V.

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Gabriel ouvrit les yeux, et se releva en sursaut, le corps tremblant.
Il scruta toute sa chambre, allumant de suite sa lampe, et serrant ses genoux entre ses bras.

"...Faites que je sois réveillé."

Il se pinça la peau, à plusieurs endroits, priant qu'il ne soit plus dans ce rêve affreux.

Il murmura des phrases incompréhensibles, dont lui-même ne comprenait pas le sens.

Il desserra ses jambes, pour mieux accrocher ses cheveux, et les tirer légèrement en arrière, se sentant si faible, se sentant si évanouie.

Il venait de faire une terreur nocturne.

Quelque chose dont il n'avait pas fait l'expérience depuis des années.

Il soupira une dernière fois, laissant ses yeux lâcher la pression, et humidifier ses joues. Il attendit encore quelques instants, essayant de se sentir de nouveau dans sa chambre.

Son esprit allait dans tous les sens, et il se sentait si observé dans cette petite pièce.

Il se recroquevillait, juste pour se faire minuscule, comme s'il allait se faire attraper, se faire de nouveau agresser.

Il se balança d'avant en arrière, pleurant de plus en plus, priant que tout s'arrête, et qu'il se sente mieux. Il ne voulait pas revoir ces images.

Pas revoir, la main de Stéphane tomber sur son visage, sur son corps, le forcer, le tuer, l'agresser. Il ne voulait pas revoir Jordan mort, une énième fois.

Il ne voulait pas revivre ces stupides cauchemars, et terreurs qui le faisait se perdre dans la réalité. Il ne savait plus où il était, à chaque fois.

A chaque fois, il n'avait plus de repères priant d'en trouver un rapidement.

Mais, lorsqu'il balança son regard, en même temps que son corps, il vit son téléphone reposé sur sa table de chevet.

Pendant des mois, où ces cauchemars s'étaient reproduits, il n'avait eu aucun de tout ce qu'il désirait. Il n'avait même plus Jordan.

Et maintenant, à cet instant, il avait besoin du seul repère qu'il avait enfin à porté de mains, de nouveau à porté de mains.

Il prit instinctivement la machine.

Murmurant son prénom, il l'appela, mettant vite le haut parleur.

Il avait des frissons, de terrible frissons. Alors, il prit l'écharpe, l'enroulant autour de lui.

Serrant la laine fortement, de peur que la sensation, ou même l'odeur ne s'en échappe.

Et il attendit, longuement, que le téléphone ne sonne et qu'il ne réponde.

Il était contrôlé par la peur, et il avait juste besoin d'entendre sa voix.

Juste de l'entendre pour comprendre que tout irait bien.

Il savait qu'il était tard, que ce n'était pas la meilleure des solutions, mais il en avait besoin.

Liberté d'aimer (Bardella x Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant