Ibtissam : Mon amour Tragique

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Le lendemain, je me réveille chez Mayar, un sourire sur mes lèvres en repensant à la soirée d’hier. C’était tellement agréable que j’aurais voulu que le temps s’arrête. Après un dernier café, je prends ma voiture et me dirige vers chez ma mère, encore perdue dans mes pensées.

Maman m’accueille avec son sourire habituel, mais elle n'est pas dupe. Elle voit bien que quelque chose me tracasse.

Maman : Alors, raconte, ma fille, comment ça s’est passé hier ?

Moi : C’était super, on a bien rigolé. Mais... je dois te parler d'Imran...

Maman : Ah, ce fameux Imran... Raconte-moi tout !

Je commence à lui parler d’Imran, hésitante, cherchant les bons mots pour décrire ce que je ressens. Mais avant que je puisse vraiment entrer dans le vif du sujet, la sonnette retentit.

Je vais ouvrir, un peu surprise, et me retrouve face à une jeune femme que je ne connais pas. Elle a un air déterminé, presque intimidant.

Selma : Selem , je suis Selma, la cousine d’Imran. Il m’a dit que je pouvais passer ici avant de le rejoindre. Tu es...?

Moi : Euh, moi c’est Ibti.

Selma me dévisage de haut en bas, une lueur d’interrogation dans les yeux. Je sens immédiatement un malaise s’installer, comme si cette rencontre n’avait rien d’anodin.

Maman, attirée par le bruit, sort de la cuisine pour accueillir la nouvelle venue.

Maman : Oh, bienvenue, Selma! Entre, fais comme chez toi.

Selma : Merci. (Elle se tourne vers moi) Dis-moi, tu es qui pour Imran, en fait ?

Moi : Je... on est juste amis.

À ce moment-là, Imran arrive dans le salon, visiblement content de voir sa cousine, mais aussi un peu gêné par l'atmosphère.

Imran : Selem  Ibti, je te présente Selma, ma cousine. Selma, voici Ibti.

Selma : Enchantée, Ibti. (Elle retourne son attention vers Imran, avec un sourire presque ironique) Rien de plus, donc, juste des amis?

Imran : (Un peu mal à l’aise) Oui, juste des amis...

Le mot "juste" résonne en moi, laissant une pointe de tristesse s’installer dans mon cœur. Je tente de garder mon calme, mais je sens une lourdeur m’envahir. Pourquoi cette situation me touche-t-elle autant ?

À ce moment, Yahya entre dans la pièce, un large sourire sur le visage. Dès qu’il aperçoit Selma, son sourire s'élargit encore plus, et il s'approche d'elle pour la saluer.

Yahya : Selma ! Ça fait un bail, comment ça va

Selma : (Souriante) Ça va, merci. Toi aussi, tu es là?

Yahya : Toujours au bon endroit, au bon moment.
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Je les observe, une vague d’agacement grandissant en moi. Pourquoi Yahya agit-il ainsi ? Et pourquoi Selma semble-t-elle si à l’aise avec lui, alors qu’elle m'a à peine accordé un regard ?

Amin, débordant d'énergie, entre en trombe dans la pièce, coupant court à mes pensées.

Amin : Selem ! Selmaaa ! Je suis tellement content de te voir !

Amin saute sur Selma, l’enlaçant avec toute la fougue qu’on lui connaît. Selma rit, amusée par tant d’enthousiasme, et moi, je ne peux m’empêcher de sourire en les voyant.

Imran, debout à côté de moi, sourit également, avant de lancer à Yahya :

Imran : Yahya, tu es cramé, là. On voit bien ton petit jeu !

Yahya : Mais non, je ne vois pas de quoi tu parles, frérot.

Selma : Ah, alors tu essaies de me draguer, Yahya ?

Yahya : Moi, draguer ? Jamais ! (Il rit, mais ses yeux disent le contraire)

Imran : (Avec un sourire) Ouais, c’est ça, on t’a tous vu. Fais attention, Selma est pas du genre à se laisser avoir facilement.

Selma sourit, mais je sens qu’elle apprécie l’attention. Une pointe de jalousie s’installe en moi. Pourquoi est-ce que tout le monde semble si fasciné par elle ? Je ne peux m'empêcher de lancer un regard noir à Yahya, agacée par son comportement. Et Selma... cette fille a un air qui ne me plaît pas du tout, mais je me retiens de le montrer.

Maman, qui observe la scène depuis la cuisine, intervient soudain pour ramener le calme.

Maman : Eh, calmez-vous ou je vous mets tous des coups de babouche !

Tout le monde éclate de rire, l’ambiance semble se détendre, mais moi, je sens une lourdeur dans mon cœur. Je me sens comme une étrangère au milieu de cette scène. Alors que les autres continuent à discuter joyeusement, une inquiétude grandissante m'envahit. Je ne peux m’empêcher de penser que peut-être, je suis en train de perdre ma place dans ce groupe, dans cette histoire. Mon regard se pose une dernière fois sur Imran, mais il semble concentré par la conversation avec Selma et Yahya, laissant mes pensées tourmentées s’envoler sans réponse.