XXI.

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Il commençait à faire froid dans cette salle de bain. L'eau sur sa peau s'était longtemps évaporée et avait laissé une couche de blizzard.

Il grelottait, seul dans la douche, attendant le retour de Jordan. Il avait les mains sous les bras, tentant désespérément de ne pas se liquéfier sous le stresse.

Il respirait profondément, essayant de ne pas faire de bruit.

Puis, la porte s'ouvrit.

Il ferma de nouveau les yeux, incertain de qui pouvait être derrière.

Il s'attendait au pire, presque à ce que Jean-Philippe ait ramené d'autres personnes.

"Gabriel ?"

Mais sa voix le rassura.

Il se montra, cachant son corps qui n'était plus vraiment habillé de la serviette.

Il pu voir son visage, rassuré. Tout comme lui.

Gabriel sourit, doucement et Jordan fit de même, en gardant ses distances.

"Jean-Philippe est parti..."

Il se gratta l'arrière du crâne, hésitant.

"...Et je dois rencontrer notre président, cette après-midi."

Il avait un air de pardon, comme s'il brisait leur moment à deux et Gabriel secoua la tête, souriant tendrement.

"Ne vous en faites pas."

Il avait déjà prévu de revenir à son bureau, le travail attendait. Et il se sentait mal de l'avoir laissé de côté pendant tout ce temps.

Même si rien était de sa faute. Il ne pouvait s'empêcher de se dire que ce séjour à l'hôpital aurait pu être évité.

Ils se regardèrent un moment, ils n'avaient pas envie de voir leurs responsabilités en face. Ni même d'encore en avoir, même pour aujourd'hui.

Mais ils restaient ce qu'ils étaient et ils n'avaient plus le choix.

Leurs sentiments doivent et devront toujours passer après leur parti.

Jordan finit par vouloir refermer la porte, pensif.

"Je vous laisse vous habiller. Je ferme la porte de la chambre aussi."

Il ne pouvait rester dans la même pièce que lui, alors qu'il était à moitié nu.

"...Merci."

Ce mot timide fit sourire le jeune homme et il referma derrière lui.

Laissant Gabriel seul.

Il y avait une distance entre eux, comme s'ils s'empêchaient de s'approcher. Était-ce leur baiser ? Était-ce la venue de Jean-Philippe ?

Qui sait ?

Tout ce que le ministre savait, c'était qu'ils s'étaient éloignés du pire.

Et c'était le plus important. Après-tout, ils ne sont ni officiels, ni officieux. Ils ont échangé un baiser passionné et c'était tout.

"...Vraiment tout." Il se prit à penser tout haut.

C'était douloureux de le faire.


Lorsqu'il sortit de la salle de bain, préparé, habillé et parfumé.

Toujours avec ce même parfum dégoûtant.

Jordan était déjà en train de servir les pancakes sur la table.

Il se tint à l'encadrement de la porte, croisant les bras et souriant. Le voir à l'œuvre était presque, utopique.

Liberté d'aimer (Bardella x Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant