.

Il passa sa main sous son pantalon, et sous son sous-vêtement.

Il ne voulait pas faire ça, mais l'attirance qu'il éprouvait pour le jeune homme lui faisait perdre la tête, totalement.

Il ne pensait plus qu'à ça, qu'à lui, qu'à ce qu'il aurait pu lui faire si seulement il avait lâché prise.

Il commença à se toucher, lentement puis plus rapidement. Il gémissait presque à en pleurer tellement c'était agréable.

Au fond de lui, il s'en voulait de penser à un autre homme, de penser à Jordan de cette manière.

Mais, il ne pouvait que se regarder dans les yeux, le miroir en face de lui, celui de l'armoire, ne pouvait que lui montrer, il désirait l'homme.

Il le désirait, il voulait de lui.

Il ferma les yeux pour continuer, il ne voulait pas voir son image.

L'action continua pendant un moment, il s'empêchait d'aller trop vite, parce qu'il ne voulait pas recommencer, il ne voulait pas devoir repenser à Jordan. Il voulait le faire une fois, une fois pour toute et ne jamais penser à le refaire.

Enfin, lorsque l'envie était trop dur à retenir, il se laissa perdre la tête et la lancer en arrière en ne criant qu'un prénom.

"Jordan !"

Il se tut mettant sa main devant la bouche, instantanément.
Il fermait les yeux, si fort, qu'il aurait voulu en perdre la vue.

Il ne pouvait vouloir se regarder en face en ayant crié le prénom de son adversaire.

Liberté d'aimer (Bardella x Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant