VIII.

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Les bruits de pas, s'entrechoquant sur le bois des marches, rythmaient l'ambiance des cages d'escaliers.

Quelques fois, les ombres étaient projetées par les lampadaires de la rue. L'une plus grande que l'autre, se suivant dans le silence.

Ces ombres n'osaient plus parler, trop embarrassées pour l'autre.
Ne lâchant qu'une simple phrase dans l'air.

"Excuses-moi."

Gabriel serrait sa veste contre lui, toujours rouge de gêne.

Tandis que Jordan, qui suivait et fermait la marche, s'arrêta brusquement à son tour, levant les yeux vers lui.

Il était à quelques marches en dessous, voyant le visage et le corps entier du ministre.

Il essaya de sourire, en vain, pour le détendre.

"Pourquoi tu veux que je t'excuse ?"

Gabriel respira profondément, bloquant sur ses mots.

"Je... c'est de ma faute. Je n'aurais pas dû... t'aguicher."

Il mordit ses phalanges, assez pour laisser une marque. Il avait tellement apprécier ce moment entre eux, mais il avait dû être coupé vif.

Jordan monta le reste des marches, se laissant à la même hauteur de taille que Gabriel.

Il bloqua son regard avec le sien, et posa ses mains dans le creux de ses hanches.

"Je ne t'ai pas repoussé de mon côté. Si tu es fautif, je le suis tout autant."

Le trentenaire rit.

"Certes mais... Ce n'est pas une bonne image."

Jordan déplaça une de ses mèches qui manquait de rencontrer son œil.

"Je pense que cela aurait pu être bien pire. Crois-moi."

Gabriel rit de nouveau. Laissant apparaître le visage le plus délicat que le jeune homme avait pu voir de tout ce début de soirée.

Même lorsqu'ils étaient sur ce billard, il n'avait pas pu le voir. Il n'avait pas pu voir cette expression si légère, et si joyeuse.

Il voulait l'embrasser.

Gabriel reposa les yeux sur lui, sentant son désir couler dans les siens.

Il pencha la tête sur le côté, la secouant très délicatement.

Puis, Jordan s'avança, le rapprochant davantage.

Mais, l'index du ministre l'arrêta.

''Pas si vite.''

Il se dégagea de son doigt, fronçant les sourcils.

''Culotté de me dire cela, alors que nous étions proches de nous mettre en scène sur le billard.''

Gabriel ramena sa main à lui.

''Certes, mais-''

Jordan le mit en déséquilibre, le tirant assez pour qu'il soit entre 2 marches.

''Tu m'as souligné mes défauts. Je vais en faire autant.''

Il maintint son visage vers lui.

''Tu es un casse-tête, un vrai casse-tête. Tu es indécis, et tu réfléchis trop. Laisse-toi aller.''

Gabriel essayait de se ramener sur ses pieds, il ne pouvait que se sentir vexé.

''Je ne serai pas là si ce n'était pas le cas.''

Liberté d'aimer (Bardella x Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant