II.

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●●

Il vit les bouteilles entassées sur la table, et son mari couché sur le canapé, marmonnant.
Gabriel se rapprocha, doucement, et alors qu'il s'inquiétait de son état, Stéphane le prit par le cou, l'approchant violemment de son visage.

Pour la première fois de sa vie, il a eu peur de son propre époux.

Celui-ci le maintenait, respirant tout l'air de la pièce, laissant l'autre suffoquer. Il le regardait, avec tant de haine, comme s'il ne le reconnaissait pas.

Puis, il prononça ces mots.

"Tu couches avec Bardella ?"

Gabriel, nerveux, ne pu s'empêcher de rire, pour détendre ne serait-ce que l'ambiance. Quelle idée avait-il encore cherché ?
Après tout, c'était bien la première fois que Jordan arrivait dans le sujet d'une crise de jalousie.

Il posa une main sur le front de son bien aimé, comme pour l'apaiser.

"Chéri... Bien sûr que non. Où cherches-tu ces idées là...?"

Stéphane le regarda, les yeux noirs. Il se dégagea de la main sur son front et le poussa contre la table basse, infligeant une douleur derrière le crâne de son époux.

Celui-ci cria avant qu'il ne se fasse attraper par le col.
Il était à quelques centimètres du visage de son homme, et ses oreilles bourdonnaient de ses hurlements.

"Tu ne remarques pas les regards qu'il te fait ?! Il veut te baiser, j'en suis sûr !"

Gabriel se mit à trembler, il n'avait jamais été autant en colère.

"Stéph'... Je te jure que-"

Il le secoua violemment.

"Qui ne voudrait pas en même temps, hein ?! T'es peut être autant une salope que mon ex !"

A ces mots, il ne dit plus rien. Laissant Stéphane finir sa tirade.

Puis, il finit par le lâcher, en pleurs. S'excusant mille fois.

Comme toujours.

●●

Gabriel sursauta de son lit. Le visage en âge, les sueurs froides et les tremblements l'accompagnaient.

Il venait de faire un cauchemar, ou plutôt, de se remémorer le seul cauchemar qu'il a vécu.

Toute son enfance, il avait rêvé de l'homme parfait et attentionné, qui l'aimerait et ne lui ferait jamais de mal. Il rêvait de l'homme qui serait à ses côtés, peu importe les difficultés, peu importe le stress.
Peu importe ce qu'il pouvait se passer.

Il était heureux avec Stéphane, vraiment.

Mais, depuis plusieurs mois, plusieurs semaines, il était d'une jalousie maladive.

Gabriel n'eut jamais comprit pourquoi. Il avait posé un tas de questions à son partenaire juste pour savoir. Mais il ne répondait de rien.

Il y a de ça deux nuits, c'était la première fois qu'il avait été violent. La bousculade lui avait donné un mal de tête insurmontable.
Il avait pensé même à aller aux urgences, mais le mal s'en alla comme il venu, avec une bonne nuit de sommeil...


Il regarda à ses côtés.
Stéphane dormait à poings fermés. Comme si tout ce qui se passait n'était pas de sa faute, comme si Gabriel devait s'en vouloir de déranger la tranquillité de son homme.

Qu'a-t-il vraiment fait à part l'avoir chérit ?

Il soupira, oubliant ça pour demain. Il se leva du lit et se prépara pour sa journée de travail.

Liberté d'aimer (Bardella x Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant