IX.

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La température de la chambre chutait. Les fenêtres fermées, les volets tout autant, les rideaux tirés, et les murs aux couleurs froides ne faisaient que l'accentuer.

Gabriel était blottit contre lui, dormant profondément.

Son souffle était la seule source de chaleur.

Il ne se sentait pas seul à cet instant, il ne se sentait pas rongé par la solitude.

Jordan était fils unique.
Ses journées, il les passait seul. Sans un frère avec qui chahuter, sans une sœur avec qui se confier.

Il n'avait que ses parents, qui n'étaient presque jamais là.

Alors, il avait grandi seul, et rejoint ce parti, seul.

Il avait gravit les échelons, seul.

Mais, il avait été accompagné, pour quelques mois, par un homme.

Cet homme que sa mentor avait viré, parce qu'ils avaient eu le malheur d'avoir eut un intérêt réciproque, le malheur d'avoir eu des sentiments.

Le malheur de s'être embrassé un jour.

Et il ne l'a plus jamais revu, forcé à porter un masque, à vivre une fausse relation, forcé à mentir, et à ne pas savoir où était cet homme qu'il avait apprit à apprécier.

Mais, ce fut un lointain souvenir, maintenant.

Dès lors que Gabriel arriva.

Dès lors qu'il posa les yeux sur lui, dès lors qu'il entendit sa voix, et qu'il vit ses gestes. 

Dès lors qu'il haussa le ton vers lui, se bagarra, rechercha son regard ou sa confrontation, dès lors qu'il usait son autorité, sa volonté de se faire entendre. Jordan pliait, il pliait parce qu'il voulait faire de ces désirs ses ordres.

Il n'aurait jamais pu espérer penser qu'il eut pu l'embrasser, le toucher, lui donner l'extase.

Il n'aurait jamais pu espérer que quoi que ce soit puisse arriver.


Jordan caressa sa cuisse, délicatement. Il ne recherchait pas à le réveiller, il cherchait juste à sentir sa peau.

Sa chaleur, une chaleur dont il avait tant besoin. Il avait passé ses jours et ses nuits, seul, dans un Hiver constant.

Gabriel était l'Été dont il avait besoin.

Il déposa un baiser sur le côté de sa tête, le laissant dormir de plomb.

Il regarda son téléphone, il était déjà 7h.

Il fixa son plafond, respirant profondément. Il n'était pas motivé à voir ses collègues, à replonger dans son travail.

Il n'a jamais voulu être comme ses parents. Il voulait faire naître et parvenir ses idées, mais pas sans profiter de sa vie, de sa jeunesse, de ses envies.

Malgré cela, il était tombé sur des chaînes, des chaînes dont il voulait se débarrasser.

Des chaînes posées par sa mentor, des chaînes qui le retenaient constamment. Pour le maintient du parti, pour le maintient des électeurs.

Il se força à se lever, et se prépara d'une bonne manière.

Prenant son temps, et regrettant déjà de ne pas être aux côtés de Gabriel.

Il mangea copieusement, une fois habillé, et fit la vaisselle, se forçant à chaque geste.

Puis, l'heure du départ arriva, et son chauffeur surtout.

Liberté d'aimer (Bardella x Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant